L’histoire des États-Unis racontée aux enfans/Guerre de la Révolution. — Bataille de Lexington.

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Mr. Wheeler sauve la farine publique, de la destruction.

LEÇON XII.

guerre de la révolution. — bataille de lexington.


1. La destruction du thé à Boston vexa amèrement les Anglais. Le roi, et le parlement envoyèrent aussitôt dix mille soldats en Amérique, pour obliger le peuple à rentrer dans l’ordre.

2. La même année 1775 des députés des différentes colonies se rendirent à Philadelphie pour se consulter sur ce qu’on devait faire. Cette réunion fut appelée le congrès continental. Les membres du congrès décidèrent qu’on ne recevrait aucune marchandise de la Grande-Bretagne, et qu’on n’enverrait rien dans ce pays tant que le roi ne traiterait pas les Américains avec plus de justice.

3. Il faut que je vous donne quelques détails sur ce congrès. Il est le premier congrès général qu’on ait jamais tenu en Amérique. Les hommes qui le composaient se distinguaient tous par leur courage et par leur sagesse. J’ajouterai ici quelques vers anglais que le Juge Trumbull composa en leur honneur.

Je ne les ai pas traduits afin qu’ils ne perdissent rien de leur beauté. Si vous en comprenez le sens je vous engage à les apprendre par cœur.

« Now meet the fathers of the western clime,
Nor names more noble graced the rolls of fame
When Spartan firmness braved the wrecks of time,
 Or Latian virtue fann’d th’ heroic flame. »


« Not deeper thought th’ immortal sage inspired,
 On Solon’s[1] lips when Grecian Senates hung ;
Nor manlier eloquence the bosom fired,
When genius thundered from the Athenian[2] tongue. »

4. Les soldats Anglais envoyés en Amérique stationnèrent à Boston. Ils étaient commandés par le général Gage.

5. Les Américains avaient fait quelques provisions de vivres de poudre et de balles à Concord dix-huit milles au nord de Boston. Le général Gage résolut de détruire ces provisions. Dans cette intention il envoya à Concord huit cents soldats, sous les ordres du major Pitcairn officier anglais.

6. En arrivant à Lexington sur le chemin de Concord, le major Pitcairn aperçut un certain nombre d’Américains armés qui s’étaient arrêtés près d’une maison où ils avaient coutume de se réunir. Le Major s’avança à cheval vers eux et leur commanda d’un ton insolent de se disperser, et comme ils refusaient d’obéir, le major ordonna à ses soldats de faire feu, huit américains furent tués et plusieurs furent blessés.

7. C’est, ce que l’on appelle la bataille de Lexington. Le sang qui y fut versé fut le premier répandu pour la cause de la liberté. La bataille eut lieu le 19 avril 1775, c’est donc de cette époque que date la guerre de la révolution.


QUESTIONS.

1. La destruction du thé à Boston ne vexa-t-elle pas les Anglais ? Combien de soldats envoyèrent-ils en Amérique ? Dans quelle intention ?

2. Qu’arriva-t-il la même année ? Comment fut appelée cette réunion ? Que décidèrent, les membres du Congrès ?

3. Que dit-on de ce Congrès ? Par quelles vertus tes membres du Congrès se distinguaient-ils ? Pouvez-vous répéter les vers que le Juge Trumbull composa en leur honneur ?

4. Dans quelle ville les Anglais qu’on envoya en Amérique stationnèrent-ils ? Qui les commandait ?

5. Dans quelle ville les Anglais avaient-ils fait des provisions de vivres, de poudre et de balles ? Quelle est la situation de Concord par rapport à Boston ? Combien de soldats le général Gage envoya-t-il pour détruire les provisions des Américains ? Qui commandait ces soldats ? Qu’était ce que le major Pitcairn ?

6. Dans quel endroit le major Pitcairn aperçut-il un certain nombre d’Américains armés ? Quel ordre le major Pitcairn donna-t-il à ces Américains ? Obéirent-ils ? Que fit alors le major Pitcairn ? Combien d’Américains furent tués ?

7. Comment appelle-t-on cette bataille ? Quelle remarque fait-on sur le sang qui y fut versé ? Quel jour cette bataille se livra-t-elle ? Quelle guerre date de cette époque ?


HISTOIRE.

1. Après la bataille de Lexington, les soldats Anglais partirent pour Concord, et là ils jetèrent cinq-cents livres de balles dans la rivière et dans les puits. Ils détruisirent aussi environ soixante barils de farine.

2. Mr. Wheeler sauva une quantité considérable de farine, dont la plus grande partie était au public, le reste lui appartenait.

3. Les officiers et les soldats anglais, après avoir visité plusieurs magasins et plusieurs granges, vinrent à la grange de Mr. Wheeler. Elle était fermée. Un officier anglais lui dit d’en prendre la clef et de l’ouvrir. Il obéit, et l’on découvrit tout à coup un grand nombre de barils de farine. L’officier ordonna à ses soldats de venir les détruire.
xxxx« Monsieur, » s’écria Mr. Wheeler en mettant la main sur un baril. « Cette farine est à moi. Je suis meunier et mon moulin est tout près d’ici. Il me fait gagner ma vie. Pendant l’hiver, je mouds une grande quantité de grain, et je le garde jusqu’au printemps pour le vendre au marché. Voici, » continua-t-il « de la farine de blé, de la farine de maïs et de la farine de seigle, » et il montra trois barils différents. Indiquant ensuite des tonneaux qui lui appartenaient. « Voilà donc » répéta-t-il « mon blé, mon maïs et mon seigle. » Il disait la vérité puisque les barils qu’il désignait étaient à lui. L’officier crut qu’ils appartenaient tous à M. Wheeler et celui-ci ne chercha pas à le détromper.

4. « Bien » dit l’officier, nous ne voulons pas faire de tort aux propriétés particulières, et il s’en alla sans toucher à rien.

5. J’ajouterai un mot au sujet de la bataille de Lexington. La nouvelle s’en répandit bientôt. L’alarme et l’indignation furent générales et la guerre devint inévitable. Des centaines de personnes, le mousquet sur l’épaule se rendaient de toutes parts à Boston, pour aider à la défense de leur patrie.

6. Tous les bons patriotes Américains furent alors remplis de zèle. La conduite du général Putnam est un exemple de l’ardeur, qui animait tous les esprits. Il vivait à Pomfret (Connecticut) à cent milles de Boston. Quand la nouvelle de la bataille de Lexington arriva dans cet endroit Putnam labourait son champ. Il laissa sa charrue dans le sillon où elle se trouvait, monta sur son cheval, sans quitter ses habits de laboureur, et arriva le jour suivant à Boston. Ce fut ce même général Putnam qui, plus tard, montra tant de courage en tuant un loup.



  1. Législateur distingué de la Grèce.
  2. Démosthènes orateur athénien.