L’histoire des États-Unis racontée aux enfans/Les Indiens

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Traduction par Mathilde Leiris.
E. Johns & Cie (p. 14-19).


Pocahontas sauvant la vie au Capitaine Smith.


LEÇON III.

les indiens.


1. Peu de temps après les Anglais arrivèrent en Amérique, ils trouvèrent tout le pays peuplé d’indiens. Leur nombre était d’environ cent cinquante mille, dans les limites des treize états originels.

2. On ne sait pas depuis combien de temps les Indiens habitaient l’Amérique ; mais on suppose qu’ils vinrent de l’Asie en traversant le détroit de Behring, qui sépare l’Amérique de l’Asie.

3. Les Indiens étaient grands et droits, leur teint était rouge ou brun, leurs cheveux noirs et rudes. Ils étaient braves mais cruels et vindicatifs.

4. Leurs cabanes s’appelaient week-wams. Ils vivaient de la chair des animaux sauvages, de poissons, de maïs, de haricots et de patates. Les Anglais n’avaient jamais vu du maïs indien avant leur arrivée en Amérique. On l’appelle maïs indien parce qu’il a été trouvé parmi les Indiens. Le nom qu’ils lui donnaient était maize.

5. Les Indiens de l’Amérique se divisaient en tribus. Chaque tribu se choisissait un roi ou chef, nommé sachem. Entre ces tribus, il y avait souvent des guerres sanglantes. Les armes dont les Indiens se servaient, étaient des massues, des arcs, des flèches et des casse-tête.

6. Le casse-tête était fait en pierre. Avec cette arme ils enlevaient la partie supérieure de la tête de leurs prisonniers. Ils appelaient cela scalper. Avant d’aller au combat, ils faisaient entendre le cri de guerre qui ressemblait à « Ouo-atche, Ouo-atche, ha hatche, Ouo-atche ! » Lorsqu’ils voulaient conclure la paix ils fumaient tous la même pipe. Cette pipe était appelée un Calumet. Elle était faite en pierre rouge. Son tuyau avait à peu près une aune de long. Il était orné de piquants de porc-épic, de perles, de rubans et de crins teints en rouge.

7. Les Indiens adoraient l’esprit du bien et celui du mal. Mais ils ne connaissaient pas le vrai Dieu, et n’avaient jamais entendu parler de la Bible ni de Jésus-Christ, le sauveur des hommes.

QUESTIONS.

1. Par qui l’Amérique était elle habitée, avant l’arrivée des Anglais ? Quel était le nombre des Indiens, dans les limites des treize états originels ?

2. Depuis combien de tems habitaient-ils l’Amérique ? De quel pays vinrent-ils ? Quel détroit traversèrent-ils ? Quels pays ce détroit sépare-t-il ?

3. Quelle était la taille des Indiens ? Quelle était la couleur de leur teint ? Quels cheveux avaient-ils ? Étaient-ils braves ? Aimaient-ils à pardonner ?

4. Comment s’appelaient leurs cabanes ? De quoi vivaient-ils ? Les Anglais connaissaient-ils le maïs avant leur arrivé en Amérique ? Pourquoi est-il appelé maïs indien ? Comment les Indiens l’appelaient-ils ?

5. Comment les Indiens se divisaient-ils ? Quel était le nom de leur chef ? Ces tribus étaient-elles toujours en paix ? Quelles étaient leurs armes ?

6. En quoi était fait le casse-tête ? De quel usage était-il ? Que veut dire scalper ? Que faisaient les Indiens avant d’aller au combat ? À quoi ressemblait le cri de guerre ? Que faisaient les Indiens lorsqu’ils concluaient la paix ? Comment appelaient-ils cette pipe ?

7. Qui les Indiens adoraient-ils ? Connaissaient-ils le vrai Dieu, la Bible, Jésus-Christ ?


HISTOIRE.

1. Je vais vous finir l’histoire du capitaine Smith.

2. Les Indiens parurent d’abord charmés de voir le capitaine Smith et les autres Anglais. Pendant quelque temps ils les traitèrent avec bonté, et leur donnèrent du maïs.

3. Mais cette bonté ne dura pas long temps. Ils commencèrent à craindre que les Anglais ne voulussent s’emparer de leurs terres. Ils ne vinrent plus si souvent à Jamestown, et ne voulurent plus donner ni vendre du maïs aux colons.

4. Les Anglais manquèrent alors de vivres, et la colonie fut menacée de mourir de faim. Mais le capitaine Smith alla hardiment parmi les Indiens, et les obligea à lui donner encore du maïs.

5. Cette conduite mécontenta les Indiens ; et depuis ce temps, ils cherchèrent l’occasion de se saisir de lui. Elle se présenta bientôt. Le capitaine Smith était allé dans le désert à quelque distance de Jamestown, quand des Indiens vinrent sur lui, et quoiqu’il se défendit vaillamment, il finit par être pris.

6. Les Indiens furent très-contents de l’avoir entre leurs mains. Ils poussèrent des cris de joie autour de lui, et l’attachèrent à un arbre, espérant pouvoir le tuer avec leurs flèches.

7. Quelques uns cependant proposèrent de le conduire à Pohatan. C’était leur sachem, et un puissant guerrier. On y consentit, et le capitaine Smith fut amené devant Pohatan.

8. Quand Pohatan le vit il parut très-joyeux, d’avoir un ennemi en sa puissance. Les Indiens aiment la torture et le sang. Pohatan et ses guerriers condamnèrent à mort le capitaine Smith.

9. Une pierre fut apportée et placée sur le sol. Les Indiens s’assemblèrent, ils avaient l’air féroce et étaient impatients de voir arriver la mort de leur victime. La tête du capitaine fut posée sur la pierre et l’on présenta une massue à Pohatan.

10. Pohatan s’avança et s’arrêta à l’endroit où le capitaine était étendu. Près de là se trouvaient les deux petites filles du sachem, l’une d’elles s’appelait Pocahontas.

11. Ces petites filles virent le capitaine Smith, elles virent leur père, et elles virent aussi la massue. Le regard de Pohatan était plein de rage, et la mort devait suivre le coup qu’il allait frapper.

12. Au moment où son bras vigoureux se leva, la petite Pocahontas s’élança et prit entre ses bras la tête du capitaine Smith. Elle ne pouvait pas le voir mourir. C’était un homme brave, et elle ne voulait pas que son père le tuât.

13. Pohatan s’arrêta, jeta les yeux autour de lui avec étonnement. Les regards féroces et sauvages des Indiens s’étaient radoucis. Ils aimaient Pocahontas, car elle était une aimable enfant. Pohatan lui-même se sentant ému, releva sa fille, il n’y a pas de doute qu’en ce moment, il l’aima plus que jamais. Pour l’amour d’elle il épargna le capitaine Smith, et le renvoya en sûreté à Jamestown.

14. La conduite de Pocahontas mérite des éloges. Quoiqu’élevée parmi les Sauvages, elle avait de beaux sentiments, et dans cette occasion elle en donna un digne exemple.