La Quittance de minuit/02/11

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Méline, Cans et Compagnie (Tome deuxièmep. 233-249).


XI

Le piège.


Le bog de Clare-Galway s’étend à l’est de la petite ville de ce nom, entre Corbally et Oranmore.

Le cours de la Moyne, bordé de terres labourables et de petits bois de chêne, le sépare complétement des grands bois qui tournent autour du Tuam, traversent le Mayo, et vont jusqu’aux montagnes du comté de Sligo.

Le bog de Clare-Galway ne présente pas tout à fait le même aspect que les marais ses voisins, et menace le voyageur de dangers plus réels.

Des petites collines qui forment la chaussée du lac Corrib, le bog apparaît comme un taillis épais et bas ; on ne voit nul intervalle entre les troncs rabougris et rampants des bog-pines ; c’est une immense plaine d’un vert rougeâtre, un tapis gigantesque sans tache ni pli.

Lorsqu’on descend au-dessous du bourg de Clare-Galway, la physionomie du bog se modifie sensiblement. Le prétendu taillis est une longue suite de petits mamelons sur lesquels croît le pin de marais ; entre ces mamelons, qui sont tantôt des îles, tantôt des péninsules, de larges flaques, impossibles à franchir d’un saut, étendent leurs eaux croupissantes.

Dans les autres bogs, les langues de terre serpentent assez régulièrement pour qu’on puisse suivre sa route et parcourir de longues distances sans être obligé de s’arrêter court.

Ici, nul moyen de se diriger à travers le marais ; à chaque instant on se trouve à la pointe de quelque petit promontoire au delà duquel il n’y a rien, sinon la vase profonde.

Il faut de nécessité suivre les routes grossièrement tracées et les chaussées de bois que les gens du pays ont jetées aux endroits les moins praticables.

La route directe de Tuam à Galway passe au beau milieu du marais. La principale chaussée de planches est destinée à faciliter ce trajet. Elle a près d’un mille de long et seulement quelques pieds de largeur.

Il est un endroit, dans le parcours de cette voie périlleuse, où le touriste le plus résolu sent son cœur faiblir. La chaussée, qui dans toute sa longueur s’appuie, à de courts intervalles, sur quelques fragments de terre ferme, n’a ici pour soutiens que des troncs d’arbres jetés de distance en distance sur une boue plus liquide que du mortier.

Ce lac de fange est formé par le cours d’un petit ruisseau nommée le Doon, qui prend sa source vers le comté de Roscommon et va se jeter dans le lac Corrib. Forcé de traverser le terrain plat des bogs, le ruisseau élargit son lit outre mesure ; il n’a plus de cours : ce sont de petits filets d’eau presque imperceptibles qui se frayent un passage lent parmi la terre délayée.

Hors du marais le ruisseau se reprend à couler entre deux rives que sépare à peine la largeur d’une enjambée ; dans le marais il s’étale sur une étendue de plusieurs centaines de pieds.

À cet endroit, la chaussée de planches tremble sous le moindre poids ; les bonnes gens du pays prétendent que les troncs d’arbres la font plus solide sur ce point que partout ailleurs ; mais c’est chose effrayante que de voir ce sentier mobile qui gémit et ondoie au-dessus du fangeux précipice.

Quelques heures après le tumultueux conseil tenu dans la galerie du Géant, à la pointe de Ranach, on aurait pu voir un nombre considérable de paysans armés de scies et de pioches qui se dirigeaient vers le cours du Doon.

Ils venaient de différents côtés, mais la plupart tournaient le dos au lac Corrib.

Ils se réunirent sur un tertre couvert de pins et y tinrent une sorte de conseil. Le soleil commençait à percer le brouillard ; c’était à peu près l’instant on la petite Su et son frère Paddy arrivaient à la ville de Tuam.

Les paysans irlandais rassemblés sur le tertre avaient l’air fort peu rassurés. Ils jetaient leurs regards à droite et à gauche, comme s’ils eussent craint d’être surpris. Leurs outils les embarrassaient ; ils eussent voulu le soleil moins clair et le brouillard plus épais.

Néanmoins, après une courte délibération, dans laquelle dix ou douze garçons armés de mousquets jouèrent le rôle d’orateurs, l’indécision eut un terme. Quelques paysans qui portaient sur le dos, en bandoulière, des cornets à bouquins, se détachèrent du groupe principal et s’éloignèrent dans diverses directions.

On les vit s’avancer avec précaution, sauter çà et là les flaques de boue les moins larges, puis se cacher enfin dans quelques bouquets de bog-pines.

Les uns se tenaient en deçà, les autres au delà du cours du Doon. C’étaient comme des sentinelles chargées de surveiller le passage dangereux.

Le gros du groupe se mit en marche à son tour, après qu’une demi-douzaine de larges bouteilles eurent circulé de rang en rang et reçu l’accolade de chacun.

Ils descendirent du tertre où ils s’étaient tenus jusqu’alors et poussèrent vers le passage du Doon, aussi directement que le leur permettaient les difficultés du terrain.

Ils atteignirent la chaussée de planches et mirent leurs jambes nues dans la vase, le long de ses bords vermoulus.

Le plus grand nombre était à cheval sur les troncs d’arbres, afin de ne se point noyer dans l’océan de boue qui s’étendait autour deux.

Les hommes armés de mousquets restaient sur la chaussée et faisaient office du corps de réserve qui, dans toute expédition bien menée, protège les travailleurs.

Le Rubicon était franchi ; le premier mouvement de frayeur avait cédé au désir de la vengeance. On entendit bientôt de toutes parts le bruit des scies et le son plus éclatant des haches, attaquant les madriers de la chaussée.

C’était un rude travail. Les pièces de bois épaisses reposaient la plupart du temps à plat sur la terre délayée, et la scie ne pouvait point jouer. D’un autre côté, le cornet à bouquin des sentinelles retentissait à chaque instant, annonçant l’approche d’un témoin suspect. Il fallait s’arrêter et attendre.

Mais le témoin était toujours un homme du pays qui, obéissant aux ordres des sentinelles, consentait à passer au large, et qui parfois même poussait la bonne volonté jusqu’à se joindre aux travailleurs.

Ceux-ci étaient pour le plus grand nombre composés de nos nocturnes connaissances de la galerie du Géant. Il y avait là le grand Mahony, armé d’une hache énorme, et qui achevait ordinairement d’un seul coup ce que la scie n’avait pu faire.

Il y avait Mac-Duff qui portait son shillelah attaché derrière le dos et sciait de son mieux, en chantant un lilliburo pour se donner courage ; le pauvre Pat, qui ne faisait pas grande besogne, mais qui en revanche tremblait de tous ses membres.

Ce bon garçon avait tout à craindre ; sa vie se passait en de légitimes angoisses : d’un côté, les Molly-Maguires qui le surveillaient, et pour qui toute faute était sans pardon ; de l’autre, les gens de lord Montrath dont il mangeait le pain, et quel bon pain !

Au moindre soupçon, sa charge lui eût été à coup sûr enlevée, sa chère charge qui lui donnait bien quelquefois à trembler à cause du monstre enfermé dans les ruines de Diarmid, mais qui en définitive était bien douce et permettait au pauvre Pat de manger, de dormir et de boire mieux et plus longtemps que pas un Irlandais.

Chaque fois que le cornet à bouquin des sentinelles retentissait, Pat se sentait perdre le cœur. Il se voyait battu, assommé, pendu, et quand ses idées prenaient une tournure moins sombre, il se voyait chassé de ce bon nid qu’il s’était fait dans les ruines de Diarmid, et réduit au lamentable état de travailler beaucoup pour manger très-peu.

Lui qui aimait tant à manger beaucoup et à ne travailler guère !…

Gib Roe était aussi parmi les ouvriers de destruction ; sa bêche tranchante attaquait le bois vermoulu avec une sorte de fureur. Au fond de l’âme, Gib Roe pensait bien contribuer à une œuvre pie, et il se disait, le malheureux, que le meurtre des dragons protestants compenserait ou à peu près dans la divine balance le meurtre de Mac-Diarmid catholique.

Les hommes armés de mousquets s’échelonnaient le long de la chaussée et veillaient. Un seul parmi eux portait le voile noir sur son visage. C’était un grand jeune homme aux formes élégantes et souples. Sa tête se penchait sur sa poitrine dans une attitude d’hésitation et de tristesse.

Il était appuyé sur son mousquet et demeurait immobile depuis que le premier coup avait attaqué la chaussée.

— Hardi, mes bons garçons ! disait Mahony le Brûleur, dont la hache tranchait le bois comme du fromage. Ce sont ici les apprêts du bal !… à bientôt la danse !

Och ! criait Mac-Duff, qui poussait et retirait sa scie avec effort ; nous méritons bien de voir quelque chose de joli, car la besogne est rude.

— Mon pauvre corps est tout en sueur, murmurait Pat.

— N’aie pas peur, reprenait Mac-Duff ; quelque jour, mon vieux coquin de Pat, nous te sécherons avec un fagot de bog-pine.

La sueur de Pat devenait froide, et ses mains ne pouvaient plus tenir la scie.

Le travail avançait ; mais le soleil montait à l’horizon et dissipait peu à peu le brouillard.

Le temps pressait ; car l’occasion était unique, et il ne fallait pas laisser la besogne inachevée.

Le géant redoublait d’efforts. Sa grande figure, rougie par la chaleur, s’élevait au-dessus de toutes les autres têtes ; il frappait sans relâche ; sa hache émoussée ne coupait plus le bois, elle le broyait.

— Halte ! dit Mac-Duff ; causons un peu avec le potteen, ou nous mourrons comme des chiens sur la place !

Le géant, malgré son ardeur, n’avait point d’argument sérieux à opposer a cette proposition. Le silence succéda pour un instant au grincement des scies et au fracas de la hache ; des cruches de potteen, mises en réserve, circulèrent dans les rangs des travailleurs.

Durant ce court moment de silence, on entendit comme un bruit vague aux alentours.

— Qui diable avons-nous là ? demanda le Brûleur en interrogeant la brume d’un regard inquiet.

Pat, qui devançait tout le monde lorsqu’il s’agissait d’avoir peur, laissa tomber la cruche qu’il tenait à la main.

Le vase lourd s’enfonça lentement dans la fange délayée et disparut peu à peu.

C’était comme un avant-goût du sort qui attendait les dragons de la reine…

Mais personne n’y fit attention en ce moment ; la panique est tôt venue dans le cœur des paysans irlandais.

Ils s’arrêtèrent tous, et prêtèrent l’oreille en tremblant ; la plupart avaient bonne envie de déguerpir.

Le bruit continuait cependant ; on eût dit des chuchotements et des éclats de rire étouffés.

— Oh ! oh ! s’écria Mac-Duff en se touchant le front, j’avais trop bu cette nuit dans la galerie, et je crois que j’ai dit quelques mots à Madge, ma femme, en passant…

Un éclat de rire qui partait de la touffe de bog-pine la plus voisine répondit à cet aveu.

En même temps tous les petits bouquets de pins, aussi loin que la brume laissait pénétrer le regard, semblèrent s’animer ; partout apparurent des têtes rouges ou blanches. La femme de Patrick Mac-Duff n’avait point été plus discrète que son mari ; tout ce qui portait un jupon dans Knockderry et dans le bourg de Corrib s’était donné rendez-vous autour de la chaussée de planches. Le spectacle promettait d’être curieux : les bonnes femmes avaient à choisir entre la noyade des dragons et les élections de Galway ; elles avaient opté pour les dragons, quittes à regagner après la ville au pas de course.

Si bien que chaque buisson cachait une mante rouge, et comme il n’y avait point de sentinelle entre le lac et la chaussée, les bonnes femmes avaient pu s’approcher jusqu’à une centaine de pas des travailleurs dont elles n’étaient séparées que par le lit fangeux du Doon.

Le géant regarda Mac-Duff d’un air menaçant, et peu s’en fallut que ce dernier ne payât son indiscrétion de sa vie ; c’était le droit. Mais Muc-Duff, fanfaron et bavard, avait beaucoup d’amis dans cette foule bavarde et fanfaronne ; chacun était d’ailleurs si content de n’avoir plus peur, que le vent tournait à la clémence.

Un cri de pardon s’éleva ; la hache de Brûleur, qui tournait autour de sa tête, au lieu d’aller vers Mac-Duff, retomba sur le bois et broya du coup un énorme madrier.

— Si c’avait été moi, murmura le pauvre Pat, Dieu sait où je serais maintenant !

— À tous les diables, mon fils, répliqua Mac-Duff, qui, déconcerté un instant, reprenait son audace après le péril. À l’ouvrage, vous autres !… il faut que les dragons nous payent cela.

— La première femme qui parlera, dit la grosse voix du Brûleur, fera un plongeon dans le bog. Le silence répondit à cette menace ; mais il est à croire que les bonnes femmes prirent leur revanche dès que le bruit du travail eut recommencé.

La scie mordit de nouveau le bois, la hache fit rage. Durant une demi-heure encore, ce fut un assourdissant fracas, interrompu seulement de temps à autre, lorsque le cri d’un cornet à bouquin sonnait l’alarme.

Le brouillard achevait de se lever ; le soleil resplendissait au ciel ; on voyait encore la brume comme une barrière circulaire et lointaine, qui laissait à découvert un large rond de verdure à reflets fauves.

— C’est fini, dit le Brûleur en essuyant du revers de sa main son front tout ruisselant de sueur, je vais essayer ça.

Les madriers étaient coupés de distance en distance, de manière à pouvoir basculer sur les troncs d’arbres qui leur servaient d’appui. Mahony monta sur un de ces troncs d’arbre dont l’extrémité dépassait le rebord de la chaussée ; il mit son pied sur la planche que le poids de son corps fit tourner lentement.

Une acclamation générale accueillit cette épreuve.

— Le Brûleur est bien lourd, dit Mac-Duff, mais les chevaux des Saxons sont aussi lourds que lui.

— C’est pourtant moi qui ai scié la planche à cette place, murmura le pauvre Pat ; et dire que personne ne m’en sait gré !…

Le jeune homme au masque noir était toujours appuyé d’une main sur son mousquet ; son autre main soulevait un coin de son voile.

Sous la toile était la figure pâlie et fatiguée de Jermyn Mac-Diarmid.

Il regardait l’œuvre de destruction d’un œil morne et alourdi.

Il y avait sur son visage une amère détresse, et une tempête était dans son cœur. Son âme, que Dieu avait faite généreuse, se révoltait d’instinct énergiquement contre ce meurtre lâche.

À cet instant suprême, une voix s’élevait au dedans de lui et lui criait : « Arrête ! » Il hésitait. Il avait comme un vague désir de s’élancer sur la route de Tuam et de crier à son rival : « La mort est là, n’avancez pas ! »

Mais cet homme ! oh ! cet homme qui lui enlevait le cœur d’Ellen ! il le haïssait d’une haine fougueuse et profonde autant que son amour.

Il était emporté par une puissance mystérieuse ; sa volonté muette ne lui parlait plus ; il y avait un épais bandeau sur sa raison ; il n’était plus lui-même ; c’était comme une folie.

Ellen ! Ellen ! ce nom emplissait son cœur ; cette pensée était sa pensée unique, incessante ; il ne voyait rien qu’Ellen ; Ellen était son seul désir en ce monde et dans l’autre.

Et cet homme était venu lui voler le cœur de la noble heiress !

Jermyn restait cloué à la même place, regardant toujours l’endroit où la planche avait basculé, l’endroit où peut être le sabot du cheval de Mortimer toucherai la fange mortelle pour la première fois.

Ce vide qui restait entre les deux fragments du madrier fascinait son œil ; son regard ne s’en pouvait point détacher, et sa prunelle s’allumait sous ses sourcils froncés convulsivement.

C’est que la nuit était bien près encore, cette nuit d’angoisses où Jermyn avait si cruellement souffert !

Tout revenait à son souvenir, et les images évoquées vivaient devant sa vue.

Oh ! cette nuit avait mis une cuirasse autour du cœur de l’enfant ! lui aussi était maintenant impitoyable !

C’était un cœur doux et timide que l’amour jetait violemment hors de sa voie ; et ceux-là sont les plus terribles.

Il avait aimé dans le silence, avec respect, avec idolâtrie, comme on adore Dieu.

Depuis cette heure où finit l’enfance, et où l’âme, s’essayant à sentir, balbutie ses premières impressions, Jermyn aimait ainsi, exclusivement et passionnément. Il ne se souvenait point de n’avoir pas aimé. C’était sa vie entière dans le passé, son seul espoir dans l’avenir.

Bien des fois, Jermyn avait remercié Dieu de ne lui avoir point donné pour rival un de ses frères…

Mais son rival était un Anglais, un Saxon détesté d’avance, un protestant, un ennemi.

Ce matin, quand Ellen était rentrée de son excursion nocturne, Jermyn n’avait point levé sur elle son regard ; il n’avait point bougé, tant il était absorbé dans sa haine, qui était une portion de son amour.

Le Brûleur avait dû parler cette nuit, le sort de sa vengeance était décidé désormais…

Il était resté là des heures entières, courbé sous le poids de sa penser.

Jermyn était brave ; s’il attaquait ainsi son ennemi ce n’était point par lâcheté ; bien souvent il avait tressailli d’envie en songeant à la possibilité de se trouver face à face avec le major et l’épée à la main.

Mais quelque chose lui disait que le meurtrier de Percy Mortimer serait pour Ellen un éternel objet d’horreur ; il n’osait pas tuer, parce qu’il espérait toujours être aimé.

Il saisit un des mousquets suspendus au-dessus de la cheminée, et suivit le Brûleur qui se dirigeait, une hache à la main, vers la chaussée de planches.

Depuis le premier coup de hache, il avait assisté, immobile et muet, à l’œuvre de destruction.

Maintenant tout était dit, et, pour la première fois, sa conscience se faisait entendre.

Mais à sa voix étouffée répondait la grande voix de la haine. Jermyn parvint à regarder sans frémir l’endroit où la première planche basculait sur le tronc d’arbre, l’endroit où le major Percy Mortimer allait disparaître bientôt dans sa tombe de fange.

Il laissa retomber son masque de toile, mit son fusil sur son épaule, et dit d’un ton froid :

— C’est bien ; éloignons-nous.

L’instant d’après, un silence profond régnait au lieu d’où s’élevait naguère l’assourdissant fracas des haches et des scies.

De loin, la chaussée de planches présentait son aspect ordinaire, et rien n’annonçait un piège.

Le bog avait repris sa physionomie solitaire ; aussi loin que pouvait s’étendre la vue, on n’apercevait rien.

Seulement, de temps à autre, les branches rabougries de quelques buissons de bog-pine s’agitaient tout à coup, bien que nul vent ne soufflât sur le marais. Un murmure indistinct se faisait. Çà et là, derrière les rameaux d’un vert roussâtre, s’étouffait un éclat de rire…