La Lanterne en vers de couleur/Le Constitutionnel

La bibliothèque libre.


Illustration pour Hervilly - La Lanterne en vers de couleur
Illustration pour Hervilly - La Lanterne en vers de couleur

LE CONSTITUTIONNEL

C’est bien entendu, Juste Lipse,
 Vivant,
Parbleu ! — dévorerait l’
Éclipse
 Souvent ;

Tout bon jeune homme, fût-il Osque,
 C’est clair,
Sait choisir, joyeux, dans un kiosque
 L’
Éclair ;

Et, si c’était dans leur nature,
 Les lois
S’adouciraient à ta lecture,

 Gaulois ;

Pour avoir le droit de vous lire,
 Débats,
Plusieurs vendraient, sombre délire,
 Leurs bas !


Le Charivari qu’on achète,
 Véron,
Certes, eût fait rire en cachette
 Néron ;


Et tout le monde, même un faune
 Velu,
Répond, satisfait du
Nain Jaune :
 « J’ai lu. »


Le Figaro séduit les anges,
 Très-fort !
L’enfant a besoin dans ses langes
 Du Nord ;


T’en connais qui pour ta Revue,
 Buloz,
Commettraient bien une bévue,
 L’œil clos ;


Le Siècle même qu’on conspue
 En vain,
Plaît à la masse, bien qu’il pue
 Le vin ;


L’Indépendance Belge charme
 De loin
Trois abonnés, dont un vieux carme
 Sans soin ;


Dans la Lanterne il pleut sans cesse
 De l’or ;
Chez Veuillot, on court à confesse
 Encor ;


À l’Artiste couleur de rose,
 Parfois
On a vu réclamer, en prose,
 Un mois ;


Le Pays, comme la galette,
 Se vend ;

La Liberté, rude fillette,
 Se prend.


Mais il est un journal, emplâtre
 D’ennui,
Qui ne rend personne idolâtre
 Pour lui ;


Non, ce papier trop ridicule
 N’a pas,
Pour la foule à flot qui circule,
 D’appas ;

Et c’est la gazette fatale,
 Ohé !
Où Baudrillart vivant s’étale,
 Cloué,

Lorgane à des bourgeois à panse,
 Hautains,
Qu’un casque à mèche à récompense.
 Crétins !