La Lanterne en vers de couleur/La fleur noire
LA FLEUR NOIRE
Vallès, oui, c’est un fait licite,
Se félicite,
Journellement,
De préférer les sels anglais au sel attique
Absolument.
« À bas tous les débris géants du monde antique ! »
Dit-il,
Quand il s’ouvre la nuit, fleur au sombre pistil.
Vallès, d’une façon amère
Parle d’Homère,
Journellement,
Il s’écrie en jetant au feu quelque Iliade :
« Ce vieillard ment ! »
« Courbet, as-tu connu la Vénus Coliade ? »
Dit-il,
Quand il s’ouvre la nuit, fleur au sombre pistil.
Vallès, n’ira point à Carthage,
Pas davantage,
Journellement,
À Sparte, pour pleurer, songeant à Babylone,
Abondamment !
« Tout ça, c’est de la blague ; on vous en coupe à l’aune ! »
Dit-il,
Quand il s’ouvre la nuit, fleur au sombre pistil.
Vallés, comme la jusquiame,
Offres son âme.
Journellement
À la lèvre des gens que le poison attire
Trop fréquemment.
« Sous les êtres touffus j’aurais tué Tityre ! »
Dit-il,
Quand il s’ouvre la nuit, fleur au sombre pistil.
Vallès pourtant, J’aime l’entendre,
Est un cœur tendre,
Journellement,
Un cœur pudique et doux ; c’est par crainte qu’il voile
Son sein charmant.
« J’ai bu, dans ma jeunesse, une larme d’étoile ! »
Dit-il,
Quand il s’ouvre la nuit, fleur au sombre pistil.