La Nature à l’Histoire emprunte ses effets

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Les Perles rouges : 93 sonnets historiquesBibliothèque-Charpentier (p. 180-181).


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La Nature à l’Histoire emprunte ses effets,
Qu’événements, et frondaisons, la rouille mange.
Tout se pénètre, tout communique et s’échange :
Le Bois a son feuillage, et le Siècle a ses faits.

Ce malade immortel : le Temps, a deux chevets
Dont le dais est de pourpre, et, la marche, de fange ;
En quoi l’un a péché, c’est l’autre qui le venge :
La Révolte est funeste, et l’Hiver est mauvais.


Le même Dieu, du même souffle les effleure.
La Nature est pareille à l’Histoire : elle pleure.
À l’orage, l’émeute est semblable : elle dort.

En ses transitions de l’un à l’autre règne,
Qui, du feuillage roux, passe au feuillage mort,
La Nature est pareille à l’Histoire : elle saigne !