La Lanterne en vers de couleur/La fleur noire

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Illustration pour Hervilly - La Lanterne en vers de couleur
Illustration pour Hervilly - La Lanterne en vers de couleur

LA FLEUR NOIRE

I

 Vallès, oui, c’est un fait licite,
 Se félicite,
 Journellement,
De préférer les sels anglais au sel attique
 Absolument.

« À bas tous les débris géants du monde antique ! »
 Dit-il,
Quand il s’ouvre la nuit, fleur au sombre pistil.


II

 Vallès, d’une façon amère
 Parle d’Homère,
 Journellement,
Il s’écrie en jetant au feu quelque Iliade :
 « Ce vieillard ment ! »

« Courbet, as-tu connu la Vénus Coliade ? »
 Dit-il,
Quand il s’ouvre la nuit, fleur au sombre pistil.

III

 Vallès, n’ira point à Carthage,
 Pas davantage,
 Journellement,
À Sparte, pour pleurer, songeant à Babylone,
 Abondamment !

« Tout ça, c’est de la blague ; on vous en coupe à l’aune ! »
 Dit-il,
Quand il s’ouvre la nuit, fleur au sombre pistil.


IV

 Vallés, comme la jusquiame,
 Offres son âme.
 Journellement
À la lèvre des gens que le poison attire
 Trop fréquemment.

« Sous les êtres touffus j’aurais tué Tityre ! »
 Dit-il,
Quand il s’ouvre la nuit, fleur au sombre pistil.


V

 Vallès pourtant, J’aime l’entendre,
 Est un cœur tendre,
 Journellement,
Un cœur pudique et doux ; c’est par crainte qu’il voile
 Son sein charmant.

« J’ai bu, dans ma jeunesse, une larme d’étoile ! »
 Dit-il,
Quand il s’ouvre la nuit, fleur au sombre pistil.