L’Encyclopédie/1re édition/MUCILAGINEUSES

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MUCILAGINEUSES, (Anatomie.) on appelle ainsi certaines glandes qui se trouvent en grand nombre dans les articulations, & que le docteur Havers a le premier décrites. Il y en a de deux sortes : les unes qui sont de petites glandes conglobées & semblables à des glandes milliaires, sont placées sur toute la surface des membranes qui couvrent les articulations. Voyez Mucosité & Articulation.

Les autres sont des glandes conglomérées, & se trouvent tellement entassées les unes sur les autres, qu’elles font une éminence, & paroissent clairement. Quelques articulations ont plusieurs de ces dernieres glandes ; d’autres n’en ont qu’une seule.

Quant à la structure de ces grosses glandes, elles sont composées de petites vésicules qui ne sont pas réunies en plusieurs lobes, mais disposées sur différentes tuniques placées l’une sur l’autre. Il y a plusieurs de ces tuniques dans chaque glande, comme il paroît évidemment dans les hydropiques. Ces glandes ont leurs vaisseaux sanguins, de même que les autres glandes ; mais leurs veines ont un tissu particulier, afin de retarder le cours du sang qu’elles rapportent des glandes, & afin que la liqueur mucilagineuse, dont la sécrétion est nécessairement lente, puisse avoir le tems de se séparer ; ce qui est une adresse qui se remarque par-tout où il s’agit de séparer une liqueur épaisse. Voyez Sécrétion animale.

Les grosses glandes mucilagineuses sont diversement situées. Les unes occupent une cavité qui est formée dans l’articulation ; d’autres sont proches ou vis-à-vis l’intervalle qui est entre les os articulés. Mais en général elles sont placées de telle sorte, qu’elles sont doucement & légérement comprimées dans la flexion ou l’extension de l’articulation, afin de fournir une certaine quantité de liqueur mucilagineuse, suivant le besoin & le mouvement de la partie, sans pouvoir être endommagées.

L’usage de toutes ces glandes est de séparer une liqueur mucilagineuse, qui sert principalement à lubrifier les articulations. Elle sert aussi à empêcher les extrémités des os articulés de se frotter rudement & de s’échauffer ; mais elle fait tout cela conjointement avec l’huile médullaire, avec laquelle elle se mêle, & ce mélange forme une composition merveilleusement propre à ces fins, car le mucilage rend l’huile plus gluante, & l’huile empêche le mucilage de devenir trop épais & trop visqueux.

Le docteur Havers observe qu’il y a de pareilles glandes entre les muscles & les tendons, & il croit qu’il s’y fait pareillement un mélange d’une humeur huileuse & d’une mucilagineuse, dont l’une est cette graisse qui se trouve entre les muscles, & qui est fournie par les glandes adipeuses, & l’autre est séparée par les glandes mucilagineuses, dont la membrane commune des muscles est par-tout garnie. Le mélange de ces deux liqueurs lubrifie les muscles & les tendons, & les empêche de se retirer, de se roidir & de se dessécher. Voyez Muscle.