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La Machine à assassiner/21

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Raoul Solar (p. 213-223).
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XXI

UN COUP DE MAÎTRE DE M. LEBOUC
ET CE QUI S’ENSUIVIT

L’événement était réel : la poupée avait été arrêtée, et arrêtée par M. Lebouc.

Retournons dans le cabinet de M. Bessières, chef de la Sûreté générale, que nous trouvons accablé à la suite d’une scène des plus désagréables pour son amour-propre et des plus funestes pour son ambition, scène qu’il vient d’avoir avec son ministre, avant la réunion du conseil de cabinet qui se tient en ce moment en bas, dans le salon de la place Beauvau.

Tout à coup sa porte s’ouvre et l’huissier n’a pas le temps de prononcer une parole. Cette porte lui est refermée sur le nez. M. Lebouc est en face de M. Bessières !… Ses yeux brillent, son teint s’enflamme, ses cheveux sont en désordre, et sur tout cela il y a un air de victoire qui doit être des plus inquiétants pour ceux qui connaissent les victoires de M. Lebouc qui sont généralement des victoires à la Pyrrhus, c’est-à-dire suivies de lendemains désastreux.

Aussi, malgré toute cette apparence glorieuse, ce n’est pas seulement avec inquiétude que M. Bessières accueille M. Lebouc, mais encore avec colère.

— Ah ! vous revoilà, vous !… Lebouc, je ne sais pas ce que vous allez m’annoncer…

— Quelque chose d’étonnant, monsieur le directeur !…

— Mais avant tout, je tiens à ce que vous me disiez si oui ou non, vous êtes pour quelque chose dans les articles de presse qui visent les soi-disant scandales de Corbillères sur lesquels je vous avais ordonné l’autre jour de garder le plus grand silence !

— Ces scandales de Corbillères, c’est moi qui les ai dénoncés, prononça à haute et intelligible voix M. Lebouc, et ces articles de presse, c’est moi qui les ai écrits !…

— C’est vous qui signez XXX !…

— Moi-même ! monsieur le directeur !

— N… de D… !

— Ah ! patron ! moi j’en ai assez d’être M. Lebouc émissaire, de travailler toujours pour les autres, de n’en tirer ni gloire ni profit, mais la plus répugnante ingratitude !… Toujours sacrifié !… Et toujours prêt au sacrifice !… Telle a été la devise que l’on m’a imposée depuis des années !… eh bien ! je la déchire !… je ne demande pas mieux que de vous servir, moi !… servir la police de son pays sans laquelle il n’est pas de justice possible, c’est une noble tâche !… mais je ne veux pas en être écrasé !…

« J’avais mal débuté dans la vie !… Un jour est venu où je me suis rangé à vos côtés parce que vous êtes les plus forts !… Hélas ! vous me l’avez bien prouvé !… Cette force, elle n’a pas cessé de s’exercer contre moi !… Alors, je me suis dit : il y a quelque chose de plus fort que la police, c’est la presse !… Et je me suis fait journaliste !

— Lebouc, vous êtes un âne !… Je vous aimais encore mieux quand vous étiez Lebouc… Vous ne savez pas ce que vous avez fait, Lebouc !… Vous avez si bien travaillé que demain je ne serai plus là pour vous défendre !…

— J’y serai, moi, monsieur, j’y serai avec la grande presse !… Monsieur Bessières !… nous sommes intangibles !… je vous apporte la victoire !… je vous apporte la poupée sanglante !

M. le directeur se leva comme galvanisé :

— Ah ! Lebouc ! si vous aviez fait ça !…

— Eh bien ?

— Eh bien ! c’est alors que nous serions vraiment forts !…

— Soyez donc satisfait, patron, elle est là !…

— Où ?

— Maintenue par une demi-douzaine d’agents, au fond d’une auto, rue des Saussaies !…

— Allez la chercher !…

Je vous la fais apporter ici !

M. Lebouc s’absenta quelques secondes pour donner des ordres. M. Bessières était dans une agitation fébrile… La poupée, c’était le salut !… Avec la poupée, il tenait tout le monde !… Ceux qui en voulaient et ceux qui n’en voulaient pas !…

Il devenait le maître de la situation !… Ce sacré Lebouc, tout de même ! on avait fini par en faire quelque chose !…

Lebouc rentra :

On vous la monte !… Avez-vous téléphoné au ministre ?

— Non ! pas encore !… Vous comprenez que je veux la voir d’abord !… mais comment l’avez-vous arrêtée ?… On dit que c’est une mécanique redoutable !…

— Terrible, monsieur le directeur !… mais il n’y a rien de terrible pour un âne… surtout quand cet âne se double d’un bouc ! fit Le bouc qui prenait sa revanche !

— Enfin vous ne l’avez pas arrêtée à vous tout seul ?

— À moi tout seul, monsieur le directeur !… et de la façon la plus simple du monde !… Je rôdais autour des murs des Deux Colombes quand j’ai vu un singulier individu s’en approcher… Il prenait toutes sortes de précautions et avait une façon tout à fait particulière d’allonger le pas, sur un certain rythme, un pas dansant qui excita au plus haut point ma curiosité… Soudain, il tourna la tête… je vis bien son profil, son masque tel qu’on l’a décrit, où il n’y a de vraiment vivant que les yeux… Enfin, il faut vous dire que depuis des jours et des jours, je ne pense plus qu’à la poupée !… Un secret instinct me cria : « C’est elle !… Elle vient rejoindre ses complices aux Deux Colombes !… » Je n’ignorais rien de ce qu’on avait raconté d’elle… de sa force extraordinaire… de ses poings mécaniques qui vous frappaient comme des catapultes !… Je me dis : il faut la surprendre… l’étourdir ou la démolir… la mettre d’un coup, en état d’infériorité absolue, et elle va se briser comme une paille !…

« Alors je me suis souvenu qu’avant de m’engager dans l’honorable administration policière, j’avais été quelque peu mauvais garçon et bien connu, ma foi, pour mes coups de tête ! Quand je parle de « coups de tête », monsieur le directeur, je ne parle pas au figuré, mais bien au physique… c’est ce que nous appelions alors dans la partie le coup de bélier, ou encore le coup de Garibaldi !… Je me suis demandé même à un moment si je n’allais pas lui faire bouffer de la tête de cochon (c’est comme ça que nous appelions le coup de tête dans la figure)… mais je me suis arrêté au coup de tête dans le ventre, et je m’en suis bien trouvé !… Ah ! pour ça ! je l’ai bien dogué !

« J’avais pris mon élan !… je suis arrivé sur lui comme la foudre !… Ma tête a porté en plein dans le centre de sa mécanique et il a été comme soulevé de terre… Il est retombé sur le dos, les quatre pattes en l’air !… Et alors ! et alors !… alors, ce qui s’est passé, voyez-vous, monsieur le directeur, ça a été plutôt rigolo !…

« Ce particulier-là, quand il est sur le dos, il est comme un crabe !… il ne peut pas se relever !…

« Il s’agite, roule de droite, de gauche, tourne sur lui-même, décoche dans le vide des coups de poing et des coups de pied à défoncer des murs… Mais il n’y a qu’à se garer… et à lui recoller la tête par terre quand il fait mine de se soulever…

« Quand je me suis rendu compte de ça, j’ai pris tout mon temps, et du bon temps !… et je l’ai bien fait enrager, vous savez !… comme un gosse qui s’amuse avec un crabe sur le sable, je vous dis !…

« J’avais envoyé un moutard qui passait me chercher des cordes à « l’Arbre Vert »… Il est revenu avec une auto qui venait d’arriver et le père Philippe, le bourrelier !… Les gens de l’auto, le père Philippe et moi nous avons réussi à passer à la poupée des cordes sous les bras et nous l’avons traînée comme ça jusque dans l’auto, toujours sur le dos !

« Quand les gens de là-bas ont vu que cette espèce de mécanique qui ne cessait de gigoter était bien la poupée sanglante… ils ont voulu lui casser la figure ! Mais… moi, j’ai dit : « Ne me l’abîmez pas !… Elle m’appartient ! » Et voilà comment nous vous l’avons apportée, monsieur le directeur !… Maintenant elle appartient à la justice et aux savants ! et, ma foi, on ne viendra plus nous dire qu’elle n’existe pas ! Tenez !… je les entends qui la traînent… la voilà. »

M. Bessières ouvrit lui-même la porte et les agents traînèrent jusqu’au milieu de son cabinet une grande poupée terriblement ficelée, ligotée, enchaînée, liée de menottes, étendue sur le dos et dont les yeux grands ouverts, semblaient jeter feu et flamme !

Tous la considéraient maintenant en silence, penchés sur le phénomène et n’osant y toucher… Après quelques secondes de ce spectacle exceptionnel qui lui faisait bondir le cœur, M. Bessières se précipita à son bureau, décrocha l’appareil téléphonique et demanda la communication avec le chef du cabinet particulier du ministre.

— Allô ! allô ! c’est vous, monsieur Tristan ? Je désirerais dire un mot à M. le président… Vous dites ?… Ces messieurs sont au conseil ? Écoutez, voici de quoi il s’agit. J’ai arrêté la poupée !… Hein !… Parfaitement ! la poupée… Oui, la poupée sanglante ! On me l’a apportée dans mon cabinet !… Vous dites ?… Ça vaut la peine, n’est-ce pas ?… Oui ! allez trouver M. le Premier ! J’attends à l’appareil.

Il attendit trois minutes ; la porte s’ouvrit et le chef du cabinet particulier se précipita :

— Le ministre arrive ! Il veut voir lui-même ! Oh ! très curieux… Quelle drôle de bête !… Mais vous ne pouvez pas la laisser comme ça par terre ! M. le premier va l’interroger. Redressez-la un peu !

— Très dangereux ! fit entendre la voix rogue de M. Lebouc, qui n’était point content du tout que son nom n’eût pas encore été prononcé.

— Quoi ! très dangereux ! Voilà un bonhomme d’automate qui est ficelé comme un saucisson d’Arles ! Nous sommes dix ici !… et vous avez peur !

— Ce n’est pas que j’aie peur, déclara M. Lebouc dans un grognement des plus déplaisants, mais permettez-moi de vous dire…

— Assez ! Taisez-vous, Lebouc ! ordonna M. Bessières. M. le chef de cabinet a raison. Le prisonnier ne peut comparaître devant M. le Premier dans cette position ridicule. Déliez-lui au moins les jambes et redressez-le.

— Oh ! la foorme ! ricana lugubrement cet entêté de Lebouc… la foorme !

Obéissant aux ordres de leur chef, les agents avaient déjà libéré les pieds de la poupée et l’avaient redressée.

Mais elle n’eut pas plus tôt recouvré son équilibre, ses semelles n’eurent pas plus tôt touché le parquet que, comme le géant Antée, lequel retrouvait toutes ses forces chaque fois que, glissant des bras d’Hercule, il touchait la terre, la poupée, déployant une force effrayante, faisait sauter les liens qui la retenaient encore, bondissait, traversait littéralement la porte qui ne résistait pas plus qu’une feuille de carton, passait sur le corps de M. le ministre qui, dans le moment même, accourait pour voir, lui aussi, le phénomène, secouait la grappe d’agents qui, désespérément, s’étaient accrochés à elle, filait comme une flèche par le couloir de gauche (celui de droite qui conduisait à la rue des Saussaies étant encombré et défendu par les huissiers), se jetait dans la cage d’un étroit escalier comme on se jette dans un gouffre, rebondissait, retrouvait d’autres couloirs, traversait comme une trombe le cabinet désert de M. le chef de cabinet, surgissait dans le grand cabinet de M. le Premier, où tous les ministres, fébriles, à qui leur chef venait d’apprendre le grand événement, attendaient des nouvelles de la poupée ! Eh bien ! elle leur en donnait elle-même, des nouvelles !… en les bousculant horriblement et en les frappant d’épouvante ! puis elle traversait encore la salle où attendait la presse, dont quelques représentants conservèrent longtemps le souvenir de cet ouragan automatique, franchissait en deux bonds le vestibule, sautait dans la cour et s’élançait sur le siège de l’auto particulière du président du conseil qui se tenait prête à partir.

Avant même qu’on eût pensé à s’opposer à cette audacieuse manœuvre, l’auto franchissait la grille de la cour, saluée par le concierge galonné qui refermait cette grille derrière elle.

L’auto enfila à toute allure la rue Saint-Honoré… après avoir passé, sans s’y arrêter comme il lui arrivait assez souvent, devant l’Élysée ; mais à ce moment, derrière elle, de la place Beauvau et de la rue des Saussaies, des bicyclettes, des motocyclettes et tous les taxis qu’en quelques secondes les agents avaient pu réquisitionner parmi ceux qui passaient ou stationnaient dans les environs se ruèrent à sa poursuite.

C’est dans ce moment-là aussi que trois messieurs fort solennels descendirent d’une auto devant la grille du ministère et, s’adressant au concierge qui ne voulait pas les laisser passer, déclaraient par la bouche de M. Ditte, doyen de l’École de médecine :

— Monsieur, nous désirerions voir le ministre !

— Oh ! monsieur, c’est absolument impossible pour le moment !… M. le ministre ne peut recevoir personne !… Du reste, ces messieurs sont rentrés en conseil, vient de me dire l’huissier qui m’apportait les ordres.

— Monsieur !… nous sommes délégués par l’Académie des Sciences pour venir examiner la poupée sanglante qui, paraît-il, vient d’être arrêtée !… Cette nouvelle, qui nous a été transmise par les soins de M. le Premier lui-même, doit être exacte, si nous en jugeons d’après l’émoi de tout le quartier !…

— Monsieur, cette nouvelle était exacte il n’y a encore qu’un instant !… mais elle ne l’est plus !… La poupée sanglante vient de sortir d’ici !… c’est moi-même hélas ! qui lui ai ouvert la grille !…

— La poupée sanglante est sortie d’ici ?

— Oui, monsieur ! dans l’auto du ministre !… Je ne pouvais pas prévoir, n’est-ce pas, monsieur ?

— Messieurs, s’écria M. Ditte, je crois que l’on se moque de nous !… Retournons à l’Institut !

Pendant que ces martyrs de la science regagnaient leurs augustes pénates à pied, car ils ne retrouvèrent plus leur taxi, la poursuite continuait derrière Gabriel !…

Au coin de la rue Saint-Honoré et de la rue Boissy-d’Anglas, il y eut un embouteillage peu ordinaire dont la poupée profita en passant carrément sur le trottoir, au milieu des hurlements des piétons qui s’écrasaient contre les murs.

Puis elle remonta vers la Madeleine qu’elle contourna et arriva à une allure de bolide dans les autobus Madeleine-Bastille qui stationnaient là en attendant leur tour de départ, à la tête de ligne.

L’un d’eux fut secoué solidement sur sa base et fut endommagé ; l’auto du ministre sortit de cette collision à peu près en miettes ; quant à la poupée, elle parut être projetée vers un autre autobus que son chauffeur commençait à mettre en marche.

La douzaine de voyageurs qui s’y trouvaient déjà virent avec épouvante cette espèce de mécanique humaine qu’aucun choc ne semblait entamer, bondir à la place du chauffeur qui fut rejeté comme une loque sur la chaussée.

Déjà la ruée des poursuivants accouraient en criant :

— La poupée ! la poupée !

Ce fut un sauve-qui-peut général. Au risque de se rompre les membres, les voyageurs sautèrent hors du véhicule qui, heureusement n’était pas encore tout à fait lancé.

Cependant, sur la plate-forme arrière un vieux monsieur à cheveux blancs, qui n’avait pu se résoudre à « descendre en marche » pleurait comme un enfant en agitant son parapluie comme un drapeau noir.

Le conducteur n’avait pas eu le temps de monter, de telle sorte que le vieux monsieur blanc se trouvait seul avec la poupée vers laquelle il se retournait de temps en temps pour se remettre à crier, pleurer de plus belle, la bouche tordue comme un moutard que l’on arrache à la mamelle !

Ayant remonté le boulevard de la Madeleine et une partie de celui des Capucines, accompagné de clameurs de tout un peuple qui se garait sur les trottoirs tandis que l’autobus renversait tout sur la chaussée, Gabriel tourna brusquement derrière l’Opéra, prit la rue Lafayette qu’il fit remonter à son terrible char comme une trombe.

Au coin de la rue du Faubourg-Montmartre, il y eut une telle salade de véhicules que l’autobus se trouva quelques secondes comme en suspens. Allait-il s’effondrer, allait-il retrouver son équilibre ? Il retrouva son équilibre, mais un agent à motocyclette arriva brusquement à hauteur de la poupée et, la visant bien en face, lui déchargea son browning à travers le corps.

Il ne lui produisit pas plus d’effet, apparemment que s’il l’avait rafraîchie avec un vaporisateur. Cependant toutes les balles ne furent pas perdues ; l’une d’elles, après avoir traversé le corps de Gabriel, traversé l’autobus dans toute sa longueur, finit par traverser le désespéré vieillard à barbe blanche qui bascula du coup et vint s’échouer sur la chaussée.

C’est ce qui le sauva !

Sans quoi, il n’eût pas échappé à la catastrophe finale qui était proche… tandis qu’il pouvait encore espérer, dans son malheur, que les soins d’une épouse chérie et d’une fille dévouée l’arracheraient au trépas…

La redoutable voiture (cet obus à roues, comme on a dit depuis) lâcha la rue Lafayette à la hauteur de la gare de l’Est pour redescendre le boulevard Magenta, avaler la place de la République, bondir jusqu’à la Bastille, enfiler le boulevard Diderot ! C’est là que la catastrophe que nous annoncions tout à l’heure se produisit !

On était en train de construire au coin de ce boulevard un de ces immeubles magnifiques que l’architecture d’après-guerre, qui est fort pressée, offre d’un bout à l’autre du territoire à notre admiration.

Ces sortes de maisons s’élèvent avec une rapidité de décors, sont épaisses d’une largeur de brique, consolidées d’un peu de ciment, moins armé qu’on ne l’affirme, et aussi hautes que les autres (six ou sept étages), aussi belles car elles comportent de charmants ornements en plâtre que l’on ne saurait demander à la pierre (à cause de la main-d’œuvre) ; seulement, il faut bien le dire, elles sont moins solides…

Un autobus comme celui que menait Gabriel, lancé de main de maître dans ce chef-d’œuvre, après une magnifique embardée où il semblait prendre un dernier élan, ça devait donner du vilain !…

Cela donna d’abord un coup de tonnerre… Puis il y eut un nuage épais qui se répandit sur tout le quartier.

Quand ce nuage se dissipa, il n’y avait plus de maison… il n’y avait plus qu’un entassement de matériaux informes… un prodigieux gâteau en plâtre fouetté au milieu duquel on chercha la poupée… mais on ne l’y trouva pas…