Le Croyant/XXIX

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Despret frères (p. 37-38).

L’étoile de Vénus se lève sur Délos,
Et verse ses rayons sur l’écume des flots ;
Le Cygne harmonieux, à l’aile éblouissante,
Et Mars tant redouté de la mère tremblante ;
La pudique Vesta, l’Aigle majestueux
Répandent dans la nuit leur éclat radieux.
Qui donc vous alluma, magnifiques étoiles,
Dont la paisible nuit a parsemé ses voiles ?
C’est Celui qui creusa le lit profond des mers,
Qui tira du néant et l’homme et l’univers.
Et toi, soleil des nuits, ô lune étincelante,
Qui t’avances dans l’air silencieuse et lente,
Il t’a lancée ainsi dans les sentiers divins,
Pour éclairer, le soir, la marche des humains.
Astres, en vous voyant, une sombre tristesse,
Hélas ! vient s’emparer de mon âme et l’oppresse :
Je sais que l’Éternel doit, à la fin des temps,
Éteindre pour toujours vos flambeaux éclatants.
Que deviendra le juste en ce jour de misère ?
Il ira dans les cieux voir briller la lumière

D’un soleil dont l’éclat ne pâlira jamais ;
Il ira savourer une éternelle paix.

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