La Littérature ennemie de la famille/Introduction

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Librairie Bloud & Gay (p. 1-4).
La Littérature ennemie de la famille





Idée générale


Je commence cet essai documentaire par une profession de foi :

« La religion seule enseigne une morale de premier degré et a la force de la prescrire, le pouvoir et le don de l’animer, de l’enflammer, de la rendre vivante et glorieuse, d’en faire une nécessité, un commandement.

« On n’a quelques chances réelles d’assurer l’extension, la grandeur et la beauté de la famille française, qu’en ayant recours à l’esprit religieux, à ses bienfaits reconnus, en le semant où il manque et ne demande qu’à germer, en l’encourageant et en le développant dans des terrains mieux cultivés, en le respectant enfin partout, au lieu de chercher à le combattre et de vouloir l’étouffer. »

Ainsi s’exprime, dans son ouvrage La Famille française (pp. 286-287), M. Henri Lavedan, de l’Académie française. Ainsi parlent, non seulement les catholiques, mais la plupart des moralistes et des sociologues d’aujourd’hui ; c’est ainsi que je vous parlerais moi-même, si j’avais à prononcer un sermon. Mais je me garderai de tout sermon : ce n’est pas un sermon que vous attendez de moi.

Il y a près de vingt ans, je suis parti en mission, pour un pays que l’on appelle indifféremment, la République des lettres, Bibliopolis, la foire aux livres, la Babel de la presse, le Capharnaüm de la littérature, avec l’intention arrêtée de renseigner les familles sur tout ce qui s’y passait. Depuis cette époque, j’ai visité les coins et les recoins de cette région, assurément mal connue et peut-être insuffisamment explorée, j’ai multiplié les enquêtes, j’ai étudié les habitants, j’ai évalué les produits, j’ai groupé des observations, afin d’être en état de mettre en garde et de conseiller les importateurs, les consommateurs et les touristes qui composent les familles.

C’est de ces travaux que cette étude s’inspirera. Je ne dirai pas tout : il y faudrait une encyclopédie. Je me bornerai à étudier sommairement cette partie de notre littérature qui s’est posée, résolument ou insidieusement, comme l’ennemie de la famille. Je ne risquerai guère de dissertations, je relèverai surtout des faits et des témoignages échappant à toute dispute : je voudrais en effet que, sur ce terrain et dans cette action, toutes les bonnes volontés, toutes les familles, à quelque opinion qu’elles appartiennent, s’associent sans hésitation et par conséquent, avec les meilleures garanties de succès, pour combattre la littérature ennemie.


Cette littérature est représentée principalement par quatre catégories d’ouvrages : 1° Des romans et des pièces de théâtre ; 2° Une partie de la grande presse ; 3° Les journaux pornographiques ; 4° Des illustrés pour enfants.

Les familles et particulièrement les pères de familles et les associations de pères de famille ont le droit et le devoir de lutter contre l’influence dévastatrice et profondément antifamiliale de cette littérature.

Enfin, les familles décidées à l’action trouveront, dans les conclusions pratiques que nous proposons, d’abord le moyen de mettre la littérature ennemie hors d’état de leur nuire, ensuite de favoriser la littérature amie et alliée qui consentirait à défendre, d’accord avec elles, les droits que nous possédons, que nous proclamons, que nous voulons revendiquer jusqu’à complète satisfaction.

Tels sont les trois points sur lesquels nous voudrions successivement appeler l’attention des dirigeants et des chefs de famille.