La Feuille flétrie (O. C. Élisa Mercœur)
Apparence
Œuvres complètes d’Élisa Mercœur, Texte établi par Adélaïde Aumand, Madame Veuve Mercœur, (p. 65-66).
LA FEUILLE FLÉTRIE.
Un printemps, un été, furent toute ta vie. |
Élisa Mercœur |
Pourquoi tomber déjà, feuille jaune et flétrie ?
J’aimais ton doux aspect dans ce triste vallon.
Un printemps, un été, furent toute ta vie ;
Et tu vas sommeiller sur le pâle gazon.
Pauvre feuille ! il n’est plus le temps où ta verdure
Ombrageait le rameau dépouillé maintenant.
Si fraîche au mois de mai ! faut-il que la froidure
Te laisse à peine encore un incertain moment !
L’hiver, saison des nuits, s’avance et décolore
Ce qui servait d’asile aux habitans des cieux ;
Tu meurs, un vent du soir vient l’embrasser encore,
Mais ses baisers glacés pour toi sont des adieux.
(Décembre 1826.)