L’Encyclopédie/1re édition/CYGNE

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CYGNE, s. m. cygnus mansuetus, (Hist. nat. Orn.) oiseau qui pese jusqu’à vingt livres, quand il est un peu avancé en âge. Il a quatre piés trois pouces de longueur, depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité de la queue ; quatre piés cinq pouces jusqu’au bout des pattes, & plus de sept piés d’envergure. Tout le corps est couvert de plumes très-fines & douces au toucher, qui sont blanches comme la neige quand le cygne est vieux ; dans les jeunes, elles sont au contraire de couleur cendrée. Les tuyaux des grandes plumes des ailes sont plus gros dans le cygne privé, que dans le sauvage. Le bec est de couleur livide, & terminé par une appendice en forme d’ongle. Il y a une marque noire à côté des narines, & entre les yeux & le bec, un espace triangulaire de la même couleur, & dégarni de plumes ; la base de ce triangle est du côté du bec, & la pointe du côté des yeux. Quand les cygnes sont plus avancés en âge, le bec devient rougeâtre, & l’ongle qui est à l’extrémité, prend une couleur noirâtre. Ils ont aussi à la base du bec une tumeur charnue, noire, élevée, & recourbée en-avant & en-bas. La langue est comme hérissée de petites dents ; les ongles sont noirâtres, & les pattes de couleur livide, & dégarnies de plumes jusqu’au-dessus du genou.

On prétend que le cygne vit très long-tems. Il se nourrit de plantes aquatiques & d’insectes ; il pond cinq ou six œufs, qu’il couve pendant près de deux mois.

Il y a des cygnes sauvages ; ils sont moins grands & moins pesans que le cygne domestique ; toutes leurs plumes ne sont pas blanches, ils en ont de couleur cendrée & de rousses ; la base du bec est recouverte par une peau jaune, &c. Willughby, Ornith. Rai, sinop. meth. avium. Voyez Oiseau. Le duvet du cygne sert à remplir des coussins & des oreillers ; & sa peau, garnie du duvet, est préparée chez les fourreurs, & fait une fourrure fort chaude. (I)

Cygne, (Mat. medic.) La graisse du cygne est la partie de cet oiseau dont on se sert principalement en Medecine ; elle passe pour émolliente, atténuante, & laxative : on la recommande dans les hémorrhoïdes & dans les contractions spasmodiques de la matrice ; mêlée avec le vin, elle dissipe les taches de rousseur si on les en frotte.

On applique avec succès la peau de cygne sur différentes parties du corps que l’on veut préserver du froid extérieur, & dont on veut soûtenir ou augmenter la transpiration, comme dans les rhumatismes.

Cygne, (Astron.) constellation de l’hémisphere boréal, proche de la Lyre, de Cephée, & de Pegase. Cette constellation s’étend dans la direction de la voie lactée. Il y a près de la queue du cygne une étoile fort brillante. Voyez Lyre, Cephée, Voie lactée. (O)

* Cygne, (Mythol.) cet oiseau étoit consacré à Apollon. On lui croyoit un ramage très-mélodieux, mais c’étoit seulement lorsqu’il étoit sur le point de mourir. Je ne sai sur quel fondement on le regardoit comme un oiseau voluptueux ; mais c’étoit à ce titre, ou peut-être à cause de la beauté de son plumage, qu’il étoit consacré à Vénus. Jupiter s’est métamorphosé en cygne en faveur de Léda. Le char de Vénus est quelquefois attelé de cygnes.

Cygne, (Marechallerie.) encolure de cygne. Voyez Encolure. (V)