L’Encyclopédie/1re édition/CHOLAGOGUE

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CHOLAGOGUE, adject. (Medecine thérapeutiq.) Les anciens medecins qui croyoient avoir autant d’especes de purgatifs qu’ils reconnoissoient d’especes d’humeurs excrémentitielles, appelloient cholagogues ceux qu’ils destinoient à évacuer la bile. Voyez Purgatif.

Ce mot est composé de χολὴ, bile, & de ἄγω, je chasse.

Juncker observe avec raison que cette division des anciens est moins chimérique qu’elle n’est mal conçûe ou mal énoncée. Il ne faut donc pas la rejetter absolument, comme la plûpart des modernes ont fait, mais plûtôt tâcher de ramener la prétendue propriété élective de ces médicamens à des notions plus claires. Voyez Evacuant.

Quoique nous ayons réduit aujourd’hui l’action de tous les purgatifs, à des irritations, à l’agacement plus ou moins considérable de l’organe, dont nous avons à réveiller ou à augmenter l’excrétion, voyez Excrétion. ce qui semble exclure toute autre différence entre les purgatifs, que celle qui dépend de leurs degrés ou nuances d’activité ; cependant nous avons encore quelques médicamens, auxquels nous supposons, du moins tacitement, une espece de vertu cholagogue, ou même hépatique, qualité moins déterminée encore. Nous ordonnons donc communément, dans les maladies du foie, & dans l’intention de faire couler la bile ; nous ordonnons, dis-je, & nous ordonnons avec succès les plantes ameres, la fumeterre, la petite centaurée, l’une & l’autre absynthe, la germandrée, la chicorée amere, le pissenlit, le chardon-benit &c. le sel de Glauber, celui d’Epsom, qui est très-analogue au précédent, les eaux minérales légerement purgatives, le savon commun, ou celui qui est prépare avec l’huile d’amandes douces, le mercure sublimé doux, l’éthiops minéral, &c. Voyez les maladies du foie, au mot Foie. (b)