traduit de l’arabe, accompagné de notes, précédé d’un abrégé de la vie de Mahomet, tiré des écrivains orientaux les plus estimés.
Seconde partie.
Publié à Paris et Amsterdam par G. Dufour, Libraire.
CHAPITRE XCI[1].
Le Soleil.
1Par le soleil et ses feux étincelans[2],
2Par la lune quand elle le suit,
3Par le jour quand il laisse voir dans tout son éclat,
4Par la nuit qui couvre son front lumineux,
5Par le ciel et son architecte,
6Par la terre et celui qui l’a étendue,
7Par l’âme et celui qui l’a perfectionnée,
8Et qui lui a donné le penchant au bien et au mal ;
9Celui qui l’a purifiée jouit déjà de la félicité ;
10Celui qui l’a obscurcie est déjà la victime du malheur.
11Les Thémudéens, livrés au crime, nièrent la vérité.
12Le plus scélérat d’entre eux étant accouru,
13Le ministre du ciel lui dit : Voilà la femelle du chameau que Dieu a fait sortir du rocher ; voilà son breuvage.
14Ils traitèrent le prophète d’imposteur, et tuèrent l’animal miraculeux.
15Les châtimens célestes fondirent sur eux : ils furent tous également punis.
16Dieu ne craint point qu’on se venge de lui.
- ↑ Le mahométan qui lira dévotement ce chapitre sera récompensé comme s’il avait donné en aumône tous les biens que le soleil et la lune éclairent dans leurs cours. Zamchascar.
- ↑ Tous ces chapitres sont écrits en rimes mêlées. Dans celui-ci la même continue d’un bout à l’autre. Nous allons tâcher d’exprimer avec nos caractères les sons arabes de six premiers versets, afin de donner une idée de ces rimes :
- Oua schamsin oua dohaïha
- Oua-l-camarin eza jalaïha
- Oua-l-lailin eza ierchaïcha
- Oua ssamaïn oua ma iebnaïha
- Oua-l-lardin oua ma tahaïha
- Oua nafsin oua ma saouaiha.