L’Idylle éternelle/Renouveau

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Paul Ollendorff, éditeur (p. 7-8).


RENOUVEAU


C’était l’hiver ! j’étais un Jardin que les Roses
Désertaient. — Les chardons stupides, les pavots
Endormeurs poussaient seuls et croissaient sans rivaux
Dans mon champ infertile aux horizons moroses.
 
Tout semblait s’enliser en la bourbe des proses
Et je raillais vos airs naïfs, ô chers dévots
De l’Amour, qui sentez toujours des chants nouveaux
Épanouir vos cœurs de leurs floraisons roses.


Mais je t’ai vue, ô chère enfant, j’ai vu tes yeux,
Ton sourire adoré, ton corps délicieux,
Ton âme. Et, comme au temps jadis, je veux écrire

Des Rimes, qui diront leurs rêves doux et chers.
Il a suffi de ton regard, de ton sourire,
Pour faire éclore en moi tout un bouquet de vers.