La Logique déductive dans sa dernière phase de développement/3/03

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Transformation des relations logiques

87. Les relations logiques «  » sont liées entre elles par des propriétés très importantes.

Nous avons déjà vu [81] que la formule «  » (tant comme inclusion que comme implication, selon que a et b sont des ou des conditions par rapport à la même variable) n’implique pas la formule «  » (qu’on peut appeler la réciproque de la précédente) ; mais, lorsque «  » et «  » subsistent toutes les deux, leur affirmation simultanée (c’est-à-dire « tout a est un b et tout b est un a », ou bien « a implique b et b implique a ») implique «  », car les et les conditions sont toujours envisagées au point de vue de l’extension [27, 60]. Donc :

52.                              (Leibniz)
La réciproque de cette P, c’est-à-dire :

«  » implique «  »

est vraie seulement si a (et par conséquent aussi b [ 57]) est une ou une condition, ce qu’il faut déclarer, parce qu’on pourrait avoir «  » même en d’autres cas. Donc :

53.                    (Leibniz)
et l’on sous entend la analogue pour les conditions à cause des considérations déjà développées [62][1].

88. Comme le signe «  » est toujours employé entre deux ou entre deux conditions (parce qu’on ne lui donnera pas d’autre rôle outre que ceux d’inclusion [31] et d’implication [55]), j’ajoute aux du Formulaire les P

54.                              

55.                              


qui permettent d’abréger l’ de plusieurs du Formulaire.

Ainsi, par ex., à cause de la  6 [66] et de la  54, dans l’ de la P

56.                              


on n’a plus besoin d’énoncer que «  ».

On peut aussi remarquer, comme ex. d’application de la propriété substitutive de l’égalité [84], que :

57.                              

58.                              

89. Pour simple que puisse paraître la relation d’égalité [23], on peut la décomposer. En effet, x étant un objet donné quelconque, l’écriture «  » est une condition par rapport à y [52] ; l’ensemble des y qui la vérifient, c’est-à-dire [58] «   », est la dont x est le seul individu, c’est-à-dire [45] «  ». Donc :

59.                              
d’où [60]

60.                              

Ainsi toute égalité peut se transformer dans une appartenance.

On voit par là que le signe «  » pourrait être lu « égal à » (tandis que le signe «  » se lit « est égal à »). Mais ce n’est pas une lecture qui convienne au langage courant ; on ne saurait l’adopter, par ex., pour lire la  [46]

«  ».

Après quoi, pour la suite des signes «  » [70] on peut proposer la lecture « différent de » (tandis que «  » se lit « n’est pas égal à » ou « est différent de ») ; ainsi, par ex., la  [72  92]


sera lue « tout nombre premier différent de 2 est un nombre impair ».

90. Moyennant le symbole «  » on peut aussi transformer toute appartenance en une inclusion ; en effet :

61.                              


c’est-à-dire [23, 31, 45] : on peut dire indifféremment que x appartient à la [66  6] ou bien que la dont x est le seul individu est contenue dans la [88  54].

Ainsi la  56 [88] devient un cas particulier de la  47 [82].

91. Les transformations indiquées par les  60 et 61 confirment l’importance du symbole «  », dont nous allons considérer quelques autres propriétés fondamentales.

D’abord, quel que soit x, moyennant la  60 [89], la  41 [80] se transforme ainsi :

62.                              

De cette P, moyennant la  6 [66] et [74] la P

63.                              
on déduit, quel que soit x, que :

64.                     65.                    

On remarquera encore que [44, 45] :

66.                              

67.                              

92. On peut aussi transformer toute formule d’inclusion ou d’implication dans une égalité, et cela de plusieurs manières, indiquées par Leibniz.

En effet, dans le double rôle du signe «   » [31, 55, 39, 34 fig. 2],

68.         69.        

On a aussi, mais seulement pour les inclusions, que [72  29] :

70.                              

71.                              [2]

93. Ayant ainsi obtenu la transformation d’une égalité dans une appartenance [89  60], d’une appartenance dans une inclusion [90  61] et d’une inclusion dans une égalité [92  68, 69, 70, 71], on peut aussi obtenir la transformation inverse de chacune d’elles en exécutant successivement les deux autres[3].

Il est à propos de rappeler ici que la  28 [70] transforme la négation d’une appartenance dans l’affirmation d’une appartenance ; par suite, on peut même transformer la négation d’une égalité ou inclusion (transformées d’abord en appartenance) dans l’affirmation d’une (appartenance, qu’après on pourra transformer en) égalité ou inclusion.

En résumé : les différentes relations logiques sont transformables l’une dans l’autre et même le caractère affirmatif ou négatif d’une assertion n’est qu’une question de forme.

  1. Ainsi que les analogues des  7, 8 [66], 14, 17 [67], 24, 26 [70] et, dans la suite immédiate, les analogues des  54, 55, 57, 58 [88].
  2. Pour rendre plus commodes des comparaisons que je ferai, j’ai préféré considérer «  » dans les  68, 70 et «  » dans les  69, 71. On remarquera, dans la  70, que son premier membre implique «  » [88  54] et que du second on déduit «  » [68  20, 88  58], c’est-à-dire «  » [72  29], d’où «  » [66  8], d’où «  » [70  26]. Et de même pour la  71.
  3. Il y a des manières plus simples pour obtenir ces transformations inverses ; mais ici ce n’est pas le cas d’insister sur cette question.>