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La vertu seule est le bien souverain

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Seconde partie des Muses françoises, Texte établi par Despinelle, chez Matthieu Guillemot (p. 222).


SONNET.

 
La vertu ſeule est le bien ſouuerain,
Et la vertu n’eſt vertu qu’aux allarmes,
Par les combats on cognoiſt les genſd’armes,
Dieux immortels, voſtre bien eſt donc vain.
 Vous eſtes ceints d’un fort rempart d’airain,
Et ne craignez murmures ni vacarmes :
Mais moi tout plein d’allarmes & de charmes,
Ie me defends de cris, de pied, de main.
 Si ie puis vaincre en dißipant mes chaiſnes,
Amour battu coulpable de mes peines
Sera foulé aux pieds de ma raiſon :
 Mais qui vaincroit aiant des corps paßibles,
Veu que les Dieux, s’ils n’eſtoient impaßibles,
Voudroient mourir en ſi douce priſon ?


A. D. V.