La Montagne noire (Holmès)/Acte III

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Ph. Maquet (p. 44-60).

ACTE TROISIÈME


La nuit. Une halte dans la montagne, site abrupt et sauvage. À gauche, au fond, une grande croix. Plus près, un monticule couvert de mousse, sapins, bouleaux. La lune brille.

Mirko et Yamina apparaissent, enlacés. Yamina, exténuée, marche avec effort.



Scène PREMIÈRE

MIRKO, YAMINA.
YAMINA, d’une voix faible.

Arrêtons-nous, de grâce !

Ils font quelques pas vers le banc de mousse. Un rayon de lune frappe la croix.
MIRKO, reculant.

Non ! Pas là !… Cette croix !…

YAMINA.

Qu’importe ? Je suis lasse…

Elle se laisse tomber sur la mousse, et tend les bras à Mirko.

Viens !

MIRKO, agenouillé près d’elle, la tenant dans ses bras.

Oui, repose-toi sur mon bras qui t’enlace,
Mon cher amour !

YAMINA.

Mon cher amour ! Je t’aime !

MIRKO, la regardant, extasié.

Mon cher amour ! Je t’aime ! Ô tendre voix !
Tu m’appartiens, je suis ta proie,
Ô ma beauté !
J’ai subi l’ineffable joie
Et la mortelle volupté
Où le cœur ploie !
Parmi l’extase où mon âme est ravie,
Tout s’oublie,
Tout est vain !
Oui, j’ai donné ma vie
Pour cet enfer divin !

YAMINA, penchée vers lui.

Tes bras sont forts, ta lèvre est douce,
Ton cœur est vrai !
Va, si l’univers te repousse,
Je te suivrai !

MIRKO.

Ô mon âme,
Ô mon seul trésor,
Ô chère femme,
Parle encor !

YAMINA.

Les paradis de ta croyance,
Dis, valent-ils
La larme qui du cœur s’élance
An bord des cils,
Lorsqu’après l’étreinte suprême
Qui nous unit,
On s’endort dans les bras qu’on aime,
Comme en un nid ?

MIRKO, ardemment.

Mon ciel, c’est toi ! Les divines étoiles
Ont moins de clarté que tes yeux,
Et le blanc Paradis, sous la brume des voiles,
Ah ! c’est ton sein délicieux !

MIRKO, YAMINA, enlacés.

Ô sommeil de l’âme enivrée !
silence, ô repos, ô nuit !
Cher oubli de l’heure qui fuit,
Des trésors du rêve parée !

Mon cœur bat tout près de ton cœur.
Ferme tes beaux yeux ; je t’adore !
En songe, nous allons encore
Mourir d’amour et de langueur.

Car nous avons connu les fièvres
Que rien ne saurait apaiser,
Et j’ai bu le vin du baiser
Au velours vivant de tes lèvres.

Sur mon sein que la joie oppresse,
Dormez, ô mes seules amours !

À demain, ma vie, à toujours,
Ô mon trésor, ô ma maîtresse !

Leurs voix s’éteignent. Yamina s’endort, tandis que Mirko la contemple enivré.
Aslar apparaît à droite. Il aperçoit les amants, et s’arrête avec un geste d’épouvante.

Scène II

MIRKO, YAMINA, endormie, ASLAR.
ASLAR.

Ah ! L’on avait dit vrai ! Tout est fini !
Il trahit, il se déshonore !
Plus d’espoir, plus d’aurore !
L’affreuse honte me dévore…
Dieu du Ciel ! Qu’ai-je fait pour être ainsi puni ?

MIRKO, lève la tête, aperçoit Aslar, et se lève brusquement avec terreur.

Aslar !

ASLAR, à part, avec joie.

Ah ! s’il me craint encore,
Tout n’est pas perdu !

Il descend.

Mirko !

MIRKO, reculant, les yeux baissés.

Que me veux-tu ?

ASLAR.

Ô honte ! Ô lâcheté ! Fuir avec une esclave !

Toi, le fils des libres aïeux !
Quoi ! Lorsque ton pays ressuscité se lave
Dans un sang odieux,
Tu ris avec une fille de joie,
La servante des Turcs, le jouet et la proie
Du plus méprisable d’entre eux !

Mirko fait un mouvement de colère.

Quoi ! le blasphème d’un indigne amour, tu l’oses,
Ô cœur faible, esprit vain,
Au pied de cette croix où fleurirent les roses
Du sang divin !

Mirko recule, en baissant la tête.

Prends garde ! Aux cieux vengeurs la foudre gronde et tonne ;
Ta mère te maudit ; ton peuple t’abandonne ;
Héléna meurt en son printemps…
Entends ma voix, entends
La voix du Roi Sauveur qui châtie et pardonne !

MIRKO, sombre.

Il n’est pas de pardon pour moi !

ASLAR, s’approchant.

Les pleurs du repentir rachètent l’Enfer même !

MIRKO, les yeux fixes.

Je ne puis pas me repentir !

ASLAR.

Je ne puis pas me repentir ! Pourquoi ?

MIRKO, avec un cri de passion.

Parce que j’aime !

Aslar fait un geste de désespoir.

Oui, j’aime d’un amour plus fort que le trépas !
Oui, cette femme, c’est ma vie et ma folie !
Hélas ! J’ai compris dans ses bras

Comment on est coupable et pourquoi l’on oublie !
Aslar, tu ne sais pas, toi, tu ne comprends pas…
Tu n’as jamais connu le désir qui terrasse
Le désir, qu’au tombeau doivent pleurer les morts,
Les chauds frissons, les longs soupirs, les vains efforts
Pour s’arracher du cœur le lien qui l’enlace,
Et les nuits, oh ! les nuits où l’on demande grâce
À ses remords !
Et la défaillante caresse,
Et la démence ineffable, et l’ivresse
Où l’on croit naître et mourir tour à tour…
Ah ! Tu ne connais pas l’inexorable amour !

ASLAR.

Non ! car je suis l’honneur inexorable.

MIRKO.

Abandonne-moi donc !

ASLAR.

Abandonne-moi donc ! Devant Dieu j’ai prêté
Le serment de fraternité.

MIRKO.

Je suis coupable,
Mon crime t’en délie à jamais !…

ASLAR, avec désespoir.

Mon crime t’en délie à jamais !… Ah ! cruel !
Peut-il me délier de l’amour fraternel ?

suppliant et tendre.

Par pitié, si tu m’aimes,
Entends-moi !
Au nom de notre foi,
Au nom du Dieu qui punit les blasphèmes,
Reviens à toi !

Rappelle-toi l’heureuse enfance,
Les jeux heureux,
Et ce combat, où pour ta gloire et ma défense,
Nous fûmes blessés tous les deux !
Les soirs près du foyer, et la chasse guerrière,
Où nous veillions à deux sur le rocher étroit,
Le sommeil sous le même toit,
Le vin bu dans le même verre !
Je serai donc seul désormais
À prier, à combattre, à vivre !
Ah ! que Dieu me délivre
De cette vie où tu n’es plus, toi que j’aimais !

MIRKO, très ému, faisant un mouvement vers Aslar.

Aslar !

ASLAR, lui saisissant les mains.

Aslar ! Reviens à toi, laisse cette folie,
Moi seul je t’ai suivi ; viens, par moi seul absous,
Te montrer, innocent et fier, aux yeux de tous !
L’honneur commande, et ton ami supplie…
Vois, il te supplie à genoux…

Il va plier le genou devant Mirko.
MIRKO.

Aslar, toi, le héros, à genoux sur la terre !
Viens dans mes bras, je te suivrai ! Pardon !…

ASLAR, le serrant sur sa poitrine.

Ah ! sois loué, Dieu bon !
Je retrouve mon frère !
Viens ! Viens !

Il entraîne Mirko.
MIRKO, s’arrêtant.

Viens ! Viens !Un seul instant !
Arrête… Prends pitié, sois bon… je souffre tant !

Hélas, ma jeune foi, ma force, ma tendresse,
Mon cœur, je les avais donnés à ma maîtresse
Que je perds pour jamais !
Oui, tout ce que j’aimais
Dort là, sous ces longs voiles !
Ô ses yeux, mes étoiles !
Ô son baiser !
J’ai tout perdu ! Tiens, je pleure et je tremble !
Il me semble
Que tout mon cœur va se briser !
Oh ! mon frère,
Je suis bien malheureux, tu le sais… tu le vois !
Entends ma prière !
C’est l’heure affreuse des adieux, l’heure dernière,
Laisse-moi l’embrasser une dernière fois !

ASLAR, après un silence, se détournant.

Hélas ! Va donc !…


Scène III

MIRKO, ASLAR, YAMINA.
Mirko se penche sur Yamina endormie, et l’embrasse longuement en pleurant. Elle s’éveille à demi, et lui rend son baiser, les bras autour du cou. Aslar saisit le bras de Mirko.
ASLAR.

Fuyons !

Il entraîne Mirko ; Yamina bondit sur ses pieds.
YAMINA.

Mirko ! tu m’abandonnes !

MIRKO, s’arrêtant.

Dieu !

ASLAR.

Dieu ! Ne l’écoute pas ! Ne la regarde pas !

YAMINA.

Tu m’aimes ! Rien qu’au son de ma voix, tu frissonnes !

ASLAR.

Fuyons !

YAMINA, à Mirko.

J’ai dormi dans tes bras !

ASLAR, se plaçant devant Mirko.

Tes cris sont vains, ô femme,
Le Ciel me l’a rendu !

YAMINA.

De quel droit me l’arraches-tu ?

ASLAR.

Je suis l’honneur !

YAMINA.

Je suis l’honneur !Je suis l’amour ! Son corps, son âme,
Tout son être m’est dû.

Elle fait un effort pour s’approcher de Mirko, Aslar se place devant elle.
ASLAR.

Arrière, tentatrice !

YAMINA, furieuse.

Ah ! Par le saint Prophète,

Sois maudit, chrétien,
Chien et fils de chien !
Que les foudres d’Allah s’écroulent sur ta tête !
Que les Djinns te suivent, voguant
Sur la nue et l’éclair, par les monts et la plaine !
Que le blême Azraël t’entraîne !
Qu’Ëblis et Termagant
De tous les feux de la géhenne
Consument ton cœur arrogant !

ASLAR, avec mépris.

Je te reconnais à ta haine !

Yamina se détourne en ricanant.

Oui, ce sont tes regards maudits,
Qui, jadis, du vert Paradis
Troublèrent la sainte innocence !
Comme jadis
Tu montres aux cœurs purs la honteuse science !
Comme jadis, le ciel se rit de ta puissance,
Ô femme, être vil et rampant,
Sœur et maîtresse du serpent !

YAMINA, joignant les mains.

Grâce ! Si j’ai maudit, c’est parce que j’adore !
Laisse-moi lui parler encore,
À lui que j’ai serré dans mes bras éperdus !
Hélas ! Hélas ! Nos deux cœurs confondus,
Nos regards pleins d’aurore,
Nos baisers enivrés ne s’en souvient-il plus ?
Voici la nuit profonde !
Ah ! sans lui, toute seule au monde,
Où me cacher ? Où fuir ? Où vivre ? On me tuera !
Et c’est loin de ses yeux que mon sang coulera !

Elle tombe à genoux devant Mirko et lui prend les mains.

Ah ! par pitié, prends ton épée,

Plonge-la dans mon cœur !
Ô mon amour, mon maître, mon vainqueur,
Laisse-moi ce dernier bonheur
De mourir à tes pieds et par ta main frappée !

MIRKO, la relevant et la serrant contre lui.

Non ! Tu ne mourras pas,
Car je t’adore !
Viens sur mon cœur, viens dans mes bras,
Toujours, encore !
Viens, fuyons vers l’aurore,
Je suis à toi jusqu’au trépas !

YAMINA, à part, avec joie.

Il m’appartient !

ASLAR.

Il m’appartient ! Ah ! c’est l’égarement suprême !
Mirko ! reviens à toi !

MIRKO.

Mirko ! reviens à toi ! Je l’aime !

ASLAR.

Insensé ! Malheureux !
C’est la mort !

MIRKO.

C’est la mort ! Je l’accepte !

ASLAR.

C’est la mort ! Je l’accepte ! Ou l’exil !

MIRKO.

C’est la mort ! Je l’accepte ! Ou l’exil ! Je le veux !

ASLAR.

C’est la honte et l’enfer !

MIRKO.

C’est la honte et l’enfer ! Nous y tombons tous deux !
L’enfer avec l’amour est plus doux que les cieux !

Mirko saisit Yamina par la taille. Ils se dirigent rapidement vers le chemin à gauche, Aslar les devance, et se place devant eux, terrible, l’épée à la main.
ASLAR.

J’ai juré devant Dieu de t’aimer comme un frère,
Dans la vie ou la mort, dans la paix ou la guerre,
Et je garderai pur ton honneur de chrétien ;
Fût-ce au prix de mon sang, ou fût-ce au prix du tien !

MIRKO, furieux, s’avançant sur lui.

Ah ! Fais-moi place !

ASLAR.

Ah ! Fais-moi place ! Non !

MIRKO.

Ah ! Fais-moi place ! Non ! Fais-moi place, te dis-je !

ASLAR.

Non !

MIRKO.

Non ! Fais-moi place !

ASLAR.

Non ! Fais-moi place ! Ô criminel vertige !
Tu ne passeras pas sans m’avoir combattu !

YAMINA, riant, à Mirko, qu’elle pousse.

Va ! Le sang fait rougir les roses !

MIRKO, tirant son handjar et se précipitant sur Aslar.

Eh ! bien donc, défends-toi !

ASLAR, se découvrant la poitrine.

Eh ! bien donc, défends-toi ! Frappe-moi si tu l’oses !

MIRKO, prêt à frapper, hésite, et laisse tomber son arme.

Le frapper !

YAMINA.

Le frapper ! Pourquoi non ?

Elle ramasse l’épée de Mirko, et bondit vers Alsar qu’elle frappe.

Le frapper ! Pourquoi non ? Tiens ! meurs !

ASLAR, tombant.

Le frapper ! Pourquoi non ? Tiens ! meurs ! Il est perdu !

MIRKO, se jetant sur lui.

Ah ! mon frère, mon frère ! Ah ! j’ai tué mon frère !

YAMINA, bas à Mirko.

Viens, partons !

MIRKO, la chassant d’un geste furieux.

Viens, partons ! Misérable, arrière !
Tu m’as fait criminel !

Yamina recule et fait quelques pas pour s’éloigner. Puis elle revient et se cache derrière la croix. Mirko tombe à genoux près d’Aslar.

Scène IV

MIRKO, ASLAR, évanoui.
MIRKO.

Ô puissances du Ciel !

Ayez pitié ! Je ne veux pas qu’il meure !
Aslar ! Ouvre les yeux, reviens à toi !… je pleure
Comme pleurait Caïn, rouge du sang d’Abel !
Grâce, pardonne-moi !… Non, c’est un jeu cruel !
Tu vis !… Tu vas me parler tout à l’heure !
Ce n’est pas vrai qu’on t’a tué… dis… n’est-ce pas ?
Regarde, c’est Mirko qui te tient dans ses bras.

Un silence.

Rien ! Rien !… Comment tarir cet affreux sang qui coule ?

Il arrache un lambeau de son vêtement et cherche à panser la blessure.

Ah ! C’est le flot vengeur qui m’inonde et me roule
Vers l’abîme ouvert qui m’attend !

Il se lève en se tordant les bras.

Ô mon frère, qui m’aimait tant !
Le noble cœur, l’âme si haute !
L’espoir, la force ! Ah ! Tout est perdu par ma faute !
Dieu ! Pourquoi suis-je né !

Il s’agenouille de nouveau, égaré.

Aslar ! Aslar !… Rien ! il est mort !

Se levant.

Aslar ! Aslar !… Rien ! il est mort ! Je suis damné !

Il tombe presque évanoui sur la poitrine d’Aslar. Silence au dehors, bruit de pas et de voix, sons de cor dans la montagne. Mirko lève la tête.

On vient ! Oui, tu seras vengée, ô ma victime !

Il se dresse, s’élance vivement vers le fond à droite, et crie avec des gestes désespérés.

À l’aide ! Compagnons, à l’aide ! Au meurtre ! Au crime !

Les hommes de la Montagne-Noire entrent précipitamment par les rochers, de tous côtés.

Scène V

Les Précédents, Les Guerriers, puis YAMINA.
UN GROUPE D’HOMMES, au fond à droite.

Qui m’appelle ?

UN AUTRE GROUPE, à gauche.

Qui m’appelle ? Qui crie à l’aide ?

D’AUTRES, appelant à droite, et montrant le devant de la scène.

Qui m’appelle ? Qui crie à l’aide ? Par ici !

D'AUTRES, apercevant Mirko.

Un guerrier !

D'AUTRES.

Un guerrier ! C’est Mirko !

TOUS, à Mirko.

Un guerrier ! C’est Mirko ! Que veux-tu ? Nous voici.

MIRKO, montrant Aslar.

Voyez !

UN GUERRIER.

Voyez ! Aslar sanglant !

PLUSIEURS, entourant Aslar.

Voyez ! Aslar sanglant ! Lui, notre chef, sans vie !

TOUS, descendant sur le devant de la scène.

Ô désastre ! Ô douleur ! (à Mirko.) Une horde ennemie
L’a donc surpris ?

MIRKO.

Malheur sur moi !
Frappez le meurtrier infâme !
Je vous le livre ! C’est…

ASLAR, qui a repris connaissance pendant les paroles de Mirko, se soulève et lui met la main sur sur le bras.
À voix basse.

Je vous le livre ! C’est… Tais-toi !

MIRKO, se jetant sur lui.

Vivant !

ASLAR, bas.

Tais-toi, te dis-je, et sois pur de tout blâme !

Soutenu par les hommes et désignant Mirko.

Grâce à lui, je vous suis rendu…
Les Turcs nous ont surpris… Mirko m’a défendu !

TOUS, entourant Mirko.

C’est bien !

MIRKO, se détournant vers Aslar, les mains jointes.

C’est bien ! Ô mensonge sublime !
Ô fraternel sauveur qui me laves du crime
Par ton sang répandu !

Pendant ce temps les hommes ont fait une sorte de civière avec leurs fusils croisés et couverts de branchages, on y étend Aslar.
ASLAR, aux hommes.

Nous combattrons bientôt… Partons !

À Mirko, lui tendant la main.

Nous combattrons bientôt… Partons ! Frère, viens-tu ?

MIRKO, agenouillé près de la civière, et saisissant la main d’Aslar en pleurant.

Ah ! Sois béni !

Quatre guerriers emportent Aslar par la droite. Mirko les suit avec les autres. Pendant que les derniers quittent la scène, Yamina reparaît, pâle, devant la croix.
YAMINA, avec un geste de malédiction et de rage vers les guerriers.

Ah ! Sois béni ! Chrétiens maudits, je vous défie,
Et j’aurai malgré vous son honneur et sa vie !