L’histoire des États-Unis racontée aux enfans/Fondation de Plymouth

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Traduction par Mathilde Leiris.
E. Johns & Cie (p. 20-25).


Goodman et Brown découvrant Plymouth au lever du soleil.


LEÇON IV.

fondation de plymouth.


1. En 1614, sept ans après que les Anglais eurent fondé Jamestown, quelques Hollandais vinrent s’établir dans l’état de New-York. Ils bâtirent une forteresse à Albany et formèrent un établissement où est maintenant située la ville de New-York.

2. En 1620, un autre vaisseau arriva d’Angleterre, amenant une compagnie qui commença à coloniser le Massachusetts. Ce vaisseau appelé Speedwell contenait cent une personnes.

3. Elles appartenaient à la secte religieuse des Puritains ; secte qui voulait adorer Dieu d’une manière plus pure qu’on ne le faisait en Angleterre. Mais comme dans ce pays, on ne leur permettait pas de suivre en paix leur croyance, ces Puritains résolurent d’aller en Amérique.

4. Leur voyage dura quatre mois et fut très-malheureux. Ils s’arrêtèrent à un endroit qu’ils nommèrent Plymouth. Cet endroit est à trente six milles sud-ouest de Boston. Ils arrivèrent le vingt deux Décembre et débarquèrent sur un rocher qui depuis ce temps fut appelé Rocher des Ancêtres. La première personne qui sauta du bord sur le rocher, fut une jeune fille nommée Mary Chilton.

5. Le sol était couvert d’une neige épaisse, et ils souffrirent beaucoup avant de pouvoir élever un nombre suffisant de maisons de bois, ils souffrirent aussi de la faim, mais les Indiens des environs de Plymouth, leur témoignèrent de l’amitié, et leur donnèrent du maïs. Cependant avant la fin de l’hiver la moitié de ces pauvres gens tombèrent malades et moururent.

6. Peu de temps après des vaisseaux arrivèrent avec de nouveaux colons qui fondèrent Boston, Salem et d’autres villes.

QUESTIONS.

1. Par qui l’état de New-York fut-il fondé ? En quelle année ? Depuis combien d’années les Anglais étaient-ils établis, lorsque les Hollandais arrivèrent ? Où bâtirent-ils une forteresse ? Où fondèrent-ils un établissement ?

2. Quand le Massachusetts fut-il fondé ? Par qui ? Quel était le nombre des personnes qui composaient cette nouvelle colonie ? Quel était le nom du vaisseau dans lequel elles arrivèrent ?

3. À quelle secte religieuse, ces personnes appartenaient-elles ? Pourquoi les appelait-on ainsi ? Pourquoi vinrent-elles en Amérique ?

4. Combien de temps dura leur voyage ? Ce voyage fut-il heureux ? Où s’établirent-ils ? Quelle est la distance de cette ville à Boston ? Dans quelle direction ? Quand débarquèrent-ils ? Sur quel rocher ? Quelle fut la première personne qui sauta hors du vaisseau ?

5. De quoi le sol était-il couvert à cette époque ? Ces personnes souffrirent-elles beaucoup ? De quoi souffrirent-elles ? Qui leur donna du maïs ? Combien mourut-il de ces pauvres gens avant la fin de l’hiver ?

6. Quelles furent les autres villes fondées après Plymouth ?



HISTOIRE.

1. Maintenant vous savez quelque chose de l’arrivée des Anglais à Plymouth, et de leur débarquement sur le Rocher des Ancêtres.

2. Ce fut en hiver qu’ils vinrent en Amérique. Ils résolurent de bâtir dix-neuf maisons, une pour chaque famille. Mais pendant qu’ils y travaillaient le vent froid soufflait, il pleuvait et il neigeait. Beaucoup d’entr’eux prirent froid, tombèrent malades et moururent.

3. Cependant ceux qui restaient priaient beaucoup et avaient confiance en Dieu. Ils étaient venus en Amérique pour le servir, et ils croyaient qu’il ne les abandonnerait pas. En effet Dieu mit un terme à leurs souffrances. Le printemps arriva, et ceux qui survécurent aux autres jouirent d’une meilleure santé et furent en état de travailler.

4. Un jour du mois de Janvier, Jean Goodman et Pierre Brown allèrent dans les bois chercher du chaume pour couvrir leurs cabanes. Ils se servaient d’herbe sauvage, n’ayant point de lattes ni de paille.

5. Quand ils eurent assez de chaume ils voulurent revenir mais ils avaient perdu leur chemin et avant qu’ils pussent le retrouver, la nuit arriva. Le ciel était chargé et il commença à neiger. Dans cette détresse que devaient-ils faire ? Ils n’avaient pas de manteaux et leurs vêtements étaient très-légers.

6. Ne pouvant retourner chez eux cette nuit là, ils se mirent à l’abri sous un rocher et ramassèrent des feuilles pour se coucher et se couvrir.

7. Mais alors ils éprouvèrent un autre tourment. Jean Goodman disait qu’il était sûr d’avoir entendu le rugissement d’un lion. Pierre Brown écouta et crut aussi l’entendre, ils furent très alarmés et restèrent aussi tranquilles que possible.

8. Mes élèves savent sans doute que ce n’était point un lion qu’ils avaient entendu. On n’a jamais trouvé de lions dans l’Amérique septentrionale. Quelques bonnes gens ont prétendu qu’on en avait vu un au Cap Anne près de Boston, mais les hommes instruits ne le croient point. Les lions viennent d’Afrique et on ne peut en voir en Amérique que lorsqu’on les y amène pour les montrer.

9. Je vais vous dire ce que Pierre Brown et Jean Goodman avaient entendu. Ce n’était autre chose que le bruit du vent qu’ils prirent pour le rugissement d’un lion. Dans cette erreur ils se levèrent tous deux et grimpèrent sur un arbre, mais le vent était tellement fort qu’ils furent obligés de descendre.

10. Dès qu’ils furent à terre ils marchèrent autour de l’arbre pour ne pas être gelés, et ils continuèrent à marcher ainsi toute la nuit. Il est heureux que la peur du lion les ait retenus éveillés, car s’ils s’étaient endormis sous le rocher ils auraient péri de froid.

11. Enfin le matin arriva à leur grande satisfaction. Ils se hâtèrent de sortir de cet endroit et arrivèrent sur une colline du haut de laquelle ils purent voir le port de Plymouth, qui était à une grande distance. Ils furent obligés de marcher bien vite et même de courir pour y arriver avant la nuit. À neuf heures du soir ils entrèrent dans le village.

12. Leurs amis se réjouirent de les voir. Ils avaient été à leur recherche toute la journée, mais ne les trouvant pas, ils pensaient qu’ils avaient été tués par les Indiens. Je n’ai pas besoin de vous dire que Jean Goodman et Pierre Brown prirent bien soin de ne plus se perdre à l’avenir.