L’Homme à l’Hispano/Chapitre VIII

La bibliothèque libre.
Émile-Paul Frères (p. 63-76).

VIII


Tout Biarritz était là, serré, agité, trépidant ; les uns encore occupés à dîner, les autres devant un stock renouvelé de quelque champagne d’après-guerre, la plupart, sur le parquet, et dansant dans une cohue ; mais la cohue la plus étincelante, faite de toutes les célébrités de France et d’Espagne, de tous les mondes, et particulièrement du demi, un mélange de financiers, de gens de courses, de femmes de théâtre et aussi de grandes dames authentiques, et de quelques seigneurs véritables, sans compter les rois d’Israël, et leurs valets politiques.

Et, sans cesse, comme un robinet mal fermé s’égoutte sur une écuelle de bois, la rue de village fournissait des arrivants nouveaux à la Réserve de Ciboure. Ils hésitaient une seconde, devant le barrage des maîtres d’hôtel. D’un air important, et comme des ministres harcelés, ces valets leur criaient de faire demi-tour. Ils s’avançaient tout de même, prenaient des sentiers étroits entre les tables et, finalement, ils se casaient. Au dehors, un tumulte sauvage faisait un bruit de quartier nègre. Les jurons des chauffeurs, le mugissement inutile des claksons, les cris inarticulés des grooms occupés à caser les voitures, les ordres des maîtres, les éblouissements des curieux, soudain enveloppés par la projection des phares, quelques mendiants, — tout cela créait une confusion hurlante, une cacophonie de place publique africaine, quand, parmi le tumulte assourdissant des nuits de fête, on mange les prisonniers rôtis. Une odeur d’essence refoulait celle de la mer.

Seul, devant la table à laquelle il avait dîné, — maintenant chargée, comme les autres, de deux seaux frappés (cent soixante francs), d’une assiette de mauvais biscuits (vingt francs), d’une corbeille de fleurs (trente francs) et de petites lampes à abat-jour rouges (gratuites), — Georges Dewalter vit arriver Stéphane et les amis de son escorte, les Deléone, la jolie Mme de Jouvre, suivie du jeune d’Aigregorch qui la désirait vainement, car elle avait des yeux ardents, mais un cœur froid et occupé de son mari, et enfin Pascaline Rareteyre. Stéphane aimait cette petite personne peu raisonnable mais charmante, et d’un monde excellent. Elle était calme et la reposait. Par ailleurs, l’irréprochable lady Oswill — qui savait que demain elle ne serait plus l’irréprochable — l’austère Stéphane n’avait aucun ridicule, pas même celui d’être sévère. Elle dédaignait de juger et les faiblesses de son amie fragile n’occupaient jamais son esprit.

Georges Dewalter, jusqu’à l’arrivée de ses hôtes, avait attiré l’attention. Un homme seul est un point de mire quand, jeune encore, et beau, il est mystérieux. À la Réserve de Ciboure, ce soir, tous, à peu près, se connaissent. Chacun aurait pu dire les dîneurs. Celui-ci arrivait du Sahara, qu’il avait traversé le premier en voiture ; cet autre était le directeur d’un journal ; celui-là, Sem. Et ce grand ? L’ancien ministre de la Guerre. On ne pouvait point ne pas reconnaître Pierre Laffitte et les illustrations féminines dont il publiait les portraits. Des auteurs dramatiques attiraient les commentaires. Le frère d’un polémiste illustre bavardait avec un ennemi politique. Un prince russe buvait aux frais d’une modiste. Un gros couturier, flanqué d’une négresse, était somptueux et barbare ; avec sa barbe courte et ses yeux de mer sur un visage flasque, il avait l’air d’un turbot moisi ; un petit peintre à la mode, tombé dans la publicité commerciale, un académicien, le frère d’un souverain régnant, un multimilliardaire de New-York, quelques indigènes sans titre, tous étaient là, comme nus. D’un mot rapide, sans insister, on colportait leurs avatars, leurs secrets, leurs habitudes, bonnes ou mauvaises. On savait. Mais de Georges Dewalter on ne savait rien. Quand lady Oswill fut près de lui et sa table occupée par cinq personnes, il cessa d’être en vue. Il n’était plus qu’une unité dans un groupe qu’on pouvait nommer. Mais aussi longtemps qu’il resta seul, il intéressa les femmes et quelques hommes, toujours à l’affût des rivaux.

Il n’avait remarqué personne. Il était loin, plus loin qu’à l’étranger et comme dans un songe étonnant. L’ironie de sa situation s’était éclipsée de son esprit. Il attendait Stéphane. Demain, elle serait à lui. L’avenir s’arrêtait là. Cet être délicat, sensible comme un enfant, cet homme honnête ne se disait même pas que celle qui s’était promise espérait sans doute de lui les longs jours d’un amour fidèle. S’il y avait pensé, peut-être se serait-il enfui sur-le-champ. Mais la taquinerie du destin semblait avoir ouaté sa raison. Quand l’héritière des Coulevaï fut près de lui, sa merveilleuse léthargie s’augmenta. Il était à ses côtés. Il la voyait, il la respirait. Elle le regardait avec son sourire. Le pauvre vaincu s’endormait dans cette victoire de rencontre.

le plus remarquable était qu’il fût brillant. Il le fut. Toutes les fumées de sa riche enfance remontèrent dans son cerveau. Il conduisit avec agilité la conversation à bâtons rompus, évitant les embûches, disant toujours ce qu’il fallait. Un imposteur n’eût pas réussi mieux à donner le change. Mais aucun calcul, pas la moindre bassesse n’entraient dans son jeu. Il se parait, instinctivement, pour l’amour, comme ces misérables insectes de la nuit qui s’illuminent dans le désir.

Peu à peu, la cohue s’était dispersée. La plupart des dîneurs, voire des danseurs, avaient repris leurs grosses voitures et s’en étaient retournés à Biarritz, attirés par le baccara ou simplement pour leur repos. Il ne restait plus que quelques couples attardés et des groupes à trois ou quatre tables. Tout ce qui jusque-là, dans le détail, avait été vulgaire et bruyant, l’allée et venue des valets, les reliefs exposés des repas, s’effaça par degrés et l’on put enfin goûter la sereine poésie de l’endroit.

Le jour, la Réserve de Ciboure est mal placée. La baie, enlaidie par les constructions du rivage, ressemble à toutes les banlieues ; l’homme, en s’y installant, n’a point manqué de la rendre hideuse. Mais la nuit souveraine, par sa magie, efface régulièrement toutes les tares. Maintenant, une beauté singulière s’étendait sur le golfe, agrandi par les prestiges de la lune.

L’eau se balançait doucement, toute proche, comme un monstre assoupi dans un gigantesque hamac. Une brise amicale circulait librement, et, près du parquet de la danse, le jazz-band, tout à l’heure agressif, s’amadouait. D’une voix aérienne, frêle et bizarre comme des cris d’oiseaux, avec on ne sait quelle langueur, quelle nostalgie de désert et de palmes, deux nègres chantaient, accompagnés de leurs banjos. Les lointaines étoiles, la terrasse, la présence de la mer en contre-bas, tout fournissait l’impression d’un entreciel. Pascaline et Mme de Jouvre dansaient, Deléone et sa femme, à une table voisine, bavardaient avec des amis ; Georges Dewalter et Stéphane étaient isolés dans une fébrile et rare solitude. Elle se sentait bien heureuse. Mais, peu à peu, le calme revenu, le silence grandissant, peut-être augmenté par les chansons d’Afrique, la douceur presque inquiétante et comme insolite de la nuit, rendait à Dewalter la perception de la vérité. À mesure que l’heure s’avançait, il recommençait à la savoir fragile. Il ne bougeait pas. Vaguement, il lui semblait qu’un seul geste allait tout faire s’évanouir… Il resta longtemps sans paroles, dans une joie maintenant amère. Elle jouait avec une rose et le contemplait.

Soudain, il pâlit. Il saisit les mains de Stéphane et les baisa avec dévotion, d’un mouvement brusque, dans une espèce de frénésie frémissante. Elle sourit, surprise. Alors, il releva la tête et vit qu’il l’étonnait. Il balbutia, sans bien savoir :

— Vous ne pouvez pas comprendre mon émotion… Merci.

Et, une seconde fois, il refit le même geste. Alors, elle répondit, un peu oppressée, plus rapide qu’à l’ordinaire :

— Pourquoi ne puis-je pas comprendre ?… Votre voix a une sonorité à laquelle personne ne m’a habituée. C’est merveilleux de sentir encore un tel frémissement chez un homme comblé par la vie…

Elle revoyait les autres. Elle songeait à son existence jusqu’alors inutile. Elle continua ;

— Vous m’avez dit merci. Je pourrais vous en dire autant.

Il fut surpris de l’intonation lasse. Il la regarda ;

— Avez-vous quelquefois été malheureuse ?

Simple et digne, elle répondit :

— Très souvent.

Une douleur vint au cœur de l’homme de savoir qu’il n’y pourrait rien. Dans le sentiment de lui demander pardon une fois encore, mais plus vite, comme honteux, il repencha sa tête sur les longues mains. Mais elle ne pouvait deviner ce qui l’agitait et, confiante elle dit, avec, un sourire bouleversant de bonne foi :

— J’ai été malheureuse, oui. Mais je crois que je ne le serai plus.

Il se taisait. Sans cesser de sourire, elle demanda :

— À quoi pensez-vous ?

Il répondit d’un timbre tremblant :

— À rien…

Il se sentait comblé et déchiré, et, soudain, il eut peur qu’elle s’en aperçut. Il s’excusa avec une câlinerie :

— Ne m’en veuillez pas de mon trouble. Vous êtes si proche de moi et vous me semblez irréelle… Ne souriez pas… Je vous assure, il me semble que vous allez disparaître tout d’un coup et me laisser seul. Il n’y aura plus qu’une fumée.

Ainsi, pour lui-même, s’exprimait son angoisse véritable : le sentiment de l’éphémère. Mais, ne pouvant savoir, elle riait des paroles tendres qui lui semblaient amusantes aussi. Dans son équilibre et sa puissance vitale, elle ne craignait point de disparaître comme une fumée. Elle rit. Et son rire était doucement sensuel.

— Vous êtes fou, dit-elle.

Il tressaillit et, de sa voix basse, hâtive, il murmura :

— Oui, je suis fou.

Il la contemplait, emporté dans un éblouissement, comme un enfant pauvre devant la féerie d’un jouet somptueux et vivant. Ses mots maintenant hésitaient :

— Laissez-moi vous dire… si j’avais… à Dieu ou à la nature… commandé mes rêves… expliqué ce que j’aurais voulu rencontrer… eh bien, c’est vous que j’aurais dépeinte, vous, absolument… Croyez-moi… Et non seulement vous, avec vos belles mains, vos yeux, cette voix, mais tout, je vous assure, tout… cette robe, ces perles sur votre cou, ce parfum… Comment appelez-vous ce parfum ?

Elle dit :

— C’est de l’ambre antique. Vous connaissez bien.

Il répondit naïvement, frémissant et presque penché vers elle :

— Non, je ne connaissais pas.

Il la respirait et il continua, avec une ardeur concentrée, humant l’effluve savante :

— Ah ! que je voudrais l’emporter.

— Pourquoi l’emporter ? Allez-vous partir ?…

— Il faudra bien que je parte.

— Pas tout de suite, j’imagine ?

— Non, pas tout de suite, non.

Rassurée, elle souriait davantage, tranquille. Et lui, il se disait qu’il ne mentait point, qu’il prolongerait la halte quelques jours, quelques pauvres jours, afin de les emporter là-bas, loin, loin. Et pendant de courts instants, il goûta une joie pleine, radieuse comme la lune qui montait. Pourtant, il restait stupéfait de ce qui lui était advenu. Après un temps, il l’interrogea :

— Pourquoi ? Pourquoi avez-vous eu tant de bonté pour moi ? À la première minute, dès le premier regard, vous en avez eu…

Elle songea que c’était vrai. Et il lui dit qu’il la croyait presque dure avec les autres. Elle pensa tout haut :

— Pas dure, en vérité. Non, rien. Je ne les vois pas. Avant vous, je n’ai rencontré personne. J’ai trop vécu ici. Il y a peut-être, dans un autre milieu que le nôtre, des âmes moins desséchées…

— Vous croyez ?

Il l’interrogeait d’un élan. Il était heureux, brusquement, de ce qu’elle avait dit. Il y voyait une porte ouverte. Puisqu’elle pensait que d’autres, moins privilégiés que ceux qu’elle avait connus, étaient différents, plus sensibles et d’un cœur plus riche, peut-être avant de la quitter, en lui disant adieu, pourrait-il lui révéler sa misère ? Cela ne serait pas vil, en partant. Mais, radieuse, elle continuait, s’offrant un peu de pitié cérébrale, le raffinement, dans son bonheur, de penser vaguement, avec imprécision, à la plèbe qu’elle ignorait :

— J’imagine, en effet, qu’il y a d’autres êtres, sans luxe, moins gâtés que nous.

Il fut découragé par le mot : nous. Comment pourrait-il, maintenant, lui révéler qu’il n’était pas des heureux du monde ? Une petite ironie sans amertume le fit sourire, tandis qu’il la regardait dans sa splendeur. Il articula doucement :

— Le luxe ? Vous en dites du mal ?

Elle répondit nettement ;

— Oh ! non, certes non.

Elle s’expliqua tranquillement, parlant de l’argent comme le boulanger parle du pain, avec la certitude souveraine que la farine ne peut manquer. Chacun de ses mots, sans qu’elle en eût conscience, précisait pour lui l’impossibilité de leur bonheur qu’elle désirait :

— Le luxe est indispensable à tout. Je ne saurais pas m’en passer… J’ai une cousine qui est entrée au couvent. Elle vit… privée de tout ce qui est l’ornement de vivre. Je ne comprends pas.

Elle jouait, indifférente, avec son collier d’un million :

— Je ne médis pas du luxe qui est notre atmosphère naturelle… Mais je dis que certains êtres — presque tous ceux que j’ai connus — sont sans joie au milieu de la fortune. Eh bien, c’est insensé…

Dewalter, maintenant immobile, buvait avec le sourire, une coupe de champagne. La coupe… Peut-être la libation aux dieux ? Et, dans ses oreilles, entrait la ciguë. Stéphane continuait, bien assurée qu’il pensait comme elle et plus simple que jamais :

— La fortune, c’est beau. C’est… je ne sais pas… c’est la possibilité de tout… c’est l’art sans inquiétude, l’amour libre d’esprit… On est fou d’avoir tout cela et de ne pas en jouir. Vous, au contraire, comme moi, vous savez. Votre voiture, tenez, a je ne sais quoi de rare, de choisi. Vous êtes naturellement un dilettante ; je l’ai vu tout de suite… Et cette chose double, chez le même homme, ce frémissement auprès d’une femme, cet amour qui apparaît… : eh bien, oui, c’est très rare, très précieux et je ne l’ai jamais rencontré.

Elle le détaillait avec joie. Pourtant il lui parut trop grave. Souriante, pour le taquiner un peu, elle dit :

— Vous n’avez qu’un défaut… Vous êtes un peu triste.

Il surgit de lui-même et répondit avec une indéfinissable exagération :

— Je ne suis pas triste, puisque j’ai tout.

Et, à son tour, il parla. Le vin de Champagne, son exaltation grandissante depuis huit jours, l’atmosphère enivrante du lieu et jusqu’aux paroles de Stéphane, lui donnèrent le don de se peindre. Dans un mélange de regret et de désir, il se montra tel qu’en effet sa mère l’avait créé, tel qu’il aurait dû se développer si son destin le lui avait permis. Stéphane avait raison sans le savoir. Toujours devant le pauvre en marche qu’il était, dansait comme un fantôme, son double somptueux. Et c’est celui-là qui s’exprimait :

— Vous avez raison. Je ne crois pas que vous trouveriez facilement un homme animé de plus d’amour, et, en même temps, du désir de tout ce que la vie peut offrir de beau, de précieux, dans la facilité du plaisir. Vous m’avez bien compris. J’aime en effet tout ce qui orne l’existence, les beaux chevaux, les paysages assouplis par la science des jardiniers, les objets rares, les musiques les plus divines. Je suis un poète dans mon aversion de tout ce qui est médiocre. Et, en même temps, j’ai un cœur ivre de tendresse. Et il y a des minutes où j’ai en moi tous les désirs de la terre.

Heureuse, elle l’écoutait. Sa voix était chaude, ardente, nuancée, et les mots y étincelaient comme des pierres précieuses sur un velours sombre. Il se tut quelques secondes et, sans timbre cette fois, avec une frénésie de jeune arbre secoué par le vent, il articula ;

— Vous représentez tout cela pour moi, tout. Vous êtes tout ce que j’attends de la vie, toute sa splendeur et son charme… tout ce qu’elle a d’impossible. Vous êtes tout cela.

Elle restait immobile, sans lui répondre, environnée de sa flamme. Enfin, elle s’exclama, avec une joie contenue :

— Ah ! je savais bien, je savais bien qu’il y avait dans le monde un homme qui me ressemblait.

Une minute, une longue minute ils restèrent l’un près de l’autre, en silence, oppressés comme si le ciel était moins dans le ciel que dans leurs cœurs. Ils frémissaient d’impatience et de langueur. Enfin, il dit, et d’un ton bizarre, simple et doux, à la façon d’un enfant, avec un sourire d’enchantement un peu las :

— Je voudrais mourir près de vous…

Simple et saine, elle rit de l’idée trop exaltée. Toujours elle restait sans morbidesse, en vraie descendante de la vieille race des Coulevaï :

— Ah ! mon Dieu… mourir ? Il faut vivre près de moi. Vous êtes libre et je ne suis pas très prisonnière. Nous arrangerons cela très bien, vous verrez.

Ensemble, ils pensèrent à la promesse de Stéphane et à la journée qui déjà s’annonçait par la déclinaison de la nuit et les premiers frissons de l’aube. Les nègres depuis longtemps s’étaient tus, les lumières étaient presque éteintes : Deléone et sa femme, par plaisanterie, s’en étaient allés sans prévenir. Ils avaient emmené Mme de Jouvre. Seuls, un maître d’hôtel, respectueux et lassé, attendait leur bon plaisir, et Pascaline qui, tranquillement assise, les regardait, de loin, avec gaieté, contente de voir enfin son amie heureuse et faible. Dans la rue du village il n’y avait plus que leurs deux voitures. Ils rirent en même temps avec confusion, et Pascaline, affectueusement, se moqua d’eux. Elle demanda de rentrer seule dans la voiture découverte de Dewalter. Elle insista avec gentillesse pour qu’ils n’eussent point l’air trop vite convaincus. En dépit de la chute prochaine, elle gardait toujours sa déférence pour Stéphane.

Ils partirent. Les deux autos se suivirent dans la nuit finissante. Georges avait pris la main de lady Oswill. Il n’y avait plus aucune pensée en eux que celle d’un bonheur grandissant et leur fatigue nerveuse se résorbait dans la puissante jeunesse de l’aube.