Le Coran (Traduction de Savary)/21

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Traduction de Claude-Étienne Savary.
LE CORAN,

traduit de l’arabe, accompagné de notes, précédé d’un abrégé de la vie de Mahomet, tiré des écrivains orientaux les plus estimés.

Seconde partie.
Réédition de 1821 (première édition en 1782).

Publié à Paris et Amsterdam par G. Dufour, Libraire.
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CHAPITRE XXI[1].
Les prophètes. La paix soit avec eux.

donné à La Mecque, composé de 112 versets.

Au nom de Dieu clément et miséricordieux.


Le temps approche où les hommes rendront compte et dans leur insouciance, ils s’éloignent de cette pensée.

2Ils n’ont entendu la lecture du Coran que pour s’en moquer.

3Le cœur livré au plaisir, les impies se sont dit en secret : Mahomet n’est-il pas un homme comme vous ? Écouterez-vous un imposteur ? Vous le connaîtrez bientôt.

4Dis : Dieu connaît ce qui se passe au ciel et sur la terre. Il sait et entend tout.

5Ce livre, ont-ils ajouté, n’est qu’un amas confus de fables. Il en est l’auteur. Il les a mises en vers. Qu’il nous fasse voir des miracles comme les autres prophètes.

6Aucune des villes que nous avons détruites, n’a embrassé la foi. Ils ne croiront point.

7Avant toi nous n’avons envoyé que des hommes inspirés. Interrogez les juifs et les chrétiens si vous l’ignorez.

8Nous ne leur donnâmes point un corps fantastique. Ils ne demeurèrent pas éternellement sur la terre.

9Ils virent l’accomplissement de nos promesses. Nous les sauvâmes avec nos élus, et les incrédules périrent.

10Nous vous avons envoyé un livre, pour vous instruire. N’ouvrirez-vous point les yeux ?

11Combien avons-nous établi de peuples sur les ruines des villes criminelles et punies ?

12A la vue de nos fléaux les coupables prenaient la fuite.

13Où fuyez-vous, leurs criaient les anges ? Revenez goûter vos plaisirs. Revenez au séjour que vous habitiez. Vous allez être interrogés.

14Malheur à nous, s’écriaient-ils ! Nous avons vécu dans l’impiété.

15Ils proférèrent ces paroles lamentables jusqu’à ce qu’ils furent tous tombés sous le glaive vengeur, comme la moisson sous le tranchant de la faux.

16Nous n’avons pas créé les cieux, la terre, et tout ce que l’espace renferme comme un jeu.

17Si nous avions formé l’univers pour qu’on s’en moquât, nous aurions été le premier objet de la raillerie.

18Nous opposerons la vérité au mensonge, et elle le fera disparaître. Malheur à vous qui blasphémez contre Dieu.

19Les cieux et la terre composent son domaine. Les anges ne dédaignent point de s’humilier devant lui, et ne se lassent point de l’adorer.

20Ils le louent le jour et la nuit. Ils ne cessent de publier ses grandeurs.

21Les divinités qu’ils ont choisies sur la terre, peuvent-elles ressusciter les morts ?

22Si dans l’univers il y avait plusieurs dieux, sa ruine serait prochaine. Louange au Dieu qui est assis sur le trône des mondes, malgré leurs blasphèmes.

23On ne lui demandera point compte de ses actions, et il leur demandera compte de leurs œuvres.

24Les anges adorent-ils d’autres divinités que Dieu ? Apportez vos preuves. J’ai en ma faveur le témoignage du Coran[2]. Les juifs et les chrétiens ont leurs livres sacrés. Mais la plupart ne connaissent point la vérité, et ils fuient sa lumière.

25Tous les prophètes qui t’ont devancé eurent cette révélation : Je suis le Dieu unique. Adorez-moi.

26Les infidèles ont dit : Dieu a eu un fils du commerce avec les anges. Loin de lui ce blasphème ! Les anges sont ses serviteurs honorés.

27Ils ne parient qu’après lui, et ils exécutent ses volontés.

28Il sait ce qui existait avant eux et ce qui sera après. Ils ne peuvent intercéder sans sa permission.

29Ils sont saisis de frayeur en sa présence.

30Si quelqu’un d’eux sait dire : Je suis Dieu, il serait précipité dans l’enfer. C’est ainsi que nous récompensons l’impie.

31Les incrédules ignorent-t-ils que les cieux et la terre étaient solides[3], que nous les avons ouverts, et que nous avons fait descendre la pluie qui donne la vie à toutes les plantes ? Ne croiront-ils point ?

32Nous avons affermi sous leurs pas la terre par de hautes montagnes. Nous avons laissé entre elles de vastes espaces, pour qu’ils y tracent des chemins.

33Nous avons élevé le firmament pour lui servir de toit. N’y reconnaîtront-ils point les signes de notre puissance ?

34C’est Dieu qui a fait le jour et la nuit. Il a formé le soleil et la lune qui roulent rapidement dans le cercle que sa main leur a tracé.

35Avant toi, nul mortel n’a joui de l’éternité ; et si tu dois mourir, peuvent-ils espérer d’être éternels ?

36Tout homme doit payer lu tribut à la mort. Nous vous éprouverons par l’infortune et la prospérité ; et vous reviendrez à nous.

37A ton aspect les idolâtres s’armeront de plaisanteries. Est-ce là, diront-ils, celui qui attaque nos dieux ? Et ils osent insulter au miséricordieux !

38L’homme est d’un naturel prompt et ardent. Je vous ferai voir les effets de ma puissance, et vous ne demanderez plus qu’ils soient accélérés.

39Quand s’accomplira cette promesse, demandent-ils ? Ne nous trompez-vous point ?

40Si les pervers savaient quels tourmens ils éprouveront, quand ils ne pourront écarter la flamme de leur visage, ni de leurs reins, et qu’ils n’auront point de libérateur !

41L’heure les surprendra. Ils seront dans l’étonnement. Ils ne pourront ni l’éviter, ni espérer de délai.

42Avant toi nos ministres furent en butte aux traits de la raillerie ; mais ceux qui s’en sont moqués, en ont porté la peine.

43Dis-leur : Qui peut vous défendre contre le bras du Tout-Puissant, pendant le jour ou pendant la nuit ? Malgré cet avertissement ils écartent son souvenir.

44Leurs divinités les mettront-elles à l’abri de notre courroux ? Incapables elles-mêmes de se défendre, comment leur donneront-elles du secours ?

45Leurs jouissances semblables à celles de leurs pères, ne passeront point les bornes de la vie. Ne voient-ils pas que nous resserrons leurs limites ? Peuvent-ils espérer la victoire ?

46Je vous prédirais ce qui m’a été révélé ; mais les sourds entendent-ils les conseils qu’on leur donne ?

47Au moindre souffle de la colère divine, ils s’écrieront : Malheur à nous ! Nous étions dans l’erreur.

48Nous pèserons au jour de la résurrection avec des balances justes. Personne ne sera trompé de la pesanteur d’un grain de moutarde. L’équité présidera à nos jugemens.

49Nous donnâmes à Moïse et à Aaron le livre qui distingue le bien du mal. Il est la lumière et la règle de ceux qui sont pieux ;

50De ceux qui craignent le Seigneur dans le secret, et qui redoutent l’heure fatale.

51Et ce livre béni, nous l’avons envoyé du ciel. Nierez-vous sa doctrine ?

52Nous servîmes de guide à Abraham, parce que nous connûmes son cœur.

53Quels sont, demanda-t-il à son père et au peuple, les simulacres devant lesquels vous vous courbez ?

54Ce sont, lui répondit-on, les dieux qu’ont adorés nos pères.

55Ils étaient dans l’erreur, reprit-il, et vous les imitez.

56Est-ce la vérité que tu nous annonces, où veux-tu abuser de notre crédulité ?

57Votre Dieu, continua Abraham, est le Souverain du ciel et de la terre. Il les a tirés du néant. Je rends témoignage de sa puissance.

58J’en atteste mon Dieu, à peine serez-vous éloignés de vos idoles, que je les attaquerai.

59Il les mit en pièces, excepté la plus grande[4], afin que le peuple tournât vers elle ses soupçons.

60Qui peut avoir ainsi maltraité nos dieux, s’écrièrent les idolâtres ? C’est un impie.

61Nous avons entendu un jeune homme en parler avec mépris, dirent quelques-uns. Il se nomme Abraham.

62Qu’on l’amène sous les yeux du peuple, afin qu’on témoigne contre lui.

63Est-ce toi, lui demanda-t-on, qui as commis cet attentat contre nos divinités ?

64Le plus grand de vos dieux en est seul coupable, répondit-il. Interrogez-les, s’ils savent vous répondre.

65Rentrés en eux-mêmes ils s’écrièrent : Nous étions injustes ;

66Mais bientôt se courbant devant leurs idoles, ils ajoutèrent : Tu sais qu’elles ne parlent point.

67Pourquoi adorez-vous donc des simulacres impuissans, dont vous ne pouvez attendre ni bien ni mal ? Malheur à vous et aux objets de votre culte ! N’ouvrirez-vous point les yeux ?

68Brûlez l’impie, s’écrièrent les idolâtres,[5] et défendez vos dieux.

69Nous commandâmes au feu de perdre sa chaleur, et au salut de descendre sur Abraham.

70Les idolâtres lui tendirent d’autres piéges, et ils furent réprouvés.

71Nous sauvâmes Abraham et Loth ; nous leur donnâmes une contrée dont nous bénîmes toutes les créatures.

72Nous comblâmes les vœux d’Abraham par la naissance d’Isaac et de Jacob, tous deux justes.

73Nous les établîmes nos vicaires, pour conduire les peuples suivant la loi divine. Nous leur recommandâmes la pratique des bonnes œuvres, la prière et l’aumône. Ils furent nos serviteurs.

74Nous accordâmes à Loth, la sagesse et la science. Nous le délivrâmes de la ville abominable, où les hommes étaient livrés à des excès infâmes.

75Nous le comblâmes de nos faveurs, parce qu’il fut juste.

76Lorsque Noé éleva vers nous sa voix, nous exauçâmes sa prière, et nous le délivrâmes avec sa famille, des maux qui les affligeaient.

77Nous le mîmes à l’abri des complots d’un peuple pervers, qui niait la vérité de notre religion. Les incrédules furent ensevelis dans les eaux.

78Célèbre David et Salomon, qui jugèrent le dégât que des troupeaux avaient causé dans un champ[6]. Nous fûmes témoins de leur sentence.

79Nous donnâmes à Salomon l’intelligence de cette affaire. Il eut en partage la sagesse et la science. Nous forçâmes les montagnes et les oiseaux[7] de s’unir à la voix de David, pour chanter les louanges de l’Éternel.

80Nous lui enseignâmes l’art de faire des cuirasses, pour vous couvrir dans les combats. En êtes-vous reconnaissans ?

81Salomon reçut du ciel le pouvoir de commander aux vents. Il les faisait souffler à son gré sur la terre de bénédiction. Rien ne borne notre science.

82Les démons obéissaient à sa voix. Il les employait à plonger dans la mer, pour amasser des perles, et à d’autres usages. Nous les empêchions de nuire.

83Célèbre la confiance de Job[8], quand il s’écria : Seigneur, le malheur s’est appesanti sur moi ; mais ta miséricorde est infinie.

84Nous entendîmes sa voix. Nous le délivrâmes du fardeau qui l’opprimait, et nous le rendîmes à sa famille. Nous augmentâmes ses biens, par un effet de notre miséricorde, et pour l’instruction des serviteurs de Dieu.

85Rappelle le souvenir d’Ismaël, d’Énoch et d’Elcaphel[9]. Ils souffrirent avec patience.

86Nous les fîmes jouir de nos faveurs, parce qu’ils furent vertueux.

87Souviens-toi de Jonas, lorsqu’il partit à regret, et qu’il se crut à l’abri de notre puissance. Bientôt il s’écria du sein des ténèbres : Seigneur, il n’y a de Dieu que toi. Ton nom soit glorifié. J’ai été prévaricateur.

88Nous entendîmes sa voix, et nous le délivrâmes de ses angoisses. C’est ainsi que nous sauvons les fidèles.

89Publie les vertus de Zacharie qui adressa au ciel cette prière : Seigneur, ne permets pas que je meure sans enfans. Tu es le meilleur des héritiers.

90Ses vœux furent exaucés. Nous lui donnâmes Jean. Nous rendîmes sa femme féconde, parce qu’ils s’excitaient mutuellement au bien, qu’ils priaient avec amour et crainte, et qu’ils nous étaient sincèrement soumis.

91Chante la gloire de Marie qui conserva sa virginité intacte. Nous soufflâmes sur elle notre esprit. Elle et son fils furent l’admiration de l’univers.

92O fidèles ! Votre religion est une. Je suis votre Dieu. Adorez-moi.

93Les juifs et les chrétiens sont divisés dans leur croyance. Tous reviendront à nous.

94Le zèle du croyant vertueux ne sera point sans récompense. Nous écrirons ses bonnes œuvres.

95Anathème sur les villes que nous avons détruites ! Leurs habitans ne reparaîtront plus,

96Jusqu’à ce qu’on ait ouvert le passage à Jagog et à Magog ; alors ils descendront à pas précipités des montagnes.

97Et jusqu’à l’approche de l’heure inévitable, les infidèles, le regard consterné, s’écrieront : Malheur à nous ! Nous vivions dans l’oubli de ce moment terrible, et dans l’impiété.

98Vous et vos idoles descendrez dans l’enfer, pour servir d’aliment aux flammes.

99Si elles eussent été des dieux, elles n’y auraient pas été précipitées. Il sera leur demeure éternelle.

100Les réprouvés pousseront de profonds soupirs, et ils n’entendront point.

101Ceux à qui le souverain bien est destiné, seront placés loin de ce séjour épouvantable.

102Ils n’en entendront point les cris plaintifs ; et ils verront éternellement leurs désirs comblés.

103Délivrés des horreurs de la crainte, ils seront reçus par les anges qui leur diront : Voilà l’heureux jour qui vous fut promis.

104Alors nous plierons, les cieux comme l’ange Sehel[10] plie un livre. Nous avons créé le premier homme de rien. Nous le ferons sortir une seconde fois du néant. Nous sommes garans de cette promesse, et nous l’accomplirons.

105Nous avons écrit dans le Pentateuque, et dans le livre des psaumes, que la terre serait l’héritage de nos serviteurs vertueux.

106Le Coran est l’avertissement de ceux qui craignent Dieu.

107Nous ne te l’avons envoyé que pour annoncer à tous les hommes la miséricorde divine.

108Dis : Il m’a été révélé que votre Dieu est un Dieu unique. Embrasserez-vous l’islamisme ?

109Si vous persistez dans l’incrédulité, je vous annonce des calamités. J’ignore si elles sont proches, ou encore éloignées.

110Mais Dieu sait ce que vous dévoilez, comme ce que vous couvrez des ombres du mystère.

111J’ignore s’il peut vous éprouver, ou vous laisser jouir jusqu’au temps.

112Dis : Seigneur, la vérité est ton partage. Juge entre nous. Notre Dieu est miséricordieux. Nous devons imporer son secours contre vos blasphèmes.


  1. Celui qui lira ce chapitre sera jugé avec douceur au jour de la résurrection. Les prophètes dont il est fait mention dans le Coran, lui tendront la main, et lui donneront le salut. Zamchascar.
  2. Le Coran est pour moi la preuve que les anges n’adorent qu’un Dieu. Le Pentateuque et l’Évangile attestent cette vérité aux juifs et aux chrétiens. Telle est l’explication de Gelaleddin au sujet de ce passage. Nous l’avons suivie comme la plus naturelle.
  3. Cette solidité des cieux n’est qu’une expression figurée, par laquelle Mahomet, fait entendre qu’ils étaient fermés à la pluie.
  4. Abraham, après avoir mis en pièces les idoles de ses pères, attacha sa hache au col de la plus grande qu’il laissa entière, afin que le peuple tournât vers elle ses soupçons. Gelaleddin.
  5. Les auteurs arabes disent que les Chaldéens ayant fait un grand bûcher, y jetèrent Abraham enchainé, mais que les flammes consumèrent ses liens sans toucher à sa personne. Maracci.
  6. Un troupeau entré dans un champ pendant la nuit, y avait fait du dégât. L’affaire fut portée devant David. Il jugea que les brebis devaient être livrées pour le dommage. Salomon fut d’un sentiment différent. Il prononça que leur laine, leur lait, et leurs agneaux seraient abandonnés au possesseur du champ jusqu’à ce que le dommage fût réparé, et qu’ensuite le berger reprendrait son troupeau. David applaudit à cette sentence. Gelaleddin.
  7. Les commentateurs du Coran, instruits par les Thalmudistes, disent que Dieu avait soumis à David et à Salomon, les montagnes, les vents, les animaux et les démons. Ils commandaient à la nature entière. Lorsque David était fatigué de chanter des cantiques, il ordonnait aux montagnes et aux oiseaux de le remplacer. Dieu lui apprit l’art de faire des cuirasses. Maracci. Les psaumes de David auront donné lieu à cette fable. On aura pris à la lettre ce qui était dans un sens figuré.
  8. Nous rapporterons ici ce que les docteurs musulmans pensent de Job. Il descendait d’Esaü et possédait de grandes richesses. Des troupeaux de bœufs, de moutons, de chameaux et de chevaux couvraient ses campagnes. Son épouse se nommait Rahmet. Dieu l’éprouva en lui ôtant tous ses biens. Il fut réduit à une extrême misère. Couvert de vermine, couché sur un fumier (a), personne ne pouvait supporter la puanteur qui s’exhalait de son corps. Sa femme le servait avec patience ; mais Satan étant venu lui rappeler son ancienne félicité, et lui promettre de lui rendre ses richesses s’il voulait l’adorer, Rahmet le pria d’y consentir. Job en colère jura, que s’il revenait en santé, il lui donnerait cent coups de verges. Le ciel couronna sa persévérance. Il lui envoya, l’ange Gabriel qui le prit par la main, et l’aida à se lever. A l’instant une fontaine jaillit de dessous ses pieds. Il s’y désaltéra, s’y lava. Les vers qui le rongeaient tombèrent. Il devint plus beau qu’il n’avait été. Dieu augmenta ses richesses, et lui rendit sa famille et ses enfans, etc. Plusieurs auteurs croient que Job fut prophète, et qu’il vécut du temps de Jacob. On compte parmi ses fils, Basciar, Hod et d’Elcaphel. Chronique d’Ismaël ebn Ali, au chapitre de Job.

    (a) Le mot arabe mezbalat signifie fumier. La vulgate l’exprime de la même manière. Mais dans l’hébreu, mezbalat est rendu par le mot cendre, ce qui ne s’accorde plus avec le texte. D’où il paraît que Job a écrit en arabe, et que notre vulgate a été traduite d’après le texte arabe. Marracci.

  9. Ismaël ebn Ali croit que Delcaphel était fils de Job, et qu’il habitait la Syrie. Il fut nommé ainsi parce qu’il jeûnait le jour, et veillait la nuit. Il jugeait sans aigreur les différens des mortels, de manière que tous ceux qui s’en rapportaient à son jugement s’en retournaient toujours satisfaits. Gelaleddin.
  10. Lorsque l’ange Sehel aura lu les actions de chaque homme, il pliera le livre, et son sort sera décidé. Geladeddin.