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La Plante/Partie II, chapitre III

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Charles Delagrave (p. 277-290).
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Partie II.
III. — Périanthe

III
Périanthe.

Coloration du calyce. — Sa durée. — Calyce caduc, persistant, marcescent, accrescent. — Régularité et irrégularité du calyce. — Calyce labié, éperonné. — Calyce libre et calyce adhérent. — Calycule. — Aigrettes. — Corolle. — Corolles polypétales régulières, irrégulières. — Corolles monopétales régulières, irrégulières. — Éperons. — Pélorie. — Structure du linaire pélorisé.

Calyce.

Nous avons nommé périanthe l’ensemble des enveloppes florales, calyce et corolle ; revenons maintenant sur ces deux verticilles pour examiner leurs principales modifications. — Sous le rapport de la couleur, le plus souvent verte, ainsi que sous le rapport de la consistance, le calyce est le verticille qui rappelle le mieux les feuilles ordinaires, d’où la fleur dérive par métamorphose. Néanmoins la coloration verte n’est pas un caractère invariable du calyce ; ce verticille assez fréquemment prend des teintes qui rivalisent avec celles de la corolle, ainsi qu’on le voit, par exemple, dans le grenadier, où il est d’un rouge écarlate aussi vif que celui des pétales. Mentionnons encore, comme possédant au plus haut degré l’éclat de la corolle, le calyce du fuschia et celui de la sauge éclatante.
Fig. 122. Ancolie.
Quelquefois enfin, par la délicatesse de leur tissu aussi bien que par leur coloration, les sépales se confondent avec les pétales, comme dans l’aconit, l’ancolie. Le calyce est dit alors pétaloïde.

Généralement le calyce est la partie du périanthe dont la durée est la plus longue. Il survit à la corolle, et son rôle protecteur à l’égard de la fleur en bouton se continue à l’égard de l’ovaire pendant qu’il mûrit et devient fruit. Néanmoins, dans quelques plantes, comme dans le coquelicot, il se détache et tombe au moment où la corolle s’épanouit. Dans ces conditions, il est appelé calyce caduc. Lorsqu’il survit à la corolle et persiste autour de l’ovaire, tantôt il conserve à peu près son aspect primitif ; tantôt il se dessèche tout en restant en place et conservant sa forme ; tantôt enfin il continue de s’accroître, et parfois s’épaissit, devient charnu. Un exemple de ce dernier cas nous est fourni par la rose, dont le fruit rouge se compose au dedans de nombreuses semences entremêlées de poils courts, et au dehors d’une enceinte charnue dont la paroi est formée par le calyce, supérieurement épanoui en cinq lanières, et disposé inférieurement, par la soudure des sépales, en un profond godet ovalaire. Dans le coqueret ou physalis, le calyce, d’abord vert et de médiocre ampleur, devient plus tard, autour de l’ovaire, une volumineuse vessie d’un rouge écarlate. Les calyces qui persistent après la chute de la corolle sont dits persistants s’ils conservent leur premier aspect, marcescents s’ils se dessèchent, accrescents s’ils continuent à s’accroître.

Qu’il soit à sépales libres ou à sépales soudés, le calyce est régulier lorsque ses divisions sont toutes semblables entre elles et symétriquement disposées autour d’un point central. Tels sont les calyces de la rose, de la bourrache, du cerisier. Lorsque cette similitude et cet arrangement symétrique manquent, le calyce est irrégulier. Parmi les calyces irréguliers, l’un des plus remarquables est celui qu’on nomme bilabié, à cause de sa division en deux parties inégales qu’on a comparées aux deux lèvres de la bouche. Il se compose de cinq sépales soudés entre eux inférieurement et libres à l’orifice, où ils forment cinq dents réparties en deux groupes inégaux, que séparent des échancrures plus profondes que les autres. Dans la sauge, le thym et la majorité des plantes de la famille des labiées, le groupe d’en haut ou lèvre supérieure comprend trois dents, le groupe d’en bas ou lèvre inférieure en comprend deux.

Un calyce exceptionnel par sa forme est celui qu’on appelle éperonné, et dont le pied d’alouette et la capucine nous offrent des exemples. Dans le pied d’alouette, le calyce est le plus développé des deux verticilles du périanthe et a l’aspect d’une élégante corolle. Son sépale supérieur se prolonge à la base en un sac étroit et conique que l’on nomme éperon ; les autres sépales sont dépourvus d’un pareil prolongement. Un éperon analogue, mais formé par le concours de trois pièces calycinales, se trouve dans la capucine.

Non-seulement les pièces calycinales peuvent se souder entre elles par les bords et former ainsi un calyce monosépale, mais encore elles peuvent contracter adhérence intime avec les organes plus intérieurs, notamment avec l’ovaire. Le calyce est libre s’il n’est pas soudé aux verticilles suivants ; dans le cas contraire, il est adhérent. La garance, le cognassier, le poirier, l’aubépine, ont des calyces adhérents ; le mouron, le tabac, l’œillet, la giroflée, ont des calyces libres.

Un moyen fort simple permet de reconnaître à laquelle des deux catégories un calyce se rapporte, alors même que l’observation directe est rendue impraticable par des soudures difficiles à démêler. Remarquons que l’ovaire, étant le verticille central de la fleur, est aussi le plus élevé sur l’axe, si réduit que soit ce dernier ; les trois autres verticilles doivent donc le précéder et avoir attache au-dessous de lui. C’est effectivement ce que l’on observe dans toutes les plantes où les verticilles sont sans adhérence entre eux. Alors pour voir l’ovaire, terminaison de l’axe, il faut écarter les enveloppes florales, et c’est au centre de celles-ci qu’on le trouve. Mais supposons que le périanthe, dans sa partie inférieure, soit étroitement soudé à l’ovaire, et que par delà il s’épanouisse en liberté. Dans ce cas, le calyce et la corolle sembleront prendre naissance au-dessus de l’ovaire, bien qu’en réalité ils prennent naissance au-dessous ; de plus, l’ovaire, revêtu du périanthe, formera à la base de la fleur un renflement que rien ne dérobe à la vue. Eh bien ! toute fleur dont l’ovaire est caché au centre des enveloppes florales a un calyce libre ; toute fleur dont l’ovaire se montre au dehors sous forme d’un renflement, au-dessus duquel paraît prendre naissance le périanthe, a un calyce adhérent. En examinant les fleurs de l’aubépine, de l’iris, du narcisse, vous reconnaîtrez sans peine, à l’extrémité du pédoncule, un renflement que rien ne voile. Le lis, au contraire, la sauge, la pomme de terre, n’ont pas de renflement à l’extrémité du pédoncule. Les premières fleurs ont un calyce adhérent, les secondes ont un calyce libre.

Lorsqu’il est sans adhérence avec le calyce, l’ovaire se montre à sa réelle place, il occupe l’extrémité de l’axe floral, il est supérieur au périanthe et porte pour ce
Fig. 123. Coupe de la fleur de Giroflée.

ca, calyce ; co, corolle ; ee, étamines ; o, ovaire supère.
motif le nom d’ovaire supère. Par sa soudure avec les verticilles qui précèdent, l’ovaire en réalité ne change pas de place, il reste toujours le verticille terminal ; mais comme alors il se montre sous la forme d’un renflement inférieur en apparence au périanthe, il prend le nom d’ovaire ; infère. Avec un calyce libre, l’ovaire est supère, exemple la giroflée ; avec un calyce adhérent, il est infère, exemple la rose.

Dans quelques plantes, les bractées les plus rapprochées de la fleur se groupent en un verticille ayant l’aspect d’un calyce et désigné
Fig. 124. Coupe de la fleur du Rosier sauvage.

c, calyce soudé avec l’ovaire ; o, carpelles ; st, stigmates ; e, étamines.
pour ce motif sous le nom de calycule. On peut regarder ces fleurs comme douées d’un double verticille calycinal, celui du calycule d’abord, puis celui du calyce. Tantôt les pièces du calycule sont en même nombre que les sépales, et alors elles alternent régulièrement avec ces derniers, ainsi qu’on le voit dans la fleur du fraisier ; tantôt elles sont en nombre moindre et par conséquent sans alternance possible, comme nous le montrent les mauves, où le calycule est à trois folioles.

Dans les composées, le calyce est adhérent et s’épanouit
Fig. 125. Fleur du Fraisier.

Calycule et calyce alternant entre eux.
au-dessus de l’ovaire en une aigrette de forme variable et dont les deux figures ci-jointes donnent une idée. L’aigrette de l’hélianthe est formée d’un petit nombre de courtes écailles ; celle du pissenlit s’allonge en une fine tige, qui s’épanouit, à l’extrémité supérieure, en un élégant pinceau de filaments étalés et soyeux. Dans le centranthe, de la famille des valérianées, le calyce, également adhérent, s’épanouit en une aigrette dont les filaments sont plumeux.

Nous avons nommé apétales les fleurs dépourvues de corolle et dont le périanthe se compose ainsi du seul calyce.

Fig. 126. Aigrette du Pissenlit. Fig. 127. Aigrette de l’Hélianthe. Fig. 128. Aigrette du Centranthe.

La configuration de cette enveloppe unique est trop variable pour se prêter à une description générale ; nous dirons seulement que, dans bien des cas, le verticille calycinal se réduit à l’expression la plus simple, et consiste en quelques petites écailles,
Fig. 129. Aristoloche siphon.
ou même en une seule. Parfois cependant le périanthe formé du seul calyce s’embellit jusqu’à faire oublier la corolle absente. Tel est le cas de l’aristoloche siphon, vulgairement pipe de tabac, dont on garnit les tonnelles et les berceaux des jardins. Son périanthe, en forme de pipe, est lavé de jaune et de rouge noir, et s’étale à l’orifice en trois lobes obtus, que l’on prendrait pour les lobes d’une corolle. Remarquez, dans la même fleur, l’ovaire infère, accusé par le renflement qui termine le pédoncule.

Corolle.

Les folioles dont la corolle se compose se nomment pétales. Leur structure est à peu près celle des feuilles : on y trouve des nervures, un épiderme, et un tissu cellulaire où, sauf quelques cas assez rares, manquent les grains verts de chlorophylle ; aussi ces organes sont-ils impropres à la décomposition du gaz carbonique. Dans un pétale, on distingue une partie élargie, correspondant au limbe de la feuille et nommée elle-même limbe ; puis une partie rétrécie, nommée onglet et représentant le pétiole. Très-fréquemment l’onglet est fort court ou nul, et le pétale est alors sessile. Si les pétales sont libres, la corolle est dite polypétale ; s’ils sont soudés entre eux par les bords, elle est dite monopétale. Dans l’un comme dans l’autre cas, la corolle peut être composée de pétales semblables entre eux et semblablement disposés autour du centre ; ou bien de pétales dissemblables et non symétriquement arrangés autour du point central. De là résulte la division des corolles en régulières et irrégulières.

A. Corolles polypétales régulières.

Dans cette catégorie sont à distinguer trois formes principales, savoir :

La corolle rosacée,
Fig. 131. Colza.
Corolle cruciforme.
dont nous trouvons le type dans la rose sauvage ou fleur de l’églantier. Elle se compose de cinq pétales sans onglet, étalés en rosace. La plupart de nos arbres fruitiers, poirier, pommier, cerisier,
Fig. 130. Fraisier.
Corolle rosacée.
pêcher, prunier, abricotier, cognassier, amandier, ont des fleurs se rapportant à cette forme.

La corolle cruciforme appartient au colza, au radis, au navet, au chou, enfin à la famille des crucifères. Elle se compose de quatre pétales à long onglet, opposés deux à deux et figurant ainsi une croix.

La corolle caryophyllée a pour type l’œillet et se retrouve dans toute la famille des caryophyllées, dont l’œillet lui-même fait partie. Elle comprend cinq pétales dont le limbe s’infléchit à angle droit à l’extrémité d’un long onglet, qui plonge dans un profond calyce monosépale.

B. Corolles polypétales irrégulières.

Une seule forme porte un nom spécial, celui de corolle papilionacée ; les autres sont comprises sous une dénomination qui ne précise rien. Accordons notre attention à la structure si remarquable de la fleur du pois. Le calyce monosépale enlevé, nous reconnaîtrons cinq pétales inégaux, dont le plus grand occupe la partie supérieure de la fleur et s’épanouit en large limbe.

Fig. 132. Lychnis.
Corolle caryophyllée.
Fig. 133. Pois.
Corolle papilionacée.

Ce pétale prend le nom d’étendard. Deux autres pétales, de dimension moindre et semblables entre eux, occupent chacun l’un des flancs de la fleur, et viennent s’adosser par leur bord en avant. On les nomme les ailes. Enfin sous l’espèce de toit formé par les deux ailes, est une pièce légèrement courbée à la face inférieure et imitant l’arête d’une carène de navire. Cette forme lui a valu le nom de carène. Cette pièce est formée de deux pétales accolés ou même légèrement soudés l’un à l’autre. Dans la cavité ou nacelle qui résulte de leur ensemble, sont contenus les organes de la fructification. La corolle ainsi construite prend le nom de papilionacée, à cause d’une vague ressemblance de papillon qu’on a voulu y voir. Elle est caractéristique de la famille des papilionacées, à laquelle appartiennent le pois, le haricot, la fève, le trèfle, la luzerne.

Les autres formes irrégulières de la corolle polypétale, comme celle de la pensée, de la violette, de la balsamine, de la capucine, des orchis, de l’aconit, du pied d’alouette, sont comprises sous la dénomination générale de corolles anomales.

C. Corolles monopétales régulières.

Dans cette division sont comprises sept formes :

1o Corolle tubulée. Elle se compose d’un tube plus ou moins long,
Fig. 136. Bourrache.
Corolle rotacée.
sans épanouissement d’ampleur disproportionnée. Les fleurons des composées, les fleurs de consoude officinale, appartiennent à cette forme.

2o Corolle campanulée. Par son tube large à la base et graduellement évasé, elle rappelle la forme d’une cloche. Exemple : les fleurs des campanules.

Fig. 134. Consoude officinale.
Corolle tubulée.
Fig. 135. Liseron.
Corolle infundibuliforme.
Fig. 137. Bruyère cendrée.
Corolle urcéolée.

3o Corolle infundibuliforme. Comme son nom l’indique, elle a la forme d’un entonnoir plus ou moins ouvert. Exemples : le liseron, le tabac, la stramoine.

4o Corolle hypocratériforme. Limbe étalé à plat, en soucoupe, à l’extrémité d’un tube long et étroit. Le jasmin, le lilas, la primevère.

5o Corolle rotacée. Limbe étalé à plat, en roue, à l’extrémité d’un tube très-court. Bourrache, mouron.

6o Corolle étoilée. Limbe à cinq divisions aiguës, formant les cinq branches d’une étoile, à l’extrémité d’un tube très-court. Garance, caille-lait, et en général la famille des rubiacées.

7o Corolle urcéolée. Corolle renflée en manière de petite cruche, et rétrécie à l’orifice. Exemples : les fleurs des diverses bruyères.

D. Corolles monopétales irrégulières.

Dans cette division se classent les formes suivantes :

1o Corolle labiée. Cinq lobes, tantôt plus, tantôt moins distincts, composent le limbe, épanoui à l’extrémité d’une longue partie tubuleuse, et indiquent cinq pétales dans la structure de cette corolle. Ils se divisent en deux groupes inégaux ou lèvres, séparées l’une de l’autre par deux profondes échancrures latérales. La lèvre supérieure comprend deux lobes, indiqués fréquemment, mais non toujours, par une fissure médiane ; la lèvre inférieure en comprend trois, presque toujours nettement accusés. En outre, les deux lèvres sont largement bâillantes, et laissent à découvert l’entrée ou la gorge de la partie tubuleuse. La famille des labiées, à laquelle appartiennent le thym, la sauge, le basilic, la menthe, la lavande, le romarin, la sarriette, doit son nom à cette configuration labiée de la corolle, générale dans l’ensemble des végétaux qu’elle comprend. Le calyce est lui-même labié, mais l’alternance des sépales et des pétales amène une répartition inverse dans les lèvres des deux verticilles consécutifs. La lèvre supérieure du calyce est à trois sépales, et celle de la corolle à deux pétales ; tandis que la lèvre inférieure comprend deux sépales dans le calyce et trois pétales dans la corolle.

2o Corolle personnée. Comme la précédente, elle est divisée en deux lèvres, la supérieure à deux lobes, l’inférieure à trois ; seulement cette dernière se renfle en une voûte qui ferme l’entrée de la fleur. La pression des doigts sur les côtés fait bâiller les deux lèvres, qui se referment dès que la pression cesse.

Fig. 138. Lamier.
Corolle labiée.
Fig. 139. Muflier.
Corolle personnée.
Fig. 140. Digitale.
Corolle digitaliforme.

De là une certaine ressemblance avec la gueule ou le mufle d’un animal, ressemblance qui fait donner à la plante où cette forme est le mieux accentuée, le nom de muflier ou gueule-de-loup. On a voulu voir encore quelque analogie d’aspect entre les deux grosses lèvres du muflier et les traits exagérés du masque dont les acteurs se couvraient la tête sur les théâtres antiques pour représenter le personnage dont ils remplissaient le rôle. C’est de là que provient l’expression de corolle personnée, du mot latin persona, masque de théâtre.

3o Corolle digitaliforme. La digitale, vulgairement gantelée, gant de Notre-Dame, a des fleurs légèrement irrégulières, dont la forme rappelle l’extrémité d’un doigt de gant. Le nom scientifique de la plante, ses noms vulgaires, ainsi que celui de la corolle, font allusion à cette forme.

Nous avons vu la base de certains sépales se prolonger en une profonde cavité étroite et conique que l’on nomme éperon. La même particularité se retrouve dans les pétales de quelques fleurs. Ainsi l’ancolie a cinq sépales pétaloïdes dont la forme n’a rien d’exceptionnel, mais avec eux alternent cinq pétales prolongés chacun en un long éperon, légèrement crochu à l’extrémité.
Fig. 141. Ancolie.
Pétales éperonnés.
L’éperon est fréquent surtout dans les fleurs irrégulières. Dans le muflier, il se réduit à une gibbosité obtuse ; dans la violette, il forme un sachet un peu courbe ; dans les linaires, il est disposé en long appendice aigu.

Dans certaines conditions, les fleurs irrégulières prennent accidentellement une forme régulière, comme si elles revenaient à un type symétrique dont elles ne seraient que des déviations permanentes. Cette transformation se nomme pélorie. Sans être jamais fréquente, elle apparaît surtout dans les fleurs à forme personnée, notamment dans les linaires. À l’état habituel, une fleur de linaire comprend cinq pétales distribués en deux lèvres. Les deux pétales dont la réunion constitue la lèvre supérieure sont semblables entre eux, mais diffèrent des trois de la lèvre inférieure. Parmi ces derniers, les deux latéraux se ressemblent ; mais le médian, ou pétale inférieur, a une configuration à part, et seul des cinq se prolonge en éperon. Quand la fleur se pélorise, c’est-à-dire prend une forme régulière, tous les pétales sont absolument pareils au pétale éperonné. La corolle est alors parfaitement régulière et comprend cinq lobes égaux,
Fig. 142. Linaire.
Fleurs éperonnées.
terminés chacun par un éperon égal. La régularité ne se borne pas à la corolle, elle affecte aussi le verticille suivant. Dans son état ordinaire, une fleur de linaire contient quatre étamines au lieu de cinq qui serait le nombre normal ; et l’étamine absente est représentée par un vestige de filament sans anthère. Des quatre étamines qui restent, deux sont plus longues et deux plus courtes. Dans la fleur pélorisée, l’étamine absente reparaît, les quatre autres s’égalisent en longueur, et les cinq, toutes exactement pareilles, forment un verticille régulier, alternant avec les cinq lobes de la corolle.