Le Koran (Traduction de Kazimirski)/21

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Traduction par Traduction d’Albin de Kazimirski Biberstein.
Librairie Charpentier (p. 256-264).

CHAPITRE XXI.

LES PROPHÈTES[1].


Donné à La Mecque. — 112 versets.


Au nom du Dieu clément et miséricordieux


  1. Le temps approche où les hommes rendront compte ; et cependant, plongés dans l’insouciance, ils se détournent.
  2. Il ne leur arrive jamais une nouvelle admonition de leur Seigneur, qu’ils ne l’écoutent uniquement pour s’en moquer.
  3. Leurs cœurs s’en font un passe-temps. Les méchants se disent on secret : Ce Mohammed, est-il donc autre chose qu’un homme comme nous ? Assisterez-vous à ces sorcelleries ? Vous voyez cependant ce qu’il en est.
  4. Dis : Mon Seigneur connaît les discours tenus au ciel et sur la terre ; il entend et sait tout.
  5. Bien plus, ils disent : Ce n’est qu’un amas de rêves ; c’est lui qui l’a inventé (le Koran) ; c’est un poëte ; qu’il nous fasse voir un miracle, comme les envoyés d’autrefois en faisaient.
  6. Aucune des villes que nous avons détruites n’a cru ; ils ne croiront pas non plus.
  7. Avant toi nous n’avons envoyé que des hommes qui recevaient des révélations. Demandez-le aux hommes qui possèdent les Écritures, si vous ne le savez pas.
  8. Nous ne leur donnâmes point un corps qui pût se passer de la nourriture ; ils n’étaient point immortels.
  9. Nous avons tenu envers eux notre promesse, et nous les avons sauvés, ainsi que ceux qu’il nous a plu, et nous avons anéanti les transgresseurs.
  10. Nous venons de vous envoyer un livre qui contient des avertissements pour vous[2]. N’entendrez-vous pas raison ?
  11. Que de villes criminelles avons-nous renversées, et remplacées par d’autres populations !
  12. Quand ils ont senti la violence de nos coups, ils se sont mis à fuir de leurs villes.
  13. Ne fuyez pas ; revenez à vos jouissances et à vos demeures. Vous serez interrogés.
  14. Ils répondaient : Malheur à nous ! nous avons été méchants.
  15. Et ces lamentations ne cessèrent que lorsque nous les eûmes étendus comme le blé moissonné et desséché.
  16. Nous n’avons pas créé le ciel, la terre, et tout ce qui est entre eux, pour nous divertir.
  17. Si nous avions voulu nous divertir, nous aurions trouvé des jouets chez nous, si nous avions voulu le faire absolument.
  18. Mais nous opposons la vérité au mensonge ; et elle le fera disparaître. Le voilà qui disparaît ; et malheur à vous, à cause de ce que vous attribuez à Dieu !
  19. À lui appartient tout être dans le ciel et sur la terre. Ceux, qui sont auprès de lui[3] ne dédaignent point de l’adorer, et ne s’en lassent pas.
  20. Ils célèbrent ses louanges jour et nuit ; ils n’inventent rien sur son compte.
  21. Ont-ils pris leurs dieux sur la terre, des dieux capables de ressusciter les morts ?
  22. S’il y avait un autre dieu que lui dans le ciel et sur la terre, ils auraient déjà péri. La gloire du maître du trône est au-dessus de ce qu’ils lui attribuent.
  23. On ne lui demandera point compte de ses actions, et il leur demandera compte des leurs.
  24. Les anges adorent-ils d’autres divinités que Dieu ? Dis-leur : Apportez vos preuves. C’est l’avertissement adressé à ceux qui sont avec moi, et tel qu’il a été fait à ceux qui ont vécu avant moi ; mais la plupart d’entre eux ne connaissent point la vérité et se détournent des avis qu’on leur donne.
  25. Nous n’avons point envoyé d’apôtres à qui il n’ait été révélé qu’il n’y a point d’autre dieu que moi. Adorez-moi donc.
  26. Ils (les infidèles, les chrétiens) disent : Le Miséricordieux a eu des enfants ; les anges sont ses enfants. Par sa gloire !Non, ils ne sont que ses serviteurs honorés.
  27. Il ne lui parlent jamais les premiers, et exécutant ses ordres.
  28. Il sait tout ce qui est devant eux et derrière eux ; ils ne peuvent intercéder,
  29. Excepté pour celui pour lequel il lui plaît, et ils tremblent de frayeur devant lui.
  30. Et quiconque dirait : Je suis un dieu à côté de Dieu, nous lui donnerions la géhenne pour récompense. C’est ainsi que nous récompensons les méchants.
  31. Les infidèles ne voient-ils pas que les cieux et la terre formaient une masse compacte, et que nous les avons séparés, et qu’au moyen de l’eau nous donnons la vie à toutes choses ? Ne croiront-ils pas ?
  32. Nous avons établi sur la terre les montagnes, afin qu’elle ne s’ébranlât pas avec les hommes. Nous y avons pratiqué des passages pour leur servir de routes, afin qu’ils puissent se diriger[4].
  33. Nous avons fait du ciel une voûte solidement construite, et cependant ils se détournent des miracles qu’il renferme.
  34. C’est lui qui a créé la nuit et le jour, le soleil et la lune chacun de ces astres court dans une sphère à part.
  35. Nous n’avons accordé la vie éternelle à aucun homme avant toi. Si tu meurs, eux croient-ils être immortels ?
  36. Toute âme goûtera la mort. Nous vous éprouverons par le mal et par le bien, et vous serez ramenés à nous.
  37. Lorsque les infidèles te voient, ils te prennent pour l’objet de leurs railleries. Est-ce cet homme, disent-ils, qui parle de vos dieux avec mépris ? Quant à eux, ils ne croient pas à ce qu’on dit du Miséricordieux.
  38. L’homme a été créé de précipitation[5] ; mais je vous ferai voir mes signes. Ne cherchez donc point à les accélérer[6].
  39. Ils diront : Quand donc s’accompliront les menaces ? Dites-le si vous êtes sincères.
  40. Ah ! si les infidèles savaient l’heure où ils ne pourront détourner le feu de leurs visages, ni de leurs dos[7], où ils n’auront point de protecteur !
  41. le châtiment les saisira à l’improviste et les rendra stupéfaits ; ils ne sauront l’éloigner ni obtenir du répit.
  42. Avant toi aussi des, apôtres ont été pris en dérision ; mais le châtiment, objet des moqueries, enveloppa les moqueurs.
  43. Dis-leur : Qui peut vous défendre, dans la nuit ou dans )e jour, des coups du Miséricordieux ? et cependant ils tournent le dos aux avertissements !
  44. Ont-ils des dieux capables de les défendre contre nous ? Ils ne sauraient s’aider eux-mêmes, et ils ne seront pas assistés contre nous par leurs compagnons[8].
  45. Oui, nous avons fait jouir ces hommes, ainsi que leurs pères, des biens de ce monde, tant que durera leur vie. Né voient-ils pas que nous venons dans le pays des infidèles, et que nous en resserrons les limites de toutes parts[9] ? Sont-ils donc les plus forts
  46. Dis-leur : Je vous prêche ce qui m’a été révélé ; mais les sourds n’entendent point quand on les prêche.
  47. Qu’un seul souffle du châtiment de Dieu les atteigne, ils crieront : Malheur à nous ! nous étions impies.
  48. Nous établirons des balances justes au jour de la résurrection. Pas une âme ne sera traitée injustement, quand même ce que nous aurions à produire de ses œuvres serait du poids d’un grain de moutarde. Il suffit que nous ayons établi ce compte.
  49. Nous avons donné à Moïse et à Aaron la distinction et la lumière[10], et un avertissement pour ceux qui craignent,
  50. Qui craignent leur Seigneur dans le secret de leurs cœurs, et tremblent au souvenir de l’heure.
  51. Et ce livre est un avertissement béni que nous avons envoyé d’en haut. Le méconnaîtrez-vous ?
  52. Nous avions déjà donné auparavant la direction à Abraham, et nous le connaissions.
  53. Quand il dit à son père et à son peuple : Que signifient ces statues que vous adorez avec tant d’ardeur ?
  54. Ils répondirent : Nous avons vu nos pères les adorer.
  55. — Vous et vos pères, dit Abraham, vous êtes dans une erreur évidente.
  56. — Dis-tu la vérité ou plaisantes-tu ?
  57. — Oui, votre Seigneur est le Seigneur des cieux et de la terre qu’il a créés, et moi j’en rends le témoignage.
  58. J’en jure par Dieu, je jouerai un tour à vos idoles aussitôt que vous serez partis, se disait-il à lui-même.
  59. Et il les mit en pièces, excepté la plus grande, afin qu’ils s’en prissent à elle de ce qui était arrivé.
  60. Ils dirent : Celui qui a agi ainsi avec nos divinités est certes méchant.
  61. Nous avons entendu un jeune homme nommé Abraham médire de nos dieux.
  62. — Amenez-le, dirent les autres, en présence de tous, afin que tous soient témoins de son châtiment.
  63. Ils dirent : Est-ce toi, Abraham, qui as ainsi arrangé nos dieux ?
  64. C’est la plus grande des idoles que voici ; interrogez-les pour voir si elles parlent.
  65. Et ils se parlèrent à eux-mêmes, en disant : En vérité, vous êtes des impies.
  66. Et puis ils revinrent à leurs anciennes erreurs, et dirent à Abraham : Tu sais bien que les idoles ne parlent pas.
  67. Adorerez-vous, à côté de Dieu, ce qui ne peut ni vous être utile à rien, ni vous nuire ? Honte sur vous et sur ce que vous adorez à côté de Dieu ! Ne le comprendrez-vous pas ?
  68. — Brûlez-le ! s’écrièrent-ils, et venez au secours de nos dieux, si vous voulez faire quelque chose.
  69. Et nous, nous avons dit : O feu ! sois-lui frais ! que la paix soit sur Abraham !
  70. Ils ont voulu lui tendre des pièges ; mais nous leur avons fait perdre la partie.
  71. Nous le sauvâmes, ainsi que Loth, et nous le transportâmes dans un pays dont nous avions béni tous les hommes.
  72. Nous lui donnâmes Isaac et Jacob comme une faveur surérogatoire, et nous en fîmes des hommes justes.
  73. Nous les avons institués chefs chargés de diriger les hommes d’après nos commandements, et nous leur avons inspiré la pratique des bonnes œuvres, l’accomplissement de la prière, ainsi que l’aumône, et ils nous adoraient.
  74. Nous donnâmes à Loth le pouvoir et la sagesse ; nous le sauvâmes de la ville qui se livrait à des turpitudes. Certes, c’était un peuple méchant et pervers.
  75. Nous le comprîmes dans notre miséricorde, car il était du nombre des justes.
  76. Souviens-toi de Noé quand il cria vers nous ; nous l’exauçâmes et nous le sauvâmes, ainsi que sa famille, de la grande calamité.
  77. Nous l’avons secouru contre son peuple, gens qui traitaient nos signes de mensonges ; c’étaient des méchants, et nous les noyâmes tous.
  78. Souviens-toi aussi de David et de Salomon quand ils prononçaient une sentence concernant un champ où les troupeaux d’une famille avaient causé des dégâts. Nous étions présent à leur jugement.
  79. Nous donnâmes à Salomon l’intelligence de cette affaire[11], et à tous les deux le pouvoir et la sagesse, et nous forçâmes les montagnes et les oiseaux à chanter avec David nos louanges. Nous avons agi.
  80. Nous apprîmes à David l’art de faire des cuirasses pour vous[12] ; c’est pour vous mettre à l’abri des violences que vous exercez entre vous. Ne serez-vous pas reconnaissants ?
  81. Nous soumîmes à Salomon le vent impétueux, courant à ses ordres vers le pays que nous avons béni. Nous savions tout.
  82. Et parmi les démons nous lui en soumîmes qui plongeaient pour pêcher des perles pour lui, et exécutaient d’autres ordres encore. Nous les surveillions nous-même.
  83. Souviens-toi de Job quand il cria vers son Seigneur : Voici le malheur qui m’atteint ; mais tu es le plus compatissant des compatissants.
  84. Nous l’exauçâmes, et nous le délivrâmes du mal qui l’accablait ; nous lui rendîmes sa famille et en ajoutâmes une nouvelle, par l’effet de notre miséricorde, et pour servir d’avertissement à ceux qui nous adorent.
  85. Souviens-toi d’Ismaël, d’Édris, de Dhoulkefl[13], qui tous supportaient avec patience les maux et les peines.
  86. Nous les comprîmes dans notre miséricorde, car tous ils étaient justes.
  87. Et Dhoulnoun[14] aussi, qui s’en alla plein de colère, et croyait que nous n’avions plus de pouvoir sur lui. Mais il cria ensuite vers nous du sein de l’obscurité[15] : Il n’y a point d’autre dieu que toi. Gloire à toi ! gloire à toi ! j’ai été du nombre des injustes.
  88. Nous l’exauçâmes, et nous le délivrâmes de l’affliction. C’est ainsi que nous délivrons les croyants.
  89. Souviens-toi de Zacharie, quand il cria vers son Seigneur : Seigneur, ne me laisse point seul ; mais tu es le meilleur des héritiers[16].
  90. Nous l’exauçâmes, et lui donnâmes Iahia (Jean), et nous rendîmes sa femme capable d’enfanter. Ils cherchaient à se surpasser dans les bonnes œuvres, nous invoquaient avec amour et avec crainte, et s’humiliaient devant nous.
  91. Souviens-toi aussi de celle qui avait conservé sa virginité, et en qui nous soufflâmes une partie de notre esprit[17] ; nous la constituâmes, avec son fils, un signe pour l’univers.
  92. Cette religion, c’est la vôtre (l’islam) ; c’est une seule et même religion que celle de ces prophètes. Je suis votre Seigneur, adorez-moi.
  93. Ils (les hommes) ont formé des scissions entre eux ; mais tous reviendront à nous.
  94. Quiconque fera le bien et sera en même temps croyant, ses efforts ne seront point méconnus ; nous mettons par écrit ses œuvres.
  95. Un anathème pèsera sur la cité que nous aurons anéantie ; ses peuples ne reviendront pas,
  96. Jusqu’à ce que le passage soit ouvert à Iadjoudj et à Madjoudj[18] ; alors ils descendront rapidement de chaque montagne.
  97. Alors l’accomplissement de la promesse véritable sera près de s’accomplir, et les regards des infidèles seront fixés avec stupéfaction. Malheur à nous ! diront-ils. Nous étions insouciants de l’heure, et nous étions impies.
  98. En vérité, vous et les idoles que vous adorez à côté de Dieu, vous deviendrez la pâture de la géhenne, où vous serez précipités.
  99. Si ces idoles étaient des dieux, elles n’y seraient pas précipitées. Tous y resteront pour l’éternité.
  100. Ils y pousseront des sanglots et n’entendront rien.
  101. Ceux à qui nous avions précédemment promis de belles récompenses seront éloignés de ce séjour terrible.
  102. Ils n’entendront pas le moindre bruit, et jouiront éternellement des objets de leurs désirs.
  103. La grande terreur ne les préoccupera pas ; les anges leur adresseront ces paroles : Voici votre jour, celui qui vous a été promis.
  104. Ce jour-là nous plierons les cieux, de même que Sidjill[19] plie le livre. Comme nous avons produit la création, de même nous la ferons rentrer. C’est une promesse qui nous oblige. Nous l’accomplirons.
  105. Nous avons écrit dans les psaumes, après la loi donnée à Moïse, que la terre sera l’héritage de nos serviteurs justes.
  106. Il y a dans ce livre une instruction suffisante pour ceux qui nous adorent.
  107. Nous ne t’avons envoyé, ô Mohammed ! que par miséricorde pour l’univers.
  108. Dis-leur : Il m’a été révélé que votre Dieu est le Dieu unique. Êtes-vous résignés à sa volonté (êtes-vous musulmans) ?
  109. Mais, s’ils tournent le dos, dis-leur : Je vous ai avertis tous également, et je ne sais pas si ce dont vous êtes menacés est proche ou éloigné.
  110. Certes Dieu connaît la parole prononcée à haute voix comme ce que vous recelez.
  111. Je ne sais pas, mais ce délai est peut-être pour vous éprouver et vous faire jouir de ce monde jusqu’à un certain temps.
  112. Mon Seigneur dit : Juge avec justice. Notre Seigneur, le Miséricordieux, doit être invoqué contre vos assertions mensongères.

  1. Ce chapitre est intitulé : les Prophètes, car il y est question de plusieurs prophètes. La tradition rapporte que Mahomet, interrogé sur le nombre de tous les prophètes depuis la création du monde, répondit qu’il y en eut cent vingt-quatre mille, dont trois cent treize étaient des envoyés ou apôtres. Cette tradition vient à l’appui de la distinction que nous avons faite entre les prophètes les apôtres, au chapitre XIX.
  2. Ces mots peuvent être traduits aussi : un livre qui fait votre renom, qui vous rendra célèbre ; car le mot dhikr signifie souvenir, récit, et ce qui sert à rappeler quelque chose ou à avertir quelqu’un.
  3. Les anges et les bienheureux.
  4. C’est-à-dire, afin qu’ils puissent parvenir au but de leurs voyages sans s’égarer.
  5. Il est prompt et impétueux par sa nature et inconstant.
  6. C’est-à-dire, mes signes, les miracles tels que la défaite des infidèles dans ce monde et le supplice du feu dans l’autre, ne manqueront pas d’arriver.
  7. C’est-à-dire, que le feu les enveloppera de tous côtés.
  8. C’est-à-dire, par les divinités qu’ils donnent pour compagnons à Dieu.
  9. C’est une allusion au progrès que faisait l’islam en pesant de tous côtés sur les infidèles.
  10. Tout livre divin contient la distinction, la lumière et l’avertissement, en tant qu’il distingue le licite de l’illicite, qu’il guide les hommes vers la vérité et qu’il leur annonce des peines et des récompenses.
  11. Voici l’explication de ce passage : Quelques brebis avaient fait des dégâts dans le champ d’un cultivateur ; celui-ci fit comparaître le propriétaire du troupeau devant David, qui décida que le cultivateur avait à prendre les brebis comme compensation des dommages qu’elles avaient causés. Salomon, présent à ce jugement, et âgé alors de onze ans, fut d’avis qu’il était plus raisonnable de donner au cultivateur l’usufruit seulement des brebis, c’est-à-dire que la laine, le lait et les petits des brebis lui appartiendraient pendant le temps suffisant pour compenser ses pertes. David approuva le jugement de son fils.
  12. Selon la tradition musulmane, David aurait le premier inventé les cottes de mailles à la place dés cuirasses en plaques de fer. Le fer, dit-on, devenait entre ses mains souple et ductile comme de la cire.
  13. On ne sait pas auquel des prophètes connus dans les Écritures répond Dhoulkefl ; selon les uns, c’est Élïe (Élias) ; selon d’autres c’est Zacharie ou Isaïe. Dhoulkefl peut signifier : homme plein de soins (pour son peuple), ou homme faible, ou homme qui a une part, un lot.
  14. Dhoulnoun, l’homme au poisson. Sous ce nom on reconnaît le prophète Jonas.
  15. C’est-à-dire du ventre du poisson qui l’avait avalé.
  16. Dieu ! ne me laisse pas mourir sans enfants ; toutefois, si tu ne me donnes cas d’héritiers, peu importe ; car après tout tu vaux mieux. Voy. III, 33, XIX, 1.
  17. Il est presque inutile de rappeler qu’il s’agit ici de Marie, mère de Jésus, qui est compris parmi les prophètes.
  18. On a vu dans le chapitre {{Réf Kazimirski|239|18|98), qu’Iadjoudj et Madjoudj (Gog et Magog de la Bible) étaient deux peuplades barbares, terribles à leurs voisins. Dhoul’Karneïn mit un terme à leurs invasions en élevant un mur d’airain dans le seul défilé qui pouvait leur livrer passage. Ce mur s’écroulera au jour de la résurrection, et c’est à ce temps qu’il est fait allusion ici.
  19. La signification de ce passage est très-incertaine. Sidjill veut dire rouleau sur lequel on écrit, de sorte que mot à mot le sens serait : Nous plierons les cieux du pli (c’est-à-dire comme on plie un rouleau) d’un rouleau pour l’écriture (c’est-à-dire pour écrire). D’autres disent que Sidjill est l’ange qui inscrit les actions des hommes sur un rouleau, d’autres enfin que Sidjill est le nom d’un secrétaire de Mahomet. Il est assez étrange que les traditionnistes, qui savent tant de détails miraculeux sur le vie de Mahomet, aient à ce point laissé dans le vague certains passages du Koran.