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La Légende de Gayant/Dédicace à madame Marceline Desbordes-Valmore

La bibliothèque libre.
Lucien Crépin (p. 9-10).

DÉDICACE
à madame
Marceline Desbordes-Valmore




En recevant des fleurs de la terre bénie
Où Paul ne cessait de gémir ;
Au milieu des grandeurs, la tendre Virginie
Pleura, mais frémit de plaisir !

La nature et les arts, de leurs mille merveilles
Charment les yeux du voyageur ;
Qu’un chant de son pays résonne à ses oreilles,
Son cœur bondira de bonheur.

Ah ! si de simples fleurs, d’une main amicale
Envoi délicat et charmant,

Loin, bien loin de Douai, votre terre natale,
Vous ont émue également[1],

Comme ce voyageur, quand vous pouvez entendre,
Voir mille chefs-d’œuvre divers :
Sous l’attrait d’un récit du beau pays de Flandre,
Peut-être aimerez-vous mes vers ?

Daignez donc l’écouter. Pourtant je crains encore
À la tâche d’avoir faibli.
Et je vous le dédie, ô Desbordes-Valmore !
Afin qu’il échappe à l’oubli.


Henri SUREAU.
  1. M. Duthillœul envoya à Madame Desbordes, alors résidant à Bordeaux,
    un panier de fleurs de Douai. Ce poète charmant répondit par une pièce de
    vers intitulée : « La fleur du sol natal. »