La Terre de Chauvirey/Généalogie Faulquier 2

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Branche de la maison DE CHAUVIREY La terre de Chauvirey Troisième branche des FAULQUIER





Seconde branche des FAULQUIER

Ils deviennent possesseurs du château de Vitrey

Leur descendance par les femmes : MONTESSUT, CHABOT, BONNEVAL

Acquisition par une nouvelle branche des MONTESSUS


12B. GIRARD DE FAULQUIER, second fils de Claude Ier, eut par le partage de la succession de ses père et mère, le 25 mai 1553, la moitié du Château-Dessus, le quart de la seigneurie de Chauvirey-le-Châtel, Vitrey et Ouge, et le tiers de celles de Chauvirey-le-Vieil et la Quarte. Il fut appelé le seigneur de Vitrey afin de le distinguer de son frère aîné, que l'on appelait le seigneur de Chauvirey. Il céda sa moitié du Château-Dessus à Claude de Chauvirey, qui lui donna en échange le château de Vitrey, par contrat du 26 mai 1565, ainsi qu'il a été dit page 67[1].

Girard hérita plus tard de son frère Claude III, seigneur de Marrigny, mort sans postérité, et qui, par son testament, lui laissa la terre de Marrigny en préciput, et la moitié de ce qu'il possédait dans la terre des Chauvirey, l'autre moitié devant passer à ses deux neveux Humbert-Claude et Jean-François, fils de Claude II dit le Vieux, avec lesquels il fit un traité de partage le 2 mai 1579. Il prit dès lors la qualité de seigneur de Marrigny ; mais il ne conserva cette terre que peu de temps, ayant été obligé de la vendre sur les poursuites de ses créanciers.

La terre de Marrigny, aujourd'hui Marrigna[2], était du bailliage d'Orgelet.

Girard mourut avant 1585 et laissa trois fils et deux filles : Claude-François, qui suit, Edmond, qui fut chanoine-comte de Lyon[3], Catherine, qui suivra, Nicolas, Marguerite, morte jeune.

Nicolas, Catherine et Marguerite étaient mineurs à la mort de leur père, ainsi que cela résulte du dénombrement donné pour eux, en avril 1585, par noble sieur Jean Dubois, leur curateur.

Nicolas avait eu en partage tout ce que son père possédait à Ouge ; mais il mourut bientôt après et laissa sa succession à son frère Claude-François.


13B. CLAUDE-FRANÇOIS DE FAULQUIER, qui mourut en 1594, avait épousé Françoise de Malain.

Malain porte parti d'azur et d'argent chargés, l'azur d'un sauvage de carnation couvert et couronné de feuilles de lierre de sinople, tenant de la main droite une massue d'or, la main gauche appuyée sur la hanche ; et l'argent d'un lion rampant de gueules.

Claude-François de Faulquier et Claude de Chauvirey présentèrent conjointement, à la cure de Chauvirey-le-Vieil, le sieur François Derupt, le 25 janvier 1586.

On procéda le 20 août 1594 à un inventaire bénéficiaire des biens de Claude-François de Faulquier et de Girard son père, et leurs créanciers en poursuivirent la vente. La veuve de Claude-Frauçois y mit opposition tant en son nom que comme tutrice de ses enfants mineurs ; la procédure fut longue ; enfin un décret d'autorité du parlement de Dole, de 1605, adjugea tous ses biens à André Bernard de Montessus, mari de Catherine de Faulquier, sœur de Claude-François[4].

Claude-François de Faulquier laissa plusieurs enfants, mais on ignore complètement ce qu'ils sont devenus ; ils se nommaient Edme, Claude, Jean-Baptiste, Angélique, Anne, Constance.

Cette famille est complètement éteinte depuis cette époque.

Il semble qu'une sorte de fatalité ait pesé tout à coup sur les divers propriétaires de la terre de Chauvirey. Les trois seigneurs entre lesquels elle était partagée virent leurs biens vendus par expropriation dans un espace de moins de dix ans, de 1603 à 1609. Ce fut un bon moment pour les procureurs et pour les huissiers, qui tous à l'envi faisaient des masses d'écritures ; les notaires y trouvèrent bien aussi leur part.


13B bis. CATHERINE DE FAULQUIER épousa André Bernard de Montessus, chevalier de l'Ordre du roi, seigneur de Soirans[5], La Vesvre, etc., qui donna son dénombrement à la Chambre des comptes, à Dole, en 1608.

Montessus porte d'azur au chevron d'or accompagné de trois molettes d'éperons de même[6].

C'est une famille du duché de Bourgogne dont il y a eu plusieurs branches distinguées par des noms de terre : Ruily, Balore, Soirans, Vitrey, etc. ; ils ont de belles alliances, et ont eu anciennement des comtes de Lyon, des chevaliers de Saint-Georges, des dames de Château-Chalon ; ils avaient aussi de belles charges.

Un arrêt du parlement de Dole, rendu le 20 février 1616 contre André Bernard de Montessus et sa femme, accorde aux habitants des divers villages de la terre le droit de mort-bois et bois-mort dans toutes les forêts de tous les seigneurs de Chauvirey, excepté dans le bois des Verroux.

A l'occasion de la qualification de seigneur de Soirans que prenait André Bernard de Montessus, il est peut-être à propos de faire remarquer combien entraînait d'inconvénients l'usage où l'on était autrefois de négliger trop souvent d'énoncer dans les actes, même les plus importants, les noms de famille de ceux qui étaient parties ou témoins, et de ne les désigner que par des noms de terre qui, changeant souvent à chaque génération et passant même d'une famille à une autre, causaient au bout d'un certain temps une confusion presque inextricable. C'est ainsi que dans le détail du ban de 1629 dont il est question à la page 125[7], se trouve nommé comme imposé à Vitrey le sieur de Soirans, sans aucune autre désignation, et cependant il s'agissait d'André Bernard de Montessus ; c'est encore ainsi qu'il est rappelé comme acquéreur d'une partie de la terre de Chauvirey dans les motifs d'un arrêt du parlement de Besançon du 27 avril 1745. Puis souvent le même nom se trouve écrit de diverses manières, ou bien le même homme est désigné tantôt sous son nom de famille, tantôt sous celui d'une terre, de manière à laisser croire qu'il ne s'agit point du tout de la même personne ; aussi faut-il, pour s'y retrouver aujourd'hui, avoir une certaine connaissance des anciennes familles et des terres qu'elles ont possédées à diverses époques.

Il n'est peut-être pas sans intérêt de signaler aussi l'inconvénient des documents historiques puisés à des sources et des époques différentes, et colligés ensuite à un seul point de vue. M. Charles Longchamps, avocat à Vesoul, et membre de la Commission archéologique de la Société d'agriculture, sciences et arts du département, a, sous le titre de Glanures, publié dans le Journal de la Haute-Saône de 1852 à 1856 une série de renseignements très intéressants sur l'histoire et la statistique des communes du département ; mais il est fort regrettable qu'il n'ait pas choisi une seule et même époque pour la nomenclature qu'il donne, des possesseurs des diverses terres au 17e siècle, de même qu'il a pris une date unique, l'année 1614, pour la statistique de la population des diverses communes. Il serait aussi à désirer qu'il eût pu se procurer des documents plus exacts sur les divers possesseurs des terres ; il en résulte des confusions fort embarrassantes pour ceux qui veulent consulter ce travail. En ce qui concerne Chauvirey, par exemple, il indique comme possesseurs à Chauvirey-le-Châtel MM. Lullier, et à Chauvirey-le-Vieil MM. d'Augicourt et Lorillard. Or, à cette époque, Chauvirey-le-Châtel et Chauvirey-le-Vieil ne formaient, comme on l'a vu, qu'une seule et même terre, dont dépendaient aussi Vitrey, Ouge et la Quarte, dans laquelle les Lullier n'avaient qu'un huitième et le seigneur d'Augicourt quelques propriétés seulement, tandis que les Du Châtelet et les Montessus, que M. Longchamps passe entièrement sous silence, en possédaient les dixseizièmes. Quant au sieur Lorillard ou à ses héritiers, ils en avaient réellement le quart ; mais ici se présente l'inconvénient de n'avoir pas choisi une époque unique pour toutes ces diverses indications ; car le sieur Orillard, désigné comme possesseur à Chauvirey, ne l'est plus à Aboncourt, Gesincourt et Nervezain, que M. Longchamps attribue au comte de Verton. Or ces trois dernières terres et celle de Chauvirey sont arrivées en même temps aux de La Fontaine de Verton, à titre de successeurs du sieur Orillard, comme on l'a vu précédemment.

Il en est de même en ce qui concerne Preigney, attribué exclusivement aux Matherot, qui ne l'avaient que conjointement avec les Lullier.

On a remarqué aussi, en passant, que Moffans est attribué au marquis de Trichateau et au maréchal de Lorraine. Or les deux ne faisaient qu'une seule et même personne, Erard Du Châtelet.

André de Montessus et Catherine de Faulquier n'eurent qu'une fille unique nommée Françoise, qui suit.


14B. FRANÇOISE BERNARD DE MONTESSUS épousa Charles de Chabot, gentilhomme de la chambre du roi, grand-maître des eaux et forêts du pays messin. Leur contrat de mariage, en date du 12 avril[8] 1616, fut passé au château de Soirans devant Me Huenot, notaire à Plumet.

Chabot porte d'or à trois chabots de gueules posés 2 et 1.

Charles de Chabot donna son dénombrement le 23 septembre 1617.

Charles de Chabot et Françoise de Montessus eurent pour enfants : Jacques comte de Charny, mort sans postérité en 1644, Marguerite-Françoise, qui suit, Marie-Charlotte, religieuse.


15B. MARGUERITE FRANÇOISE DE CHABOT, dame de Charroux, fut mariée à haut et puissant seigneur Henri comte de Bonneval, dont elle eut plusieurs enfants, et notamment Jeanne, qui suit ; elle mourut en 1654.

Bonneval portait d'argent à la fasce d'azur chargée de trois coquilles d'or.


16B. JEANNE DE BONNEVAL, dame de Vitrey, qui avait de son chef et de celui de ses sœurs légitimaires droit à moitié dans les terres de Franche-Comté, en acquit les autres portions, le 6 mai 1672, du chevalier de Bonneval stipulant pour lui, pour le comte de Bonneval et pour ses autres frères et sœurs.

Elle épousa la même année Marie-Beaune Bernard de Montessus, seigneur de Bellefvêvre, Bisey, Laperey, Ballore, etc. etc., gouverneur de la ville de Beaune, dont il était filleul.

Marie-Beaune et Jeanne de Bonneval n'ayant pas d'enfants vendirent, par acte du 14 novembre 1676, toutes leurs propriétés de Chauvirey à Louis Bernard de Montessus, frère aîné de Marie-Beaune.

Puis, devenu veuf, Marie-Beaune épousa, le 21 mars 1677, dame Françoise de Choiseul, fille de haut et puissant seigneur Clériadus de Choiseul, marquis de Lanques ; ils eurent une fille unique, Marie-Charlotte, mariée à Paul-Henri Bernard de Montessus, baron de Rully.


16B bis. LOUIS BERNARD DE MONTESSUS épousa, le 3 mars 1658, Jacqueline de La Cour.

La Cour portait contrevairé d'or et de sable à la bande de gueules.

Dans un contrat du 22 novembre 1682, Louis est désigné comme neveu de Françoise Bernard de Montessus ; mais il n'était réellement que le fils de son cousin issu de germain[9]. Louis eut trois enfants : Jean-Étienne, qui suit, Françoise-Nicole, morte sans alliance, Charlotte, mariée à Jean-François de Pointe, seigneur de Bourguignon.

Louis était mort avant 1701, ainsi qu'il résulte d'une transaction passée le 10 janvier 1701 entre Jean-Étienne Bernard de Montessus et Françoise-Nicole, sa sœur, comme procuratrice de dame Jacqueline de La Cour, leur mère relicte de messire Louis Bernard de Montessus[10].


17B. JEAN-ÉTIENNE BERNARD DE MONTESSUS épousa, suivant son contrat de mariage du 11 décembre 1693, Jeanne-Guillemette de Pointe, dont le frère Jean-François avait épousé Charlotte de Montessus, sœur de Jean-Étienne.

Pointe porte d'or à trois lions naissants de sable posés 2 et l.

La dernière descendante de cette branche avait épousé M. Favière de Charmes, conseiller au parlement de Besançon, aïeul de MM. Léonce et Eusèbe Terrier de Santans.

Jean-Étienne de Montessus et Jeanne-Guillemette de Pointe eurent pour enfants :

1° Louise-Françoise, née au château de Vitrey le 17 avril 1695, morte jeune. Elle eut pour parrain et marraine Jean-François de Pointe, seigneur de Bourguignon, son aïeul, et Claude-Françoise Chapuis, femme de celui-ci.

Chapuis portait d'azur à la licorne saillante d'argent.

Cette famille s'éteint ; le marquis Chapuis de Rosières, mort il y a quelques années, en était le dernier descendant mâle.

2° Jean-François, né au château de Vitrey le 23 octobre 1696, mort jeune. Il eut pour parrain Jean-François de Pointe, son aïeul, et pour marraine dame Nicole de Pointe, dame de Pisseloup.

3° Charlotte, née au château de Vitrey le 2 février 1698. Elle eut pour parrain Jean-Pierre Camus, conseiller au parlement de Besançon, et pour marraine Charlotte de Montessus, épouse de Jean-François de Pointe, seigneur de Bourguignon, sa tante. Elle fut mariée à Gaspard Terrier, seigneur de Pont, frère de Jean-Baptiste Terrier, seigneur de Ranzevelle et de Corre, capitaine de carabiniers, qui n'a laissé qu'une fille. Mme de Boulignez. Gaspard Terrier de Pont et Charlotte Bernard de Montessus eurent trois filles, dont aucune ne fut mariée : 1° Marie-Ursule, appelée Mlle de Rupt ; 2° Charlotte-Béatrix de Pont ; 3° Jeanne-Claude de Pont

Camus portait d'or à trois têtes, de lion arrachées de sable, lampassées de gueules.

Cette famille est éteinte.

4° Claude, né au château de Vitrey le 22, et baptisé le 28 février 1699, mort enfant. Il eut pour parrain Claude de Montessus, capitaine de carabiniers, et pour marraine demoiselle Béatrix de Pointe.

5° Jean-Pierre, qui suit.

6° François-Salomon, qui suivra.


18B. JEAN-PIERRE BERNARD DE MONTESSUS, né le 26 septembre 1700, eut pour parrain Jean-Pierre Camus conseiller au parlement de Besançon, et pour marraine dame Marie-Béatrix Du Châtelet, marquise d'Ambly ; son acte de baptême porte qu'il fut baptisé en péril de mort, à Ouge, le 31 octobre 1700.

Jean-Pierre Bernard de Montessus, chevalier, lieutenant au régiment de cavalerie Royal-étranger, héritier universel de son père, mourut sans avoir été marié, et laissa tous ses biens à son frère. Il vivait encore en 1734 ainsi qu'il résulte d'une transaction entre lui et Edme-Philippe Régent, à la date du 14 juin 1734.


18B bis. FRANÇOIS SALOMON DE MONTESSUT, devenu héritier de son frère, acheta quelques années après le Château-Dessous de Chauvirey-le-Châtel et toute la portion de seigneurie qui en dépendait, ainsi qu'on l'a dit précédemment; il abandonna dès lors le château de Vitrey, qui n'a jamais eu d'importance et qui depuis n'a plus servi que d'habitation pour des fermiers. Il faut donc, pour ce qui concerne F.-S. de Montessus et ses successeurs, se reporter ci-dessus à la page 134[11].

Notes de bas de page[modifier]

  1. N° de page de l’ouvrage original de 1865
  2. Mém. hist. sur la Ville de Poligny, p. 357
  3. Ibid., p. 358
  4. MM. Coudriet et Chatelet disent bien (p. 392) qu'André de Montessus obtint, par décret du parlement, la part qui était échue à son beau-père ; mais ils négligent de dire qu'il ne l'obtint qu'à titre de dernier et plus fort enchérisseur sur poursuites par expropriation.
  5. C'est à tort que l'on a pris quelquefois ce nom pour celui de Sorans mal orthographié ; Soirans était une terre du duché de Bourgogne, et fait aujourd'hui partie du canton d'Auxonne sous le nom de Soirans-Fouffrans.
  6. Quelques-uns disent de trois étoiles, mais ils se trompent. Du reste il y a peu de différence entre les unes et les autres ; la seule consiste en ce que les molettes sont percées au milieu et que les étoiles ne le sont pas. On croit que plusieurs membres de la famille ont eux-mêmes commis l'erreur dont il s'agit, ou bien ont eu l'intention de changer ces pièces dans leurs armoiries ; ce qui est certain c'est que les plus anciennes portent des molettes. —D'Hozier commet lui-même une autre erreur en disant : trois étoiles d'argent.
  7. N° de page de l’ouvrage original de 1865
  8. Quoique Labbey de Billy dise du 12 janvier.
  9. Françoise était fille d'André, fils de Philibert Ier, fils de Pierre ; Louis était fils de Melchior II, fils de Philibert II, fils de Melchior Ier, fils de Pierre. (Voir la généalogie de cette famille dans l’Histoire de l'Université du comté de Bourgogne, t. II, p. 207.).
  10. Il est mort le 10 mars 1700, à Ouge, ou il demeurait, dit l'acte de décès, qui est signé de douze habitants d'Ouge, sans qu'il soit mention d'aucun membre de la famille.
  11. N° de page de l’ouvrage original de 1865

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