La Toison d’or (Corneille)/Prologue

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Œuvres de P. Corneille, Texte établi par Charles Marty-LaveauxHachettetome VI (p. 253-265).
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PROLOGUE[1]




DÉCORATION DU PROLOGUE.

L’heureux mariage de Sa Majesté, et la paix qu’il lui a plu donner à ses peuples[2], ayant été les motifs de la réjouissance publique pour laquelle cette tragédie a été préparée, non-seulement il étoit juste qu’ils servissent de sujet au prologue qui la précède, mais il étoit même absolument impossible d’en choisir une plus illustre matière.

L’ouverture du théâtre fait voir un pays ruiné par les guerres, et terminé dans son enfoncement par une ville qui n’en est pas mieux traitée ; ce qui marque le pitoyable état où la France étoit réduite avant cette faveur du ciel, qu’elle a si longtemps souhaitée, et dont la bonté de son généreux monarque[3] la fait jouir à présent[4].



Scène première

LA FRANCE, LA VICTOIRE.
La France.

Doux charme des héros, immortelle Victoire,
Âme de leur vaillance, et source de leur gloire,
Vous qu’on fait si volage, et qu’on voit toutefois

Si constante à me suivre, et si ferme en ce choix,
Ne vous offensez pas si j’arrose de larmes 5
Cette illustre union qu’ont avec vous mes armes,
Et si vos faveurs même obstinent mes soupirs
À pousser vers la Paix mes plus ardents désirs.
Vous faites qu’on m’estime aux deux bouts de la terre,
Vous faites qu’on m’y craint ; mais il vous faut la guerre ;10
Et quand je vois quel prix me coûtent vos lauriers,
J’en vois avec chagrin couronner mes guerriers.

La Victoire.

Je ne me repens point, incomparable France,
De vous avoir suivie avec tant de constance :
Je vous prépare encor mêmes attachements ; 15
Mais j’attendois de vous d’autres remercîments.
Vous lassez-vous de moi qui vous comble de gloire,
De moi qui de vos fils assure la mémoire,
Qui fais marcher partout l’effroi devant leurs pas ?

La France.

Ah ! Victoire, pour fils n’ai-je que des soldats ? 20
La gloire qui les couvre, à moi-même funeste,
Sous mes plus beaux succès fait trembler tout le reste ;
Ils ne vont aux combats que pour me protéger,
Et n’en sortent vainqueurs que pour me ravager.
S’ils renversent des murs, s’ils gagnent des batailles, 25
Ils prennent droit par là de ronger mes entrailles :
Leur retour me punit de mon trop de bonheur,
Et mes bras triomphants me déchirent le cœur.
À vaincre tant de fois mes forces s’affoiblissent :
L’État est florissant, mais les peuples gémissent ; 30
Leurs membres décharnés courbent sous mes hauts faits,
Et la gloire du trône accable les sujets[5].
Voyez autour de moi que de tristes spectacles !

Voilà ce qu’en mon sein enfantent vos miracles.
Quelque encens que je doive à cette fermeté 35
Qui vous fait en tous lieux marcher à mon côté,
Je me lasse de voir mes villes désolées,
Mes habitants pillés, mes campagnes brûlées.
Mon roi, que vous rendez le plus puissant des rois,
En goûte moins le fruit de ses propres exploits ; 40
Du même œil dont il voit ses plus nobles conquêtes,
Il voit ce qu’il leur faut sacrifier de têtes ;
De ce glorieux trône où brille sa vertu,
Il tend sa main auguste à son peuple abattu ;
Et comme à tous moments[6] la commune misère 45
Rappelle en son grand cœur les tendresses de père,
Ce cœur se laisse vaincre aux vœux que j’ai formés,
Pour faire respirer ce que vous opprimez.

La Victoire.

France, j’opprime donc ce que je favorise !
À ce nouveau reproche excusez ma surprise : 50
J’avois cru jusqu’ici qu’à vos seuls ennemis
Ces termes odieux pouvoient être permis,
Qu’eux seuls de ma conduite avoient droit de se plaindre.

La France.

Vos dons sont à chérir, mais leur suite est à craindre :
Pour faire deux héros ils font cent malheureux ; 55
Et ce dehors brillant que mon nom reçoit d’eux
M’éclaire à voir les maux qu’à ma gloire il attache,
Le sang dont il m’épuise, et les nerfs qu’il m’arrache.

La Victoire.

Je n’ose condamner de si justes ennuis,
Quand je vois quels malheurs malgré moi je produis ; 60
Mais ce dieu dont la main m’a chez vous affermie

Vous pardonnera-t-il d’aimer son ennemie ?
Le voilà qui paroît, c’est lui-même, c’est Mars,
Qui vous lance du ciel de farouches regards ;
Il menace, il descend : apaisez sa colère 65
Par le prompt désaveu d’un souhait téméraire.

(Le ciel s’ouvre et fait voir Mars en posture menaçante, un pied en l’air, et l’autre porté sur son étoile. Il descend ainsi à un des côtés du théâtre, qu’il traverse en parlant ; et sitôt qu’il a parlé, il remonte au même lieu dont il est parti[7].)



Scène II

MARS[8], LA FRANCE, LA VICTOIRE.
Mars.

France ingrate, tu veux la paix !
Et pour toute reconnoissance
D’avoir en tant de lieux étendu ta puissance,
Tu murmures de mes bienfaits ! 70
Encore un lustre ou deux, et sous tes destinées
J’aurois rangé le sort des têtes couronnées ;
Ton État n’auroit eu pour bornes que ton choix ;
Et tu devois tenir pour assuré présage,
Voyant toute l’Europe apprendre ton langage, 75
Que toute cette Europe alloit prendre tes lois.
Tu renonces à cette gloire ;
La Paix a pour toi plus d’appas,
Et tu dédaignes la Victoire
Que j’ai de ma main propre attachée à tes pas ! 80
Vois dans quels fers sous moi la Discorde et l’Envie
Tiennent cette paix asservie.
La Victoire t’a dit comme on peut m’apaiser ;

J’en veux bien faire encor ta compagne éternelle ;
Mais sache que je la rappelle, 85
Si tu manques d’en bien user.

(Avant que de disparoître, ce dieu, en colère contre la France, lui fait voir la Paix, qu’elle demande avec tant d’ardeur, prisonnière dans son palais, entre les mains de la Discorde et de l’Envie, qu’il lui a données pour gardes. Ce palais a pour colonnes[9] des canons, qui ont pour bases des mortiers, et des boulets pour chapiteaux ; le tout accompagné, pour ornements, de trompettes, de tambours, et autres instruments de guerre entrelacés ensemble et découpés à jour, qui font comme un second rang de colonnes. Le lambris est composé de trophées d’armes, et de tout ce qui peut désigner et embellir la demeure de ce dieu des batailles.)



Scène III

LA PAIX[10] LA DISCORDE, L’ENVIE, LA FRANCE, LA VICTOIRE.
La Paix[11].

En vain à tes soupirs il est inexorable :
Un dieu plus fort que lui me va rejoindre à toi ;
Et tu devras bientôt ce succès adorable
 À cette reine incomparable[12] 90
Dont les soins et l’exemple ont formé ton grand roi.
Ses tendresses de sœur, ses tendresses de mère,
Peuvent tout sur un fils, peuvent tout sur un frère.
Bénis, France, bénis ce pouvoir fortuné ;
Bénis le choix qu’il fait d’une reine comme elle[13] : 95

Cent rois en sortiront, dont la gloire immortelle
Fera trembler sous toi l’univers étonné,
Et dans tout l’avenir sur leur front couronné
Portera l’image fidèle
 De celui qu’elle t’a donné. 100

Ce dieu dont le pouvoir suprême
Étouffe d’un coup d’œil les plus vieux différends,
Ce dieu par qui l’amour plaît à la vertu même,
Et qui borne souvent l’espoir des conquérants,
 Le blond et pompeux Hyménée 105
Prépare en ta faveur l’éclatante journée
Où sa main doit briser mes fers.
Ces monstres insolents dont je suis prisonnière,
Prisonniers à leur tour au fond de leurs enfers,
Ne pourront mêler d’ombre à sa vive lumière. 110
À tes cantons les plus déserts
Je rendrai leur beauté première ;
Et dans les doux torrents d’une allégresse entière
Tu verras s’abîmer tes maux les plus amers.

Tu vois comme déjà ces deux hautes puissances, 115
Que Mars sembloit plonger en d’immortels discords[14],
Ont malgré ses fureurs assemblé sur tes bords
Les sublimes intelligences
Qui de leurs grands États meuvent les vastes corps[15].
Les surprenantes harmonies 120
De ces miraculeux génies
Savent tout balancer, savent tout soutenir.
Leur prudence étoit due à cet illustre ouvrage,
Et jamais on n’eût pu fournir,
Aux intérêts divers de la Seine et du Tage, 125

Ni zèle plus savant en l’art de réunir,
Ni savoir mieux instruit du commun avantage.

Par ces organes seuls ces dignes potentats
Se font eux-mêmes leurs arbitres ;
Aux conquêtes par eux ils donnent d’autres titres, 130
Et des bornes à leurs États.
Ce dieu même qu’attend ma longue impatience
N’a droit de m’affranchir que par leur conférence :
Sans elle son pouvoir seroit mal reconnu.
Mais enfin je le vois, leur accord me l’envoie. 135
France, ouvre ton cœur à la joie ;
Et vous, monstres, fuyez ; ce grand jour est venu.

(L’Hyménée paroît, couronné de fleurs, portant en sa main droite un dard semé de lis et de roses, et en la gauche le portrait de la Reine peint sur son bouclier.)



Scène IV

L’HYMÉNÉE, LA PAIX, LA DISCORDE, L’ENVIE[16], LA FRANCE, LA VICTOIRE.
La Discorde.

En vain tu le veux croire, orgueilleuse captive :
Pourrions-nous fuir le secours qui t’arrive ?

L’Envie.

Pourrions-nous craindre un dieu qui contre nos fureurs
Ne prend pour armes que des fleurs ?

L’Hyménée.

Oui, monstres, oui, craignez cette main vengeresse ; 140
Mais craignez encor plus cette grande princesse[17]
Pour qui je viens allumer mon flambeau :

Pourriez-vous soutenir les traits de son visage ? 145
Fuyez, monstres, à son image ;
Fuyez, et que l’enfer, qui fut votre berceau,
Vous serve à jamais de tombeau.
Et vous, noirs instruments d’un indigne esclavage,
Tombez, fers odieux, à ce divin aspect, 150
Et pour lui rendre un prompt hommage,
Anéantissez-vous de honte ou de respect.

(Il présente ce portrait aux yeux de la Discorde et de l’Envie, qui trébuchent aussitôt aux enfers, et ensuite il le présente aux chaînes qui tiennent la Paix prisonnière, lesquelles tombent[18] et se brisent tout à l’heure.)

La Paix[19].

Dieux des sacrés plaisirs, vous venez de me rendre
Un bien dont les Dieux même ont lieu d’être jaloux ;
Mais ce n’est pas assez, il est temps de descendre, 155
Et de remplir les vœux qu’en terre on fait pour nous.

L’Hyménée.

Il en est temps, Déesse, et c’est trop faire attendre
Les effets d’un espoir si doux.
Vous donc, mes ministres fidèles,
Venez, Amours, et prêtez-nous vos ailes. 160

(Quatre Amours descendent du ciel, deux de chaque côté, et s’attachent à l’Hyménée et à la Paix pour les apporter en terre.)

La France.

Peuple, fais voir ta joie à ces divinités
Qui vont tarir le cours de tes calamités.

Chœur de musique.

(L’Hyménée, la Paix, et les quatre Amours descendent cependant qu’il chante[20] :)

Descends, Hymen, et ramène sur terre
Les délices avec la paix ;

Descends, objet divin de nos plus doux souhaits, 165
Et par tes feux éteins ceux de la guerre.

(Après que l’Hyménée et la Paix sont descendus, les quatre Amours remontent au ciel, premièrement de droit fil tous quatre ensemble, et puis se séparant deux à deux[21] et croisant leur vol, en sorte que ceux qui sont au côté droit se retirent à gauche dans les nues, et ceux qui sont au gauche[22] se perdent dans celles du côté droit.)



Scène V

L’HYMÉNÉE, LA PAIX, LA FRANCE, LA VICTOIRE.
La France, à la Paix.

Adorable souhait des peuples gémissants,
Féconde sûreté des travaux innocents,
Infatigable appui du pouvoir légitime,
Qui dissipez le trouble et détruisez le crime, 170
Protectrice des arts, mère des beaux loisirs.
Est-ce une illusion qui flatte mes désirs ?
Puis-je en croire mes yeux, et dans chaque province
De votre heureux retour faire bénir mon prince ?

La Paix.

France, aprends que lui-même il aime à le devoir 175
À ces yeux dont tu vois le souverain pouvoir.
Par un effort d’amour réponds à leurs miracles ;
Fais éclater ta joie en de pompeux spectacles :
Ton théâtre a souvent d’assez riches couleurs
Pour n’avoir pas besoin d’emprunter rien ailleurs, 180
Ose donc, et fais voir que ta reconnoissance…

La France.

De grâce, voyez mieux quelle est mon impuissance.

Est-il effort humain qui jamais ait tiré
Des spectacles pompeux d’un sein si déchiré ?
Il faudroit que vos soins par le cours des années… 185

L’Hyménée.

Ces traits divins n’ont pas de forces si bornées.
Mes roses et mes lis par eux en un moment
À ces lieux désolés vont servir d’ornement.
Promets, et tu verras l’effet de ma parole.

La France.

J’entreprendrai beaucoup ; mais ce qui m’en console 190
C’est que sous votre aveu…

L’Hyménée.

C’est que sous votre aveu… Va, n’appréhende rien :
Nous serons à l’envi nous-mêmes ton soutien.
Porte sur ton théâtre une chaleur si belle,
Que des plus heureux temps l’éclat s’y renouvelle :
Nous en partagerons la gloire et le souci. 195

La Victoire.

Cependant la Victoire est inutile ici :
Puisque la paix y règne, il faut qu’elle s’exile.

La Paix.

Non, Victoire : avec moi tu n’es pas inutile.
Si la France en repos n’a plus ou t’employer,
Du moins à ses amis elle peut t’envoyer. 200
D’ailleurs mon plus grand calme aime l’inquiétude
Des combats de prudence, et des combats d’étude ;
Il ouvre un champ plus large à ces guerres d’esprits ;
Tous les peuples sans cesse en disputent le prix ;
Et comme il fait monter à la plus haute gloire, 205
Il est bon que la France ait toujours la Victoire.
Fais-lui donc cette grâce, et prends part comme nous
À ce qu’auront d’heureux des spectacles si doux.

La Victoire.

J’y consens, et m’arrête aux rives de la Seine,

Pour rendre un long hommage à l’une et l’autre reine, 210
Pour y prendre à jamais les ordres de son roi.
Puissé-je en obtenir, pour mon premier emploi,
Ceux d’aller jusqu’aux bouts de ce vaste hémisphère
Arborer les drapeaux de son généreux frère[23],
D’aller d’un si grand prince, en mille et mille lieux, 215
Égaler le grand nom au nom de ses aïeux,
Le conduire au delà de leurs fameuses traces,
Faire un appui de Mars du favori des Grâces,
Et sous d’autres climats couronner ses hauts faits
Des lauriers qu’en ceux-ci lui dérobe la Paix ! 220

L’Hyménée.

Tu vas voir davantage, et les Dieux, qui m’ordonnent
Qu’attendant tes lauriers mes myrtes le couronnent,
Lui vont donner un prix de toute autre valeur
Que ceux que tu promets avec tant de chaleur.
Cette illustre conquête a pour lui plus de charmes 225
Que celles que tu veux assurer à ses armes ;
Et son œil, éclairé par mon sacré flambeau,
Ne voit point de trophée ou si noble ou si beau.
Ainsi, France, à l’envi l’Espagne et l’Angleterre[24]
Aiment à t’enrichir quand tu finis la guerre 230
Et la paix, qui succède à ses tristes efforts,
Te livre par ma main leurs plus rares trésors.

La Paix.

Allons sans plus tarder mettre ordre à tes spectacles ;
Et pour les commencer par de nouveaux miracles,
Toi que rend tout-puissant ce chef-d’œuvre des cieux, 235

Hymen, fais-lui changer la face de ces lieux.

L’Hyménée, seul.

Naissez à cet aspect, fontaines, fleurs, bocages ;
Chassez de ces débris les funestes images,
Et formez des jardins tels qu’avec quatre mots
Le grand art de Médée en fit naître à Colchos. 240

(Tout le théâtre se change en un jardin magnifique à la vue du portrait de la Reine, que l’Hyménée lui présente.)


FIN DU PROLOGUE.


  1. « Notre siècle a inventé une… espèce de prologue pour les pièces de machines, dit Corneille dans le Discours du poëme dramatique (voyez au tome I, p. 46 et 47), qui ne touche point au sujet, et n’est qu’une louange adroite du prince devant qui ces poëmes doivent être représentés, » et il cite comme exemples les prologues d’Andromède et de la Toison d’or. Voltaire ajoute dans la Préface qu’il a placée en tête de cette dernière pièce : « Les prologues d’Andromède et de la Toison d’or, où Louis XIV était loué, servirent ensuite de modèle à tous les prologues de Quinault, et ce fut une coutume indispensable de faire l’éloge du Roi à la tête de tous les opéras, comme dans les discours à l’Académie française. Il y a de grandes beautés dans le prologue de la Toison d’or. Ces vers surtout, que dit la France personnifiée, plurent à tout le monde :

    À vaincre tant de fois mes forces s’affoiblissent :
    L’État est florissant, mais les peuples gémissent ;
    Leurs membres décharnés courbent sous mes hauts faits,
    Et la gloire du trône accable les sujets.

    Longtemps après, il arriva, sur la fin du règne de Louis XIV, que cette pièce ayant disparu du théâtre, et n’étant lue tout au plus que par un petit nombre de gens de lettres, un de nos poëtes *, dans une tragédie nouvelle, mit ces quatre vers dans la bouche d’un de ses personnages : ils furent défendus par la police. C’est une chose singulière qu’ayant été bien reçus en 1660, ils déplurent trente ans après ; et qu’après avoir été regardés comme la noble expression d’une vérité importante, ils furent pris dans un autre auteur pour un trait de satire. »

     * Campistron, dans Tiridate, acte II, scène ii :

    Je sais qu’en triomphant les États s’affoiblissent :
    Le monarque est vainqueur, et les peuples gémissent ;
    Dans le rapide cours de ses vastes projets,
    La gloire dont il brille accable ses sujets.
  2. Un traité de paix avait été conclu, le 7 novembre 1659, entre la France et l’Espagne, par le cardinal Mazarin et don Louis de Haro, dans l’île des Faisans, sur la rivière de Bidassoa. L’un des articles du traité était le mariage de Louis XIV avec l’infante Marie-Thérèse, fille aînée de Philippe IV. Cette princesse épousa le roi de France par procuration, à Fontarabie, le 3 juin 1660, et le mariage fut célébré six jours après, le 9 juin, à Saint-Jean-de-Luz.
  3. Var. (édit. de 1661) : de son illustre monarque.
  4. Dans l’édition de 1663, pour cette pièce comme pour Andromède, toutes les décorations précèdent la liste des acteurs.
  5. Voyez ci-dessus, p. 253, note 1.
  6. L’édition de 1692 donne ici : « à tout moment ; » plus loin (vers 1534), elle a, comme toutes les autres éditions, le pluriel : « à tous moments. »
  7. Var. Et remonte aussitôt au même lieu dont il est parti. (1661-64)
  8. MARS, en l’air. (1661)
  9. L’orthographe de ce mot est colomnes dans toutes les anciennes éditions, y compris celle de 1692.
  10. LA PAIX, prisonnière dans le ciel ; LA DISCORDE, L’ENVIE, aussi dans le ciel ; LA FRANCE ET LA VICTOIRE, en terre. (1661)
  11. La Paix, prisonnière. (1661)
  12. Anne d’Autriche, sœur de Philippe IV, roi d’Espagne, et mère de Louis XIV, morte en 1666.
  13. Marie-Thérèse d’Autriche. Voyez ci-dessus, p. 254, note 1.
  14. Var. Que Mars sembloit plonger en d’éternels discords. (Dessein.)
  15. Mazarin, et don Louis de Haro, ministre de Philippe IV depuis l’an 1644.
  16. L’ENVIE, dans le ciel… LA VICTOIRE, en terre. (1661)
  17. Voyez ci-dessus, p. 258, note 5.
  18. Var. Qui tombent. (1661-64)
  19. La Paix, libre. (1661)
  20. Thomas Corneille, selon sa coutume, et Voltaire après lui donnent : « pendant qu’il chante. »
  21. Var. Et puis se séparent deux à deux. (1664)
  22. Var. À gauche. (1661-64)
  23. Philippe, frère de Louis XIV, né en 1640, qui avait pris le titre de duc d’Orléans à la mort de Gaston son oncle (2 février 1660).
  24. Ces vers doivent avoir été composés au moment de l’impression. Corneille y fait évidemment allusion au mariage du duc d’Orléans avec Henriette d’Angleterre, sœur de Charles II, lequel avait été rétabli sur le trône en 1660. Ce mariage est du 31 mars 1661, et, comme nous l’avons dit, l’Achevé d’imprimer de la première édition de la Toison d’or est du 10 mai de la même année.