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La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924/Préface

La bibliothèque libre.
Traduction par Paul Gruyer et Louis Postif.
G. Crès (p. i-ii).


PRÉFACE DES TRADUCTEURS



Dans ce volume nous avons réuni un court roman et deux contes de Jack London, excellents tous trois et d’une remarquable tenue littéraire.

La Peste Écarlate est ce qu’on pourrait appeler un roman post-historique. L’auteur imagine qu’un immense fléau, une maladie mystérieuse, contre laquelle la science est demeurée impuissante, a dépeuplé le monde et presque complètement anéanti l’humanité. Le célèbre romancier californien nous fait un saisissant et tragique tableau de cette vaste agonie humaine et de la fantastique destruction de San Francisco, qui s’écroule dans des tourbillons de flammes. Quant aux rares survivants qui ont échappé, que deviendront-ils, abandonnés à eux-mêmes, sur la terre désolée ? Par une régression successive, ils retourneront logiquement à l’état préhistorique des premiers hommes du monde, et l’humanité devra reprendre lentement, ensuite, à travers des milliers de siècles et de générations, sa marche vers la civilisation disparue. On retrouvera dans cette œuvre curieuse toutes les qualités d’évocation puissante, coutumières à Jack London.

Construire un Feu est un conte du Klondike et du Pays de l’Or, drame angoissant et terrible, qui a pour seuls acteurs un homme et un chien. Par la simplicité des moyens employés, par la sobriété du style, dégagé de tout vain ornement, c’est une œuvre qui mérite l’épithète de classique, au sens le plus large du mot. Elle l’est déjà en Amérique, où elle figure parmi les morceaux choisis de la littérature nationale, destinés aux écoles. Nul doute qu’elle ne le devienne de même en France.

Comment disparut Marc O’Brien a également pour théâtre le Pays de l’Or. C’est une amusante fantaisie, dans une note bien spéciale et d’une ingénieuse gaieté, et qui est contée avec un incomparable brio.


Paul Gruyer et Louis Postif