La Pêcheuse d’âmes/02-16

La bibliothèque libre.
Traduction par L.-C. Colomb.
Librairie Hachette et Cie (p. 270-278).

XVI

LA DÉESSE DE LA VENGEANCE

Aucune des bêtes sauvages qui courent dans les bois, nuit et jour, après leur proie, n’est aussi cruelle que toi.
PÉTRARQUE.

« Abandonne-le-moi, répéta Henryka, lorsque le lendemain matin elle se mit à genoux devant le lit de Dragomira, je le livrerai à l’Apôtre aussi bien que toi.

— Qu’y a-t-il donc ? demanda Dragomira, est-ce que tu l’aimes ?

— Non, je voudrais seulement le punir de me croire par trop naïve.

— Toujours des motifs égoïstes ! Henryka, répondit Dragomira ; tu es encore bien loin de comprendre notre sublime doctrine. Dans ce que nous faisons par foi en notre sainte croyance et par pitié, toi, tu vois une agréable émotion. Je comprends maintenant pourquoi ce sont justement les femmes qui aiment à assister aux exécutions. Maîtrise ce mauvais désir, cet amour du sang. Il te perdra.

— Je t’obéirai, car tu as raison ; alors, abandonne-moi Soltyk.

— Ce n’est pas une tâche pour toi ; tu n’es pas assez calme.

— Et toi ? Es-tu donc absolument sûre de lui ?

— Oui.

— Tu le convertiras, et il s’offrira volontairement au sacrifice ?

— Je l’espère.

— Ne vaudrait-il pas mieux en faire un de nos associés ? Il est beau, riche, courageux, plein d’intelligence. Il semble créé pour faire passer les autres sous le joug de fer de sa volonté.

— Oui, sans doute ; mais c’est un démon à figure humaine, dit Dragomira, et notre association n’a pas pour but de le mettre à même de satisfaire ses instincts qui sont les instincts d’un tigre. C’est avec la joie infernale d’un inquisiteur ou d’un pacha qu’il torturerait, qu’il ferait souffrir, qu’il tuerait ; et, pour le service de la religion, il amoncellerait péchés sur péchés.

— Il y a des moments où je ne te comprends pas. Peut-il y avoir péché à faire avec joie ce qui plaît à Dieu ?

— C’est avec enthousiasme et ferveur que nous devons servir Dieu, et non pas avec un plaisir cruel, et des convoitises dans le cœur.

— Es-tu donc humaine ?

— Oui, je le suis. Dieu voit dans mon cœur. J’accomplis ses commandements comme un pénible devoir. S’il y avait un autre moyen d’arracher à la damnation éternelle les malheureux que j’immole, jamais je ne toucherais une discipline, jamais je ne ferais couler une goutte de sang.

— Et Tarajewitsch ? Ne triomphes-tu pas de l’avoir entre tes mains ?

— Oui ; seulement ce n’est pas parce qu’il est mon ennemi, mais parce qu’il a osé se mettre en travers de nos projets sur Soltyk. Si je le haïssais, je serais indigne de le châtier et je supplierais l’Apôtre de me dégager de ce devoir. »

Henryka garda le silence. Elle s’efforçait vainement de comprendre Dragomira qui restait une énigme pour elle, comme pour tous les autres, comme pour elle-même peut-être.

Les invités s’éveillèrent lentement et se réunirent peu à peu pour le déjeuner. Tarajewitsch se demandait et se redemandait s’il avait rêvé. Quand Henryka entra, il la prit à part :

« Pardonnez-moi, mademoiselle, mais je vous prierai de me dire seulement une chose : Ai-je réellement hier perdu tout au jeu, mon argent, mes chevaux, mon domaine ? »

Henryka fit signe que oui.

« Et finalement ma vie aussi ?

— Cela, vous l’avez rêvé !

— Alors, bien ; c’est que je me le figurais aussi. »

Après le déjeuner, M. et Mme Monkony repartirent pour la ville. Sessawine se joignit à eux. Les autres leur firent la conduite jusqu’à la statue de pierre de la Mère de Dieu, à l’endroit où les routes se séparent, et prirent ensuite la direction de Myschkow. Henryka et Tarajewitsch étaient en tête. Dans le second traîneau, conduit par Soltyk, se trouvaient Mme Maloutine et Dragomira. À Myschkow, les traîneaux s’arrêtèrent devant le manoir. La vieille ouvrit la porte comme d’habitude ; la maison avait comme toujours son air mort. Soltyk confia les rênes à la main solide de Mme Maloutine, aida Dragomira à descendre du traîneau et lui offrit le bras pour la conduire dans la maison. Tarajewitsch suivait avec Henryka. Ils entrèrent dans le petit salon où Mme Samaky recevait ordinairement ses hôtes. Dragomira s’assit sur une chaise, Soltyk s’appuya le dos à la porte, et Henryka garda la porte, un pistolet à la main.

« Tu te souviens bien de notre jeu d’hier ? dit le comte en attachant sur Tarajewitsch le regard ironique de ses yeux sombres.

— Oui, je sais, j’ai tout perdu.

— Et ta vie aussi.

— Ma vie ? Mais cela, je l’ai rêvé, vous me le disiez vous-même, mademoiselle Henryka.

— Pour vous tranquilliser, répondit-elle ; nous sommes témoins, Dragomira et moi, que vous avez perdu votre vie en jouant avec le comte, et il peut désormais disposer de vous à son gré.

— En effet, je me souviens… Un badinage…

— Pas du tout, s’écria Soltyk, tu m’as outragé et tu es entre mes mains.

— Alors, tue-moi, je suis prêt.

— Je ne te tuerai point, reprit Soltyk, et comme d’ailleurs je ne saurais que faire d’une vie inutile comme la tienne, j’en fais cadeau à Mlle Maloutine.

— Voilà une nouvelle plaisanterie ! Je ne suis pourtant pas un esclave qu’on achète et qu’on vend selon son bon plaisir, répondit Tarajewitsch avec hauteur.

— Tu es libre, répondit Soltyk en souriant, seulement ta vie appartient à Dragomira, elle en disposera. Attends ses ordres. »

Il salua les dames et sortit de la maison. Tarajewitsch resta seul avec les deux jeunes filles.

« Alors, que décidez-vous ? dit-il en baissant déjà passablement le ton.

— Je vous laisse le choix, répondit Dragomira ; voulez-vous désormais m’obéir aveuglément, sans réserve et sans protestation, ou préférez-vous mourir ? »

Elle tira un poignard et s’approcha de Tarajewitsch.

« J’obéirai, dit-il d’une voix mal assurée, considérez-moi absolument comme votre esclave.

— Alors, vous resterez ici, dit Dragomira, en cachant son poignard, je pars pour Kiew. Jusqu’à mon retour, c’est Henryka qui vous gardera. Vous lui obéirez exactement comme à moi. »

Tarajewitsch s’inclina.

« Vous êtes maintenant mon prisonnier, s’écria Henryka, gardez-vous bien de faire quoi que ce soit qui ressemble à de la désobéissance ou de la trahison. Je suis femme à vous brûler la cervelle sur-le-champ. »

Elle leva son pistolet et le braqua sur lui avec un geste de menace.

« Encore un mot, dit le malheureux d’un ton suppliant quand il vit Dragomira s’avancer vers la porte, que vous proposez-vous de faire de moi ?

— Vous l’apprendrez à mon retour.

— Vous voulez me tuer, murmura Tarajewitsch, parce que je suis votre adversaire ? Vengez-vous, mais laissez-moi la vie. »

Dragomira le regarda avec mépris et haussa les épaules.

« Grâce ! dit-il en l’implorant et en se jetant à ses pieds. Ayez pitié de moi !

— Vous êtes un allié des jésuites, lui répondit Dragomira d’un ton fier, je devrais être sans pitié pour vous ; mais il n’est pas impossible que je tire de vous quelque service. Aussi je consens à vous épargner provisoirement, mais ce n’est que provisoirement et par calcul, vous me comprenez bien, n’est-ce pas ?

— Je vous remercie.

— Ne me remerciez pas, je ne vous ai rien promis. »

Elle sortit du pas d’une souveraine, impassible, avec une froide majesté, le laissant en proie à un morne désespoir. Quelques instants après, le fouet du comte retentissait dehors et les deux traîneaux s’éloignaient.

« Vous êtes confié à ma garde, dit Henryka à Tarajewitsch, et je réponds de vous. Soyez bien convaincu que vous n’avez ici aucun secours à attendre et qu’on vous tuera si vous essayez de fuir. »

Tarajewitsch alla presque machinalement à la fenêtre et vit dans la cour deux hommes armés de fusils.

« Alors, voulez-vous m’obéir ? dit Henryka, le pistolet toujours à la main.

— Oui.

— Venez donc. »

Tarajewitsch ôta sa pelisse. Henryka le fit passer par plusieurs chambres et le conduisit dans la salle où se trouvait la trappe. Elle lui ordonna de l’ouvrir et lui fit descendre les marches de l’escalier qui aboutissait au caveau où elle avait elle-même tremblé, pleuré et prié. Elle frappa à la paroi. Celle-ci s’ouvrit et on aperçut un deuxième caveau plus étroit et plus sombre que le premier. Il s’y trouvait deux grandes jeunes filles à la taille élancée, en costume de paysannes, avec des bottes de maroquin rouge et de longues pelisses en peau de mouton ornées de broderies de couleur. Elles attendaient la nouvelle victime et l’examinèrent avec des yeux calmes et indifférents.

« Attachez-le, ordonna Henryka.

— Est-ce que vous voulez me tuer ? s’écria Tarajewitsch.

— N’essayez pas de vous défendre, » lui dit Henryka d’un ton impérieux en lui appuyant le pistolet sur la poitrine.

En même temps une des jeunes filles, avec l’agilité d’un chat, l’avait pris par le cou, tandis que la seconde, qui était derrière lui, lui jetait une corde autour des jambes et serrait le nœud coulant.

Il tomba comme un bloc de bois, le visage sur le sol, et une des jeunes filles posa un genou sur lui. Il se débattit un instant, mais fut promptement attaché par les mains et par les pieds à la chaîne qui était fixée à la muraille.

« Ne vous ai-je pas interdit de vous défendre ? » dit Henryka en posant sur lui son petit pied.

Tarajewitsch garda le silence.

« Châtiez-le, continua-t-elle, en se tournant vers les jeunes filles, et apprenez-lui en même temps à prier. Il a grièvement péché toute sa vie. »

Les deux jeunes filles lui arrachèrent son vêtement et prirent ensuite des disciplines qu’elles portaient à la ceinture, sous leurs pelisses, avec des chapelets.

Soltyk conduisit Dragomira à Kiew et revint avec Mme Maloutine à Chomtschin, où l’attendait le P. Glinski. Dragomira se rendit immédiatement auprès de Karow, avec qui elle eut un court entretien, puis elle écrivit à Zésim.

« Deux mots seulement, lui dit-elle lorsqu’il entra, nous avons fait aujourd’hui un grand pas vers notre bonheur. Encore quelques jours, et j’espère pouvoir te dire que je suis prête à te suivre à l’autel. »

Zésim eut bien vite oublié ses doutes et sa colère. Il tomba encore vaincu aux pieds de Dragomira et lui jura de nouveau amour et fidélité. Quand il fit noir, elle le renvoya, et il s’en alla cette fois sans lui adresser de reproches, le soleil et le printemps dans le cœur, une chanson sur les lèvres.

Quelques instants après, Dragomira partait en traîneau. Doliva l’attendait avec un cheval dans le voisinage de la maison où elle avait fait apparaître à Soltyk les ombres de ses chers morts. Elle sauta en selle et s’élança au galop à travers la nuit, le froid et la neige. Elle ne vit pas qu’elle était suivie de loin par une sombre figure, un cavalier qui avait quitté Kiew en même temps qu’elle.

À Myschkow, Henryka et Karow l’attendaient.

« S’est-il soumis ? demanda Dragomira.

— Oui, répondit Henryka, mais seulement après que je l’ai fait fouetter.

— Tu y as encore trouvé un plaisir diabolique, Henryka.

— Non, je n’ai songé qu’à sa pauvre âme.

— Je te connais trop. »

Dragomira fit un signe à Karow et descendit avec lui et Henryka dans les souterrains du manoir, devenus le sanctuaire d’une épouvantable idole et le temple où d’extravagants fanatiques adoraient leur dieu. Quand ils entrèrent dans l’étroite salle voûtée où Tarajewitsch était étendu sur de la paille, les deux servantes du temple, vêtues en paysannes, entrèrent aussi. L’une fixa une torche allumée au crochet de fer planté dans la muraille. L’autre détacha les chaînes et délia le prisonnier. Tarajewitsch, à la fois surpris et épouvanté, contemplait Dragomira qui s’approcha, les bras croisés sur la poitrine, et qui attacha sur lui le regard sévère et menaçant de ses beaux yeux.

« Vous vouliez, dit-elle, faire sortir Soltyk de la voie du salut que je lui ai montrée, pour l’entraîner de nouveau dans les ténèbres du vice. Le ciel vous a puni. Vous vouliez me perdre, à présent vous êtes entre mes mains.

— Châtiez-moi, répondit Tarajewitsch, mais épargnez ma vie ; vous me l’avez promis…

— Je n’ai rien promis, dit Dragomira en lui coupant la parole, n’attendez de moi aucune pitié, dès qu’il s’agit du service de Dieu.

— Ce que vous voulez, c’est vous venger, reprit-il.

— Je ne suis pas une femme ordinaire qui cherche l’amour et remue ciel et terre dans son désir de vengeance, quand on s’oppose à ses vœux ; je suis une prêtresse et je sers le Tout-Puissant. Pourquoi vous êtes-vous jeté dans ma toile et avez-vous brisé mes fils ? Maintenant vous êtes dans mon filet, et je vous immolerai, non pour me venger, mais uniquement pour vous arracher aux supplices éternels en vous punissant sur cette terre. Vous mourrez aujourd’hui même.

— Grâce ! grâce ! criait d’une voix suppliante et les mains tendues vers Dragomira Tarajewitsch à genoux.

— Relevez-vous, lui répondit-elle, suivez-nous. Faites au prêtre qui vous attend un aveu repentant de vos péchés et expiez-les par une immolation volontaire.

— Suis-je en proie au délire ? s’écria Tarajewitsch.

— Si vous voulez vous réconcilier avec Dieu, prenez la route que je vous montre, continua Dragomira. Si vous restez dans l’endurcissement et l’impénitence, alors j’essayerai de sauver votre âme en vous traînant de force à l’autel, et là je vous sacrifierai comme autrefois Abraham voulait sacrifier Isaac.

— Non, je ne veux pas mourir ! murmurait Tarajewitsch tremblant de tous ses membres. Je veux faire pénitence ! Mais je ne sacrifie pas ma vie ; Dieu ne peut pas me la demander ; c’est de la folie !

— Vous êtes encore libre, dit Dragomira, choisissez, la route vers la lumière éternelle est ouverte devant vous.

— Non, non, je ne veux pas mourir ! criait Tarajewitsch.

— Alors, en avant ! ordonna Dragomira, nous n’avons plus de temps à perdre. »

Karow, rapide comme l’éclair, s’élança sur le prisonnier. Il le jeta par terre avec sa force de géant et lui mit le genou sur la nuque. Les deux jeunes filles vêtues en paysannes purent facilement attacher la victime tremblante. Elles lièrent les mains et les pieds de Tarajewitsch et le traînèrent dans la vaste salle voûtée, éclairée par des torches, où le prêtre l’attendait. Les autres suivaient.

Lorsque le malheureux se trouva étendu aux pieds de l’apôtre et que celui-ci commença à l’exhorter, il espéra encore se sauver par l’humilité et la soumission. Il fit une confession complète et demanda lui-même une pénitence sévère et une rigoureuse punition.

« Tu seras satisfait, dit l’apôtre ; prends-le, Dragomira.

— Non, non, pas elle ! Elle me tuera ! dit Tarajewitsch en gémissant.

— Personne ne portera la main sur toi, répondit l’apôtre, c’est Dieu lui-même qui décidera si tu es suffisamment préparé pour aller dans l’autre monde, ou si tu as besoin d’une plus longue pénitence sur cette terre. »

Dragomira fit un signe aux deux jeunes paysannes, qui saisirent aussitôt Tarajewitsch et le traînèrent par un corridor faiblement éclairé dans une autre vaste salle voûtée, dont une des parois était une massive grille en fer.

Pendant que les jeunes filles débarrassaient promptement Tarajewitsch de ses liens, Karow ouvrit une porte pratiquée dans la grille, et quatre bras vigoureux poussèrent la victime dans un réduit complètement obscur.

La porte se referma. Deux torches allumées furent fixées à la grille. La lueur rougeâtre de ces torches permit de voir les magnifiques tigres et panthères qui étaient couchés tout autour de la vaste cage.

Tarajewitsch était debout au milieu des bêtes féroces, comme un martyr chrétien dans l’arène au temps des empereurs romains. Les animaux se tinrent d’abord tranquilles, mais lorsque Tarajewitsch commença à invoquer Dieu à haute voix et à demander grâce, ils se relevèrent lentement, allongèrent leurs membres élastiques et dirigèrent sur lui le regard sinistre de leurs yeux ardents.

« Je veux entrer, » dit Dragomira à Karow.

C’est en vain qu’il essaya de la retenir. Elle fit ouvrir la porte de la cage, et s’avança au milieu des animaux, un revolver dans une main, une cravache en fils de métal dans l’autre.

« Éveillez-vous, dormeurs, en avant ! Faites votre devoir ! » s’écria-t-elle d’une voix retentissante et impérieuse.

En même temps elle frappait les bêtes de toutes ses forces. Celles-ci, d’abord effrayées, reculèrent ; puis elles se mirent à grincer des dents, à agiter leurs queues et enfin poussèrent un bref et rauque rugissement. Dragomira frappa de nouveau le grand tigre avec sa cravache. Au lieu de se précipiter sur elle, il se sauva comme un esclave poltron devant son regard dominateur jusqu’à la grille et se jeta sur Tarajewitsch au premier mouvement de terreur que fit le malheureux. On entendit un cri épouvantable, et les autres bêtes suivirent l’exemple du tigre. On ne vit plus alors qu’un monceau de corps qui roulaient sur le sol, dans une mare de sang fumant ; d’atroces cris de douleur sortis d’une poitrine humaine dominaient le grondement furieux des tigres et des panthères. Cependant Dragomira, dans sa pelisse de velours noir qui lui tombait jusqu’aux pieds, le pistolet à la main, se tenait là, debout, semblable à la déesse de la vengeance.

« Venez, cria Karow, avant qu’il ne soit trop tard. Venez ! »

Dragomira s’approcha lentement de la grille. Une panthère se trouvait sur son chemin, elle la repoussa du pied. Puis, le visage toujours tourné vers les bêtes qu’elle maîtrisait de son regard, elle sortit tranquillement de la cage où sa victime venait d’expirer.