L’Encyclopédie/1re édition/BILAN

La bibliothèque libre.
Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 248-249).
BILBAO  ►

BILAN, s. m. (Commerce.) livre dont les marchands, négocians & banquiers se servent pour écrire leurs dettes actives & passives.

Ce livre est du nombre de ceux qu’on appelle livres d’aides, ou livres auxiliaires ; & il se tient en débit & en crédit, ainsi que le grand livre. On lui donne divers autres noms, comme livre des échéances, livre des mois ou des payemens, carnet. Voyez Carnet, Livre des Echéances, &c.

Autrefois les marchands, négocians & banquiers de Lyon, portoient sur la place du change un petit livre qu’ils appelloient bilan des acceptations, sur lequel ils écrivoient toutes les lettres de change qui étoient tirées sur eux à mesure qu’elles leur étoient présentées.

On appelle dans la même ville l’entrée ou l’ouverture du bilan, le sixieme jour du mois des payemens, jusqu’au dernier jour duquel mois inclusivement on fait le virement des parties ; chaque négociant écrivant de son côté sur son bilan les parties qui ont été virées. Le bilan que les négocians portent sur la place du change pour ce virement, s’appelle aussi carnet. Voyez Carnet & Virement.

Si un marchand ou négociant qui a coûtume de porter son bilan sur la place, ne s’y trouvoit pas au tems des payemens ordinaires, & sans cause légitime, il seroit réputé avoir fait faillite : & lorsqu’en cas de faillite il veut s’accommoder avec ses créanciers, il doit leur présenter son bilan, c’est-à-dire, un état au vrai de ses affaires.

Bilan se dit encore de la solde du grand livre ou d’un compte particulier, ou de la clôture d’un inventaire, mais improprement ; on se sert mieux du terme de balance. Voyez Balance. (G)