La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/Laisse 159
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CLIX | |||
Li quens Rollanz, quant il les veit venir, | Quand le comte Roland les voit venir, | ||
2125 | Tant se fait fort e fier e manevi : | Il se fait tout fier, se sent plus fort : il est prêt. | |
Ne lur lerrat, tant cum il serat vifs. | Tant qu’il aura de la vie, il ne reculera point. | ||
Siet el’ cheval qu’om cleimet Veillantif : | Il monte son cheval Veillantif : | ||
Brochet le ben des esperuns d’or fin. | De ses éperons d’or fin il le pique, | ||
En la grant presse les vait tuz envaïr, | Et, au plus fort de la mêlée, court attaquer les païens. | ||
2130 | Ensembl’od lui l’arcevesques Turpins. | L’archevêque Turpin y va avec lui. | |
Dist l’uns à l’ altre : « Ça vus traiez, ami. | Et les Sarrasins : « Fuyez, amis, fuyez, disent-ils l’un à l’autre ;
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« De cels de France les corns avum oït ; | « Car nous avons entendu les trompettes de France. | ||
« Carles repairet, li reis poesteïfs. » | Aoi. | « Il revient, le roi puissant ! Charles arrive ! » |
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Vers 2125. — Fiers e maneviz. O. C’est ici le cas régime ; il faut fier e manevi ou manevit. V. le Glossaire, à ce dernier mot.
Vers 2126. — Vif. O. Pour le cas sujet, il faut vifs.
Vers 2127. — Veillantif. C’est dans la Chanson d’Aspremont (nous en possédons des manuscrits du comm. du xiiie s.) que nous assistons à la conquête par Roland, encore enfant, de l’épée Durendal et du cheval Veillantif. (B. N. Lavall. 123, f° 41, v°, — 43 r°.) Il les conquiert l’une et l’autre sur le jeune Eaumont, fils du roi païen Agolant. La scène de ces exploits est la Calabre.
Vers 2128. — Bien. O. V. la note du vers 1500.
Vers 2130. — Enseml’od lui arcevesques. O. Deux erreurs évidentes. ═ Turpin. O. Pour le cas sujet, il faut Turpins.
Vers 2131. — L’un. O. Même remarque.
Vers 2132. — Avuns. O. V. la note du vers 42, sur les premières personnes du pluriel.
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