L’Encyclopédie/1re édition/ARMATURE

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Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 686).

ARMATURE, s. f. (Fonderie.) Les Fondeurs en statues équestres & en grands ouvrages de bronze, appellent ainsi un assemblage de différens morceaux de fer pour porter le noyau & le moule de potée d’un ouvrage de bronze. Ceux d’une forme pyramidale n’ont pas besoin d’une forte armature, parce que la base soûtient les parties d’au-dessus qui diminuent de grosseur ; & il suffit d’y mettre quelques barres de fer, dans lesquelles on passe d’autres fers plus menus, qu’on appelle lardons, pour lier le noyau avec le moule de potée. Voyez Fonderie, Noyau, Lardon, &c.

Quelques fers de l’armature sont faits pour rester toûjours enfermés dans le bronze, parce qu’ils servent à donner plus de solidité aux parties qui portent le fardeau ; les autres sont faits de maniere qu’on peut les retirer lorsque l’ouvrage est fondu ; & de-là vient qu’on les fait de plusieurs pieces attachées les unes aux autres avec des vis, des boulons, & des clavettes, afin de pouvoir les tourner dans le vuide du bronze lorsqu’on en ôte le noyau. Il faut observer en forgeant les fers de l’armature, de leur donner un contour fort coulant, pour ne pas corrompre les corpuscules du fer, ce qui lui ôteroit toute sa force.

Pour mettre en leur place tous les fers de l’armature, on commence par démolir la grille & le massif qui portoit dessus, de façon qu’on puisse assembler & river les principaux fers sous la base de l’armature. Voyez les Planches des figures en bronze.

Armature, (en Architecture.) nom générique, sous lequel on comprend toutes les barres, boulons, clés, étriers, & autres liens de fer qui servent à contenir un assemblage de charpente.