La Cathédrale de Lyon/II/4
Intérieur de l’abside. — À l’intérieur, le soubassement, du sol aux premières fenêtres, est construit en marbre et en pierre de choin poli. Les assises de la base forment deux gradins circulaires, au-dessus desquels se développe une suite d’arcatures aveugles et géminées, portée par des pilastres cannelés à chapiteaux de marbre blanc ; le tout est couronné d’une frise incrustée de ciment brun. Ce parti décoratif se prolonge sur les parois des deux chapelles latérales. À l’aplomb des six colonnes qui s’élancent entre les fenêtres pour soutenir les nervures de la voûte, d’autres pilastres plus
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Frise incrustée, xiie siècle.
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Le chapiteau qui surmonte le dossier du trône représente Dieu le Père bénissant, avec le texte : Ego sum qui sum incrusté dans le marbre du tailloir. Malheureusement, les gradins, très richement incrustés de ciments colorés et qui sont la partie la plus importante de ce précieux témoignage de la puissance temporelle de nos anciens archevêques, restent, depuis plus d’un siècle, cachés sous un plancher impénétrable.
Dans la travée du chœur joignant le chevet, le mur est dépourvu de fenêtres et simplement occupé par un deuxième rang de hautes arcatures aveugles et peu saillantes à l’aplomb de celles du soubassement. Ces arcatures sont formées de trois lobes en fer à cheval, dont le tracé rappelle de la façon la plus singulière l’art musulman. Les chapiteaux de cet étage, en marbre blanc, sont plats et décorés simplement d’incrustations de ciment brun rouge. À droite, ce sont des feuilles d’acanthe ; à gauche, on voit un chameau et son conducteur, des têtes vomissant des feuillages, un coq surpris par l’apparition du diable.
La galerie du triforium, se développant tout autour du chœur pour rejoindre celle du transept et de la nef, forme le troisième étage de l’abside. Les arcades sont portées par des colonnettes de marbre alternant avec des pilastres cannelés ou même chevronnés et surmontés de fort beaux chapiteaux à feuillages, de l’art bourguignon le plus pur. Ici s’arrête dans l’abside l’œuvre du XIIe siècle.