La Cité de Dieu (Augustin)/Livre II/Chapitre XXVIII

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La Cité de Dieu
Texte établi par RaulxL. Guérin & Cie (Œuvres complètes de Saint Augustin, tome XIIIp. 46).
CHAPITRE XXVIII.
DE LA SAINTETÉ DE LA RELIGION CHRÉTIENNE.

Il n’y a donc que des méchants, des ingrats et des esprits obsédés et tyrannisés par le démon, qui murmurent de ce que les hommes ont été délivrés par le nom de Jésus-Christ du joug infernal de ces puissances impures et de la solidarité de leur châtiment ; eux seuls peuvent se plaindre de voir succéder aux ténèbres de Terreur l’éclatante lumière de la vérité ; eux seuls ne sauraient souffrir que les peuples courent avec le zèle le plus pur vers des églises où de chastes barrières séparent les deux sexes, où l’on apprend ce qu’il faut faire pour bien vivre dans ce monde, afin d’être éternellement heureux dans l’autre, et où l’Écriture sainte, cette doctrine de justice, est annoncée d’un lieu éminent en présence de tout le monde, afin que ceux qui observent ses enseignements l’entendent pour leur salut, et ceux qui les violent, pour leur condamnation. Que si quelques moqueurs viennent se mêler aux fidèles, ou bien leur légèreté impie tombe par un changement soudain, ou bien elle est tenue en respect par la crainte et par la honte. Là, en effet, rien d’impur ne s’offre au regard, rien de déshonnête n’est proposé en exemple ; on enseigne les préceptes du vrai Dieu, on raconte ses miracles, on le loue de ses dons, on lui demande ses grâces.