La Beauté sur la terre/04

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éditions Mermod (p. 30-42).


IV


Le sentiment général fut que Milliquet avait fait une bonne affaire. Si l’espérance d’une belle succession en dollars s’était définitivement évanouie pour lui, comme il semblait bien que ce fût le cas, il y avait du moins cette compensation d’une forte arrivée de francs qui n’étaient pas seulement imaginés, ni imaginaires, mais faisaient un poids dans sa poche, faisaient un joli bruit clair au creux de sa main. La clientèle, en moins d’une semaine, avait doublé, c’est ce qu’il voyait. Et c’est ce que tout le monde pouvait voir, parce qu’on venait, on venait encore, et ceux qui pouvaient entrer entraient ; mais il y avait ceux et celles qui, à cause du sexe ou de l’âge ou bien faute d’argent, étaient forcés de rester dehors ; et ceux-ci regardaient à travers les carreaux pleins de bulles, entre les rideaux de fausse guipure, essayant de voir si elle était là.

Ils voyaient seulement que la salle à boire était pleine d’une fumée à couper au couteau, comme on dit, tout le monde bien entendu tirant sur des cigares, des cigarettes, des pipes de terre ou de bois, sous le plafond bas, dans le petit espace qu’il y avait entre le plancher et le plafond, à chacune des tables et à toutes les tables ; — mais peut-être était-ce aussi parce qu’elle ne brillait plus.

C’était pendant que les arbres travaillaient tous ensemble, au-dessus des chemins, à finir de vous cacher le ciel avec leurs feuilles ; on voyait les moineaux se poser sur les contrevents, un long fétu de paille dans le bec.

C’était pendant qu’en quelques jours l’herbe produit, et jusqu’à vos genoux, la totalité de sa taille ; les automobiles recommençaient à passer en grand nombre sur la route, plusieurs venant de l’étranger (d’où elle venait elle-même), avec des plaques de contrôle à majuscules noires sur blanc, A. ou G. B. ou Z. En arrière du village, il y avait cette route internationale qui n’était plus une route blanche comme les braves routes à voitures d’autrefois, mais toute noire de matières grasses sous le sable à petits grains que les pneus font éclater. Là le monde, des morceaux de monde qui venaient à toute vitesse, allant avec leurs feux blancs fouiller par-dessus la haie le dessous des arbres dans les vergers comme quand on veut faire tomber les fruits avec un bâton. Et c’est là que ça brillait maintenant par des reflets sur les capots, sur les brise-bise, sur le nickel, l’acier, le verre ; elle, elle n’avait plus qu’une petite robe noire, avec un mouchoir de dentelle noire autour des cheveux (ce qui doit être la mode dans les pays d’où elle venait, pensait-on).

N’importe, l’effet durait. Les premiers mots qui avaient couru dans l’air l’avaient peinte autrement et avec des belles couleurs ; ils servaient encore. Ils continuaient à agir au loin et à appeler ; de sorte que, tous ces temps-là, quand Milliquet faisait ses comptes (et simplement après la fermeture de l’établissement il allait dans le tiroir-caisse établir le total des pièces et des billets qui y étaient entrés au cours de la journée), il avait l’occasion de se réjouir, il en aurait eu du moins l’occasion, sans ses tristes humeurs et ses soucis. Seulement voilà que sa femme s’était refusée à tendre la main à Juliette, elle avait dit à la servante : « C’est encore pis que je ne pensais. » Et Juliette mangeait maintenant à la cuisine, mais Mme Milliquet n’avait même pas eu l’air de s’apercevoir qu’elle était là, c’est l’attitude qu’elle avait adoptée ; n’ayant pas l’air de voir entrer Juliette, ne semblant pas l’entendre quand celle-ci lui souhaitait le bonjour, et élevant parfois la voix pour une plainte ou une remarque désobligeante, mais s’adressant uniquement à son mari, qui ne disait rien, parce que c’est plus simple.

Elle, elle ne parlait pas non plus. Elle baissait la tête sous son mouchoir de dentelles. Il faisait avancement sur les côtés de sa figure quand elle se montrait de profil ; elle se cachait derrière ou bien s’y retirait. Il fallait se pencher sur la table pour voir son visage ; on cherchait à le voir d’en dessous en avançant le cou, ce qui faisait rire (au-dessus des tables peintes en brun, car c’était un vieux mobilier), mais quelquefois aussi on ne riait pas ; au-dessus des verres pleins ou à demi pleins dans la fumée. On riait. Tout à coup on ne riait plus. On devenait timide. On avait commencé à dire quelque chose, on se taisait.

Et maintenant c’était de dos qu’ils la regardaient seulement ; ils n’osent plus la regarder de face, parce qu’alors il semble qu’il vous entre une longue épingle à tricoter dans le cœur.

Elle servait dans la salle à boire, la servante sur la terrasse ; Milliquet probablement préférait l’avoir près de lui, sous sa surveillance immédiate. Quand donc on appelait dehors, c’est la servante qu’il y expédiait.

Un soir, toute une bande de jeunes gens était arrivée. Les journées commençaient à être longues, et après le souper ils avaient encore le temps d’aller faire une partie de quilles, du moins était-ce le prétexte qu’ils s’étaient donné, ce soir-là. Ils étaient d’abord venus sur la terrasse ; puis, ayant regardé autour d’eux, et comme s’ils n’y avaient pas trouvé ce qu’ils cherchaient, avaient continué leur chemin jusque là où étaient les boules qui semblaient les attendre dans le bas des traverses où elles redescendent et où elles étaient, la grosse et la petite, avec un trou rond pour le pouce, une ouverture plus large pour les doigts ; puis le grand Alexis regarde encore par-dessus le mur du côté de la terrasse. « Qu’est-ce qu’on prend ? » il tape sur la table avec son poing.

Dans le jeu de quilles, ce soir-là, le grand Alexis, le dragon, un beau garçon de plus de six pieds, avec une petite moustache blonde, un front bas, des cheveux frisés ; — il tape donc sur la table de toutes ses forces ; alors voilà la servante qui arrive, mais, lui, il lui tourne le dos.

Personne n’avait encore commencé à jouer ; on a entendu la servante qui disait : « Qu’est-ce que vous prenez ? » Alexis a répondu : « Rien !… »

Il empoigne la plus grosse des boules :

— Gavillet, c’est toi qui relèves.

Gavillet relève.

Et la servante qui attendait toujours s’en va enfin, sans rien comprendre à ce qui se passait, ou n’y comprenant rien encore ; alors Alexis tape de nouveau sur la table, ayant empoigné cette fois pour mieux se faire entendre un bâton qui traînait par là.

Il regardait qui allait venir, c’est la grosse servante qui revient.

Il est resté tourné vers elle jusqu’à ce qu’elle fût arrivée :

— Qu’est-ce que vous venez faire par ici, vous ?

— Malhonnête !

Elle s’en va ; on a entendu sa voix sur la terrasse, à la suite de quoi Milliquet lui-même se montre.

— Ah ! C’est vous, disait Alexis, c’est rien que vous… Eh bien, ça ne nous suffit pas.

Et aux autres :

— Foutons le camp… On reviendra une autre fois.

Ils ont passé de nouveau par la terrasse ; il y avait avec eux le petit Maurice Busset, qui était le fils de notre syndic, et bien qu’il n’eût pas encore dix-huit ans, et fût d’une nature douce et réservée ; on prétendait d’ailleurs qu’il était déjà fiancé.

Rouge venait maintenant deux fois par jour. Ce jour-là il était venu une première fois vers les deux heures ; il ne revint qu’assez tard dans la soirée, tandis que le premier quartier de la lune venait de se montrer au-dessus des Dents d’Oche ou de la Dent d’Oche (car en somme il n’y en a qu’une pour nous).

Les nuages, vu l’absence de tout mouvement dans l’air avaient été longtemps sur le ciel comme une couche de glace sale ; tout à coup ils s’étaient crevassés en tout sens et le ciel paru dans les fentes faisait là-haut des espèces de rigoles, comme dans un pré irrigué. Lui, poussant la porte de la salle à boire, s’est étonné de voir qu’elle était vide. Il attend un moment : personne ne vient. Il attend, puis on a entendu le bruit d’une discussion venant de la cuisine, et à travers les murs, il reconnaît la voix de Milliquet, il reconnaît ensuite la voix de la servante. On ne venait toujours pas, il a dû appeler. Il a dû ouvrir la porte donnant sur le corridor, il a dû crier : « Eh ! y a-t-il quelqu’un ? ». Le bruit des voix alors s’était tu brusquement, puis c’est Milliquet qui paraît ; mais apercevant Rouge, il se prend la tête dans les deux mains.

— Qu’est-ce qu’il t’arrive ?

Milliquet venait sous la lampe avec une figure plus grise encore et plus plissée qu’à l’ordinaire, la tête de travers, la bouche à moitié ouverte :

— Ce qui m’arrive ?

Puis :

— Tu sais, tout ça c’est de ta faute… Comme s’il n’y avait pas déjà assez de deux femmes ici, mais non, il a fallu que tu m’en amènes une troisième… Alors tu vois…

Il montrait le café vide :

― Personne n’a pu y tenir…

― Mon pauvre Milliquet : tu es toujours le même. Tu ne vois pas ta chance.

― Ma chance ? Tiens…

Il avait tiré un papier de la poche de son gilet de chasse :

― Tiens, disait Milliquet, et tendait à Rouge le papier qui était une page de carnet avec une colonne pour les comptes :

ON DEMANDE

C’était le titre ; dessous venaient quelques lignes d’une grosse écriture pesée pleine de ratures :

Dans bon petit établissement du bord du lac, jeune fille bien recommandée pour le service du café. S’adresser sous chiffres…

― Oui, disait Milliquet, et voilà où j’en suis. Je n’ai même pas osé donner mon nom…

Debout à côté de la table (grand, lourd, le corps tombé, les épaules tombées, son pantalon qui tenait mal, sa barbe rare, sa moustache jaunâtre) ; — alors, là-bas, derrière le jeu de quilles, sous le ciel qui se nettoyait de plus en plus, mais ici on est sous les lampes, tout à coup l’accordéon avait commencé de jouer.

C’était pendant que Rouge, ayant lu, rendait le papier à Milliquet, et il disait :

— Qu’est-ce que ça peut te faire, voyons ?… Les femmes, tu en as l’habitude.

C’était sous les lampes électriques, pendant que Rouge reprenait :

— Tu ne changeras rien à la tienne, qu’est-ce que tu veux ? laisse-la crier…

Sous les ampoules piquées, les trois ou quatre ampoules piquées de chiures de mouche et à abat-jour de tôle émaillée, eux aussi tout semés de points noirs :

— Assieds-toi, disait Rouge, je vais t’expliquer… Mais, elle, où est-elle ?

Milliquet haussa les épaules :

— Parbleu ! elle est dans sa chambre. Elle s’est de nouveau enfermée dans sa chambre. Ma femme s’est enfermée dans la sienne… Et puis voilà que la troisième… La servante, dit-il, m’a donné ses huit jours.

Il s’assied, il s’est accoudé sur la table, la tête dans ses mains ; il recommençait :

— Si ça continue, je deviendrai fou.

— Non, disait Rouge, tu as mieux à faire. Tu as de la chance, je te l’ai dit, et ne m’en dédis pas. Il te faudrait seulement savoir t’y prendre…

Là-haut, elle avait levé la tête. Elle n’était encore qu’à moitié déshabillée. Elle s’est assise sur son lit. On ne voyait pas la lune. En face de vous, étaient les deux fenêtres, si rapprochées qu’elles se touchaient ; mais la lune demeurait cachée. La lune faisait seulement devant vous, et contre le côté des nuages cassés en morceaux, une sorte de poussière de lumière très douce, comme quand une lampe éclaire à travers une mousseline. Là les petites notes de l’accordéon étaient venues. Elles passaient derrière les vitres qu’elles faisaient tinter faiblement et elles les rayaient en passant comme l’oiseau du bout de l’aile. Elle, elle avait mis ses pieds nus dans ses mains, le cou tendu, toute penchée en avant. Ça venait, ça venait toujours ; elle saute sur le plancher…

— Tu ne sais pas t’arranger. Laisse seulement crier ta femme…

Elle avait été jusqu’à la porte. Elle écoute, l’oreille collée contre le mince panneau de sapin. On n’entendait pas d’autre bruit dans la maison qu’un sourd bourdonnement venant du rez-de-chaussée, comme quand une mouche est prise derrière un rideau…

— Ce n’est pas ta femme qui compte ; voyons, Milliquet, tu sais bien…

Elle va à sa grosse valise de cuir ; elle en tire une paire d’espadrilles, un châle à fleurs dont elle s’enveloppe ; elle se glisse sur le palier. Personne sur le palier, personne non plus dans l’escalier, comme elle voit en se penchant par-dessus la rampe. On n’avait même pas allumé les lampes électriques ou bien peut-être que Mme Milliquet en montant les avait éteintes. Elle peut gagner facilement la porte donnant sur la ruelle, c’est-à-dire du côté d’où les petites notes venaient. Et, en effet, les revoilà, les revoilà plus fortes, plus marquées, dans la nuit fraîche, et plus nombreuses : tout un air de danse bougeant autour d’elle, qui même est entré dans le corridor et va jusqu’à la salle à boire au moment où elle ouvre la porte de la maison…

— Laisse-lui la liberté, disait-on dans la salle à boire. Qu’est-ce que tu veux la faire travailler ? elle n’est pas faite pour ça. Laisse-lui la liberté, sans quoi tu risques de l’éteindre…

Pendant que l’accordéon vient rôder un moment autour des deux hommes, et il tourne un moment sous les abat-jour de tôle émaillée :

— C’est comme les ailes des papillons, toutes pleines de belles couleurs : si tu les touches, elles deviennent grises… Laisse-la courir… Quand tu ne sauras pas qu’en faire, tu n’auras qu’à me l’envoyer.

Mais la porte de la maison s’était refermée ; la porte s’était refermée sans bruit. Elle, elle est maintenant de l’autre côté de la porte, c’est-à-dire du bon côté. Elle a eu toute la musique pour elle. Il lui a suffi de la remonter, comme elle aurait fait d’un cours d’eau. Dans le bout du jeu de quilles, une sorte de passage s’ouvrait entre deux murs, derrière des remises. Elle était entrée dans le passage ; elle s’arrête. Elle lève la tête, la tournant à droite et à gauche. C’était à droite. Et le mur était plus haut qu’elle, mais alors on a commencé à voir qui elle était, parce qu’elle n’a pas été empêchée. Un char à échelles avait été poussé contre le mur ; elle l’empoigne des deux mains par derrière, ayant noué son châle autour de sa ceinture, puis se met à grimper le long de l’échelle, dans la lune, car la lune venait de sortir de derrière les nuages, et la lune a été sur ses cheveux, puis ses épaules, puis sur sa jupe et sur ses jambes, tandis qu’elle les amène à elle. Et on a connu sa souplesse. Elle s’est tenue un instant tapie en haut du mur, toute ramenée sur ses mains qu’elle tient à plat devant elle ; c’était le bord d’une terrasse cimentée où on venait étendre la lessive, comme on voyait à des fils de fer fixés entre leurs supports. C’était tout bleu de lune là ; elle a été toute noire et blanche dans ce bleu. On a vu qu’elle savait faire. On a vu qu’elle savait s’y prendre. Elle ne s’est pas redressée, elle ne s’est pas mise debout ; on aurait pu la découvrir trop facilement. Ce premier quartier de lune brillait comme un glaçon bien lavé à l’angle du café Milliquet, faisant plus loin sur l’eau une espèce de large route qui vous envoyait son reflet ; elle a rampé comme le chat. Elle a été tellement silencieuse qu’elle semblait faire du silence dans le silence, elle semblait ajouter au silence en avançant. Elle est arrivée ainsi sur l’autre bord de la terrasse. Elle n’a eu qu’à s’y allonger de tout le corps, laissant seulement dépasser ses yeux.

Et c’était de l’autre côté d’une cour, dans une longue maison basse, dont le rez-de-chaussée seul était en pierre. Quelque chose comme une grange avec une écurie dessous et à côté de l’écurie deux pièces dont l’une avait sa fenêtre éclairée et cette fenêtre était sans rideaux. On le voyait très bien, il penchait la tête, il fermait les yeux. Il y avait, poussé contre le mur peint à la chaux, un petit lit de fer avec une couverture brune bordée de rayures de couleur ; lui était plus en avant, il était entre la fenêtre et le lit, il était assis sur un siège sans dossier, parce qu’il n’aurait pas pu être assis sur un siège à dossier. La bosse de son dos lui faisait aller la tête vers les genoux : il ne la redressait qu’avec beaucoup de difficultés, bien qu’il la redressât parfois à cause du jeu de l’instrument. Oh ! comme il est petit, oh ! il est pâle. Oh ! il est tout petit, il a un énorme instrument, un instrument plus gros que lui, quand il en étire complètement le long soufflet de cuir rouge, puis il le recourbe en demi-cercle, pesant des deux côtés sur la résistance de l’air ; c’est pourquoi il incline ainsi tout le corps, et il amène ses épaules en dedans, faisant pression sur ses bras écartés ; mais comme ses doigts courent vite sur les belles touches qui brillent ! Elle avance un peu plus la tête et le haut du corps. Tout à coup, sans la voir, il se tourne vers elle. Du pied, il déplace sous lui l’escabeau, pour un nouvel air, l’autre étant fini : cette fois, c’est le bon, cette fois c’est le tout beau. Il se ramasse tout entier, il n’a plus présenté que le dessus de sa tête qui se dirige de côté ; — c’est d’abord un long appel, un long cri soutenu des basses qui vient une première fois, une deuxième, une troisième, puis il y a un court silence ; puis mille petites notes dégringolent toutes ensemble.

On avait frappé aux carreaux, il ne s’est pas interrompu. On frappe trois coups aux carreaux, il lève simplement la tête, il ne paraît pas étonné.

Rien n’arrête, ni même ne change le moindre instant ou ralentit le beau mouvement du soufflet, ses doigts qui courent de haut en bas, de bas en haut, grimpent et descendent à l’échelle ; — on heurte, il fait signe qu’on peut entrer, puis il pèse de nouveau tant qu’il peut sur l’air pour le grand accord et trois autres accords qu’il met ensuite autour ; pendant qu’elle, elle entrait en tâtonnant dans une première pièce où elle a été prise à la gorge par l’âcre odeur du cuir qui la fait tousser, mais on voyait un filet de lumière suinter au bas de la seconde porte : ensuite elle a été comme empoignée par dessous les bras…

Elle s’est d’abord laissé aller des deux épaules contre le mur. Elle semblait très grande en comparaison de lui.

Elle a paru chercher à se retenir plutôt, s’étant laissé aller tout entière en arrière, les deux épaules au mur, les mains l’une sur l’autre ; ensuite, tout à coup, dans l’ombre, au bas de sa figure brune le grand éclair de ses dents était venu.

Il avait dû comprendre ; il lui a fait signe.

Et elle a dénoué de dessus ses beaux bras son châle ; elle l’a dénoué d’autour de son cou rond.