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L’Encyclopédie/1re édition/PERCER

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PERCER, v. act. (Gram.) c’est pratiquer une ouverture. Il se prend au simple & au figuré. On dit percer un mur, percer la foule, percer les nuits, percer dans le monde, percer un complot, &c.

Percer, en terme de Boutonnier, c’est faire quatre trous les uns après les autres à l’endroit tracé par la marque avec une pointe montée sur une mollette ou petite roue tournée dans la poupée avec la grande roue du rouet ; au moyen de la corde, qui de l’une tombe sur l’autre. Voyez Pointes.

Percer, l’aiguille, terme d’Epinglier ; c’est former le trou d’une aiguille par le moyen d’un petit poinçon d’acier bien trempé, que l’on frappe avec un marteau sur l’enclume de chaque côté du plat de la tête de l’aiguille.

Percer, en terme de Cloutier, faiseur d’aiguille de chirurgien ; c’est marquer le trou de l’aiguille sans enlever la piece.

Percer, (Jardinage.) se dit des traces qu’on fait sur une couche pour y semer des raves : on dit encore faire de beau percés, quand on ouvre des routes dans une forêt, des allées dans un bois.

Percer une étoffe, (Lainage.) on le dit des étoffes qui, à force d’être foulées, deviennent trop étroites, & perdent de la largeur ordonnée par les reglemens.

Percer, en terme de Potier ; c’est faire des trous au-tour d’un rechaud & à sa grille, pour donner de l’air au feu.

Percer, en terme de Rafineur ; c’est l’action de faire legerement un trou dans la tête du pain avec un prime, pour donner passage au syrop qui y descend. Voyez Prime & Sirop.

Percer, terme de Chasse, se dit & d’une bête qui tire de long, & s’en va sans s’arrêter, & du piqueur qui perce dans le fort ; le cerf a percé dans le bois, il faut percer dans ce fort.