L’Encyclopédie/1re édition/MANILLE

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MANILLE, s. f. terme de jeu. Au jeu de quadrille c’est la seconde & la plus haute carte après espadille : c’est le deux en couleur noire, & le sept en couleur rouge.

Manille à la comete, neuf de carreau que l’on fait valoir pour telle carte qu’on veut, pour roi, pour dame, valet & dix, & ainsi des autres cartes inférieures. Il y a de l’habileté à faire valoir cette carte à-propos.

Manille, (Géogr.) ville forte des Indes, capitale de l’île de Luçon, & la seule ville de cette île, avec un bon château, un havre magnifique, & un archevêché. On y jouit presque toujours d’un équinoxe perpétuel, car la longueur des jours ne differe pas de celle des nuits d’une heure pendant toute l’année, mais la chaleur y est excessive.

Cette ville, qui appartient aux Espagnols, est située au pié d’une file de montagnes sur le bord oriental de la baie de Luçon. Les maisons y sont presque toutes de bois, à cause des tremblemens de terre. On y compte environ trois mille habitans, tous nés de l’union d’espagnols, d’indiens, de chinois, de malabares, de noirs & d’autres.

Les femmes de distinction s’habillent à l’espagnole, & elles sont rares ; toutes les autres n’ont pas besoin de tailleurs : elles s’attachent de la ceinture en bas un morceau de toile peinte qui leur sert de jupe, tandis qu’un morceau de la même toile leur sert de manteau. La grande chaleur du pays les dispense de porter des bas & des souliers.

On permet aux Portugais de négocier à Manille, mais les Chinois y font la plus grande partie du commerce. Long. selon Lieutaud, 137. 51′. 30″. latit. 14. 30. Selon les Espagnols long. 138. 59′. 45″. lat. 14. 16.

Manille, île, (Géog.) voyez Luçon.

Manilles, îles, (Géogr.) voyez Philippines.