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L’Encyclopédie/1re édition/CARDAMOME

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Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 675).
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* CARDAMOME, s. m. (Hist. nat. bot.) cardamomum ; le meilleur vient de Comagene, d’Arménie, & du Bosphore ; il en croût aussi dans l’Inde & dans l’Arabie : il faut préférer celui qui est plein, bien ferme, & difficile à rompre ; celui qui manque de ces qualités est vieux. Le bon cardamome doit avoir l’odeur forte, & le goût acre & un peu amer.

On en distingue de quatre especes ; le cardamome proprement dit, dont nous venons de parler, le maximum, le majus, & le minus.

Le maximum, qu’on appelle aussi graine de paradis, a les grains quarrés, angulaires, d’un rouge brun, blancs en-dedans, d’une saveur chaude & mordicante, mais moins aromatique que le cardamome proprement dit : la cosse qui renferme les grains est à peu près sphérique ; elle vient de Guinée : l’arbre qui la porte est inconnu. Les grains de cardamomum maximum, ou grains de paradis, sont chauds, dessiccatifs, & ont à peu près les mêmes qualités que le poivre.

Le majus ou grand cardamome a la cosse longue, à peu près triangulaire, le grain cornu, rouge, brun, chaud, & aromatique ; il vient de l’île de Java. On n’en tire guere, parce qu’il n’est plus d’usage en Medecine.

Le minus, ou cardamome commun, a la cosse triangulaire, sur une tige courte, coriace, striée, & contenant des grains petits, angulaires, chauds, épicés. On l’apporte des Indes orientales : la plante qui le produit est inconnue.

On attribue à tous, mais sur-tout à ce dernier dont on fait beaucoup d’usage en Médecine, les propriétés d’échauffer, de fortifier, d’aider la digestion, d’être bienfaisant à l’estomac & aux visceres, de chasser les vents, de soulager dans les maux de nerfs & de tête, de provoquer les urines & les regles, & de dissiper la jaunisse.