L’Italie d’hier/Parme
PARME
Une vraie curiosité du XVIe siècle et d’un format
exceptionnel. Une salle de théâtre, tout en bois, élevée
pour le mariage d’un Farnèse, pouvant contenir douze
mille personnes, et où un parterre profond, certains
jours, se remplissait d’eau, amenée par des conduits
que l’on voit encore, et simulait une petite mer pour
les naumachies.
Des escaliers à balustres mènent à un amphithéâtre
ayant quatorze rangs de gradins. Au-dessus, un premier
rang de loges à hautes arcatures cintrées avec
des peintures dans les niches : les loges des premières
familles de Parme. À l’étage supérieur, le même ordre
et les mêmes dispositions pour les familles classées :
secondes familles. Comme couronnement, une élégante
terrasse à la balustrade surmontée, de distance en distance,
par des statues. Un plafond plat en bois, tout
dégradé, où se voient encore des restes de fresques.
À la place des avant-scènes, deux portiques réservés pour les souverains du pays, portiques, en haut desquels
sont placées
des statues équestres
de deux de ces
princes.
Une scène d’une grandeur et d’une profondeur immenses.
Ce théâtre, ou plutôt cette ruine de théâtre, est de la plus belle couleur : le vieux bois a pris une teinte d’acajou à l’état de nature, sur laquelle se détachent, un peu fantomatiquement, les blanches statues peintes.
Une extraordinaire collection de lettres autographes, émanant de Français illustres de tous les temps, formée de la collection des Farnèse pour le XVIe siècle, de la collection de Pacciaudi pour le XVIIIe siècle, de la collection Bodoni pour le XIXe siècle, — et qui va d’une lettre de Montluc ou du cardinal du Bellay, à une lettre de Mme Geoffrin ou du cardinal de Rohan, et des lettres de Mme Geoffrin et du cardinal de Rohan, à des lettres de Masséna et de Mme de Staël.