La Fille d’Eléazar/04

La bibliothèque libre.

DERNIÈRE PARTIE


XXXI

Ce matin de la communion, le petit Éléazar se leva de très bonne heure. Il avait dormi avec sa mère, dans la chambrette de Debourah jeune fille. Oh ! la douce nuit qu’il avait passée auprès d’elle, blotti contre sa poitrine ! Combien c’avait été délicieux de lui dire toutes ses joies, sa fierté de savoir la gémara par cœur, ses soupçons et ses espérances sur les cadeaux qu’il recevrait le lendemain, et enfin son impatience de posséder la belle montre que son père lui avait fait entrevoir, en soulevant à peine le couvercle de la boîte…

Cependant la voix de Rabbi Eléazar appelait : — On est levé là-haut ? Le soleil couvre déjà la vigne ! Il va être bientôt l’heure…

Un instant après, arrivèrent les compagnons, les deux orphelins de Meyer l’aveugle, souliers vernis, complets noirs et cravates blanches. Rabbi Eléazar leur offrit à chacun une aumônière de velours pourpre, magnifiquement brodée d’or, qui contenait les tellites et les tiphellines…

A mesure, la maison s’éveillait. On entendait courir, parler haut. Les hommes se hâtaient de s’habiller pour accompagner les communiants à la synagogue. Les femmes les rejoindraient un peu plus tard dans la matinée…

Enfin parut Eléazar, sous un costume de flanelle blanche, Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 60.djvu/603 Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 60.djvu/604 Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 60.djvu/605 Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 60.djvu/606 Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 60.djvu/607 Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 60.djvu/608 Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 60.djvu/609 Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 60.djvu/610 Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 60.djvu/611 Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 60.djvu/612 Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 60.djvu/613 Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 60.djvu/614 Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 60.djvu/615 Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 60.djvu/616 Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 60.djvu/617 Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 60.djvu/618 Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 60.djvu/619 Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 60.djvu/620 L IM.’.E D LL’^. l. ini en Tf?rre saint’^. Je t’envoio cj joyau de [)olit livre où sont écrits les dix coniniandenients do Dieu, et un petit sac de terre du tombeau de Moïse, pour que ta douleur s’apaise. Maniina Esther vieillit beaucoup et songe toujours. Pense quelquefois ;i la nièré que j’ai laissée abandonnée dans la vieille maison, avec les cuisants souvenirs, pour veiller sur toi. Celui ijui t’a donné le jour t’envoie son pardon pour l’éternité. Rabbi Eléazar. Debourah porta ses ongles h ses joues amaigries qu’elle déchira en criant : — Oh! mon malheureux père que je ne reverrai plusl Puis, elle se jeta dans les bras de iMamma Rachelle... — Mère! mère! supplia-l-elle. Je n’ai plus que toi au monde! Reste avec nous 1 Elissa Rhaïs.