Le Fanatisme/Édition Garnier/Réponse de Benoît XIV
RÉPONSE
DE BENOÎT XIV.
Settimane sono ci fu presentato da sua parte la sua bellissima tragedia di Mahomet, la quale leggemmo con sommo piacere. Poi ci présentò il cardinale Passionei in di lei nome il suo eccellente poema di Fontenoi… Monsignor Leprotti ci diede poscia il distico fatto da lei sotto il nostro ritratto ; ieri mattina il cardinale Valenti ci présentò la di lei lettera del 17 agosto. In questa serie d’azioni si contengono molti capi, per ciascheduno de’ quali ci riconosciamo in obbligo di ringraziarla. Noi gli uniamo tutti assieme, e rendiamo a lei le dovute grazie per cosi singolare bontà verso di noi, assicurandola che abbiamo tutta la dovuta stima del suo tanto applaudito merito.
Pubblicato in Roma il di lei distico sopradetto[1] ci fu riferito esservi stato un suo paesano letterato che in una pubblica conversazione aveva detto pecçare in una sillaba, avendo fatta la parola hic breve, quando sempre deve esser lunga.
Rispondemmo che sbagliava, potendo essere la parola e breve e lunga, conforme vuole il poeta, avendola Virgilio fatta breve in quel verso,
avendola fatta lunga in un altro,
Ci sembra d’aver risposto ben espresso, ancorchè siano più di cinquanta anni che non abbiamo letto Virgilio. Benchè la causa sia propria della sua persona, abbiamo tanta buona idea della sua sincerità e probità, che facciamo la stessa giudice sopra il punto della ragione a chi assista, se a noi o al suo oppositore, ed intanto restiamo col dare a lei l’apostolica benedizione.
BENOIT XIV, PAPE, À SON CHER FILS,
SALUT ET BÉNÉDICTION APOSTOLIQUE.
Il y a quelques semaines qu’on me présenta de votre part votre admirable tragédie de Mahomet, que j’ai lue avec un très-grand plaisir. Le cardinal Passionei me donna ensuite en votre nom le beau poëme de Fontenoi. M. Leprotti m’a communiqué votre distique pour mon portrait ; et le cardinal Valenti me remit hier votre lettre du 17 d’août. Chacune de ces marques de bonté mériterait un remerciement particulier ; mais vous voudrez bien que j’unisse ces différentes attentions pour vous en rendre des actions de grâces générales. Vous ne devez pas douter de l’estime singulière que m’inspire un mérite aussi reconnu que le vôtre.
Dès que votre distique fut publié à Rome, on nous dit qu’un homme de lettres français, se trouvant dans une société où l’on en parlait, avait repris dans le premier vers une faute de quantité. Il prétendait que le mot hic, que vous employez comme bref, doit être toujours long.
Nous répondîmes qu’il était dans l’erreur, que cette syllabe était indifféremment brève ou longue dans les poëtes, Virgile ayant fait ce mot bref dans ce vers :
et long dans cet autre :
C’était peut-être assez bien répondre pour un homme qui n’a pas lu Virgile depuis cinquante ans. Quoique vous soyez partie intéressée dans ce différend, nous avons une si haute idée de votre franchise et de votre droiture, que nous n’hésitons pas de vous faire juge entre votre critique et nous. Il ne nous reste plus qu’à vous donner notre bénédiction apostolique.
- ↑ Voici le distique :
Lambertinus hic est, Romæ decus, et pater orbis,Qui mundum scriptis docuit, virtutibus ornat.1732(Note de Voltaire.)