Le Gardien du feu/9

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VIII

29 avril.

Je touche à la fin de mon calvaire, mon ingénieur. Mais ce sont les marches les plus pénibles qui me restent à gravir.

Je ne pense pas que le Raz — du moins en cette saison de l’année — ait vu beaucoup de journées aussi radieuses que celle du jeudi 17 mars. L’air était tiède comme en juin. Une lumière généreuse avivait d’une splendeur presque estivale les lointains élargis. La courbe des eaux, à l’horizon, avait des teintes d’un bleu intense que rehaussait un mince linéament d’or. Autour du phare, les courants semblaient se jouer avec abandon, déroulant les mille reflets de leurs soies et de leurs satins, telles que des écharpes de fées, tissées de toutes les irisations de l’arc-en-ciel. Il n’était pas jusqu’à l’île de Sein, dans l’ouest, dont la longue échine plate et triste ne se fût comme soulevée sur la mer, pour saluer la résurrection du soleil ; ce n’était plus la terre-épave, à demi sombrée ; on eût dit que les façades blanches de ses maisons se déployaient, prêtes à prendre le vent, ainsi que des voiles. Quant au continent, il nous faisait l’effet de s’avancer vers Gorlébella comme la proue éclatante d’un navire surnaturel.

Et voici qu’une vraie barque s’en détacha, contourna son énorme carène et cingla droit sur nous, d’un vol si souple qu’il égratignait à peine la crête onduleuse des vagues.

— Ohé ! ceux de là-haut !

— Ohé ! ceux de là-bas !

Dix minutes plus tard, le Ravitailleur accostait.

— Allons, le permissionnaire ! cria de sa voix joyeusement bourrue le vieux patron Lozac’h, lorsque les paniers de provisions, les sacs à linge et le tonnelet d’eau fraîche eurent été hissés au sommet de la roche.

Le permissionnaire, mon ingénieur, c’était moi. Je sautai dans l’embarcation et m’installai, sur l’arrière, à la place que Chevanton venait de quitter.

— A-t-il de la chance, ce chef ! fit Louarn. Beau temps, mer belle et du soleil assuré pour ses quinze jours !… sans compter le reste, ajouta-t-il, avec une grimace expressive, en faisant claquer sa langue contre son palais.

Chevanton esquissa un mauvais sourire. Le Ravitailleur dérapait. Je tendis une dernière fois la main à Louarn, en lui redemandant, par manière d’habitude :

— Ainsi, pas de commissions pour la « grande terre » ?

— Aucune. Tu prieras seulement qu’on n’oublie pas de soigner Cocotte.

— Sois tranquille, répondis-je ; j’irai moi-même, dès mon arrivée, lui donner de tes nouvelles et m’informer des siennes.

Nous filions déjà grand largue, quand, derrière nous, sa voix résonna encore :

— C’est Chevanton qui brûle d’envie de te charger d’embrasser pour lui sa femme !

Nous entendîmes Chevanton qui protestait en une sorte de grognement indistinct, après quoi, il n’y eut plus autour de nous que le froissement argentin des eaux à l’avant de la barque et le chant atténué, la grande harmonie en sourdine de la mer dans les lointains occidentaux.

— Ce Louarn aurait dû s’appeler Moualc’h[1], prononça au bout d’un quart d’heure le patron Lozac’h dont ce n’est pas le défaut d’être bavard et qui ne laisse tomber une phrase que lorsqu’elle se détache d’elle-même comme un fruit mûr.

Puis, après avoir fait changer de côté à sa chique :

— Car c’est un vrai merle, n’est-ce pas ? monsieur Dénès, le merle des merles… Toujours le mot drôle !… De la gaieté à revendre, que c’en est une bénédiction !… Il en faudrait quelques-uns comme cela, dans la vallée de Josaphat, au jour du dernier jugement. Ça dériderait le bon Dieu.

Le mousse et le matelot firent chorus :

— Pour sûr qu’il est gai !… Et si bon enfant !… s’arrêtant à causer avec un chacun, prêt à donner un coup de main aussi lestement qu’un coup de langue.

— Oui, repartis-je, sans même songer à ce que ces éloges contenaient, en somme, de critique à mon adresse, ils sont ainsi, ces Trégorrois. Chez nous, en Léon, un adage prétend qu’ils ont les cloches de Ker-Is dans la tête. C’est un carillon ravissant : il ensorcelle qui l’écoute.

— C’est pourquoi vous êtes allé prendre femme dans leur pays, conclut, avec un clignement d’yeux, le brave père Lozac’h.

L’image d’Adèle, brusquement évoquée, m’emplit d’un vertige délicieux. Je m’allongeai à demi, la nuque appuyée au bordage, et ne parlai plus. D’ordinaire, quand je rentrais d’exil, j’avais au début de la traversée, un besoin puéril de donner de la voix, de gesticuler, d’entonner même de vagues airs qui ne me revenaient qu’alors, de me prouver enfin que je m’appartenais et de faire retentir les échos du chant de ma liberté reconquise. Cette fois, ce fut tout l’opposé.

Bercé au mouvement à peine perceptible du bateau, dont la haute voilure, rougie au tan, promenait sur la mer une ombre couleur de pourpre, je me laissai aller à une espèce de somnolence, de torpeur magique où je n’avais plus conscience de rien, sinon que la nature était en fête, que le char merveilleux de quelque fée, souveraine des vents, m’emportait vers Adèle et que j’étais heureux.

J’écoutais le clapotis siffloter je ne sais quel refrain de marche et je regardais, au-dessus de moi, palpiter magnifiquement les profondeurs azurées du ciel. Il en descendait une lumière pure et calme, comme solennisée par les approches du soir. Les eaux, l’espace, le profil singulièrement adouci de la terre déjà voisine, tout nageait dans un immense bain d’or. Jamais, je crois, la beauté des choses ne m’avait pénétré à ce point. Je me figurais voguer vers les rives d’un paradis terrestre, et que j’allais goûter près d’Adèle des ivresses inconnues dont l’idée, par avance, me faisait défaillir, des ivresses comparables à celles du premier homme, quand ses yeux éblouis s’arrêtèrent sur la première femme…

Un coup de coude du patron Lozac’h me tira de mon extase.

— Voyez donc si ce n’est pas elle qui vous guette de là-haut, dit-il, sans se douter qu’il répondait à ma pensée secrète, et comme s’il eût continué la conversation entamée au départ.

Je me frottai les paupières, du geste de quelqu’un qu’on réveille, et me soulevai pour regarder dans la direction que son doigt m’indiquait.

Nous avions, depuis un bon moment, doublé les roches de l’extrême Pointe et, sur notre gauche, commençait à se développer la monstrueuse muraille de schiste des falaises, labourée d’entailles, de balafres à vif où le suintement des eaux ferrugineuses ruisselait en larmes de sang. Çà et là, des combes s’ouvraient, pareilles à des créneaux tapissés de mousses, et leurs pentes gazonnées, en dévalant quasi jusqu’à la mer, faisaient, à distance, l’effet de guirlandes vertes suspendues par places aux remparts de quelque fantastique cité de l’abîme. La tour désaffectée du phare, le mât de l’ancien sémaphore achevaient de compléter l’illusion : ils hérissaient, comme d’un profil de mystérieux monuments, la ligne sévère et nue de ce paysage presque géométrique. De silhouette humaine, en revanche, ni sur le faîte du promontoire, ni plus bas, dans les pâtis d’herbe rase, tout baignés des ardentes lueurs du couchant, je n’apercevais rien qui y ressemblât.

— Comment !… Cette forme assise, là, dans le creux de Beztré ?… insistait, non sans impatience, le patron Lozac’h.

Je finis par discerner une chose brunâtre, de contours indécis, qui pouvait passer aussi bien pour un tas de goémon séché.

— Oh ! c’est assurément une femme, opina le matelot. Même qu’elle a le buste penché en avant et les mains aux genoux.

— Je vous dis que c’est madame Adèle ! affirma Lozac’h.

Je ne demandais pas mieux que d’être persuadé. De tout l’hiver, Adèle n’était pas venue à ma rencontre, et je n’avais, du reste, pas eu à lui en vouloir, la saison ayant été d’une rigueur exceptionnelle. Mais aujourd’hui, par ce clair et vivifiant soleil… Évidemment oui, pensai-je, le charme du renouveau, sinon la hâte de me revoir, l’aura incitée à la promenade et, sortie de bonne heure, quoiqu’elle n’aime guère à se risquer toute seule dans les sentiers de gabelous, elle se sera aventurée au-devant de moi jusqu’à Beztré… Chère petite femme ! Mon cœur volait vers elle ; sur mes lèvres flottait un hymne d’allégresse, un Lætare, une muette et religieuse action de grâces. Déjà, je me représentais cheminant à ses côtés, m’attardant avec elle dans la douceur alanguie de cet admirable soir, quand le mousse, qui n’avait pas encore exprimé son avis, insinua timidement :

— Sauf votre respect, patron, la coiffe de madame Adèle est blanche, et celle-ci porte, je crois bien, la jobeline[2] noire des filles de l’Énès.

Je fus, Dieu me pardonne, sur le point de le souffleter. Il ne disait, d’ailleurs, que trop vrai. La forme assise s’étant redressée, nous vîmes distinctement sa cape d’Ilienne, dont les pans retombaient le long de son visage comme les ailes d’un corbeau blessé. Le père Lozac’h jura, en bougonnant, qu’il s’arracherait les yeux, la prochaine fois qu’ils lui joueraient pareil tour. Moi, je me rencognai contre le bordage. Les autres, eux, continuèrent d’épiloguer, à la façon des gens de mer qui, dans leur existence un peu vide, prennent prétexte du fait le plus insignifiant pour se livrer à des commentaires sans fin.

— Si la Penn-Dû[3] attend qu’on la vienne querir de l’île, déclara le matelot, elle en a sûrement pour jusqu’à la nuit close. Il n’y a en vue, derrière nous, que les voiles des Audiernais qui rentrent.

— Aussi bien, fit le mousse, elle n’a pas l’air pressé. Regardez : elle a tiré son rosaire.

À ce mot de rosaire, le patron Lozac’h se frappa le front et, redevenu jovial :

— Parbleu ! s’écria-t-il, gageons que, ce coup-ci, c’est moi qui devine juste !… Le bateau qu’elle guette, cette Ilienne-là, c’est le nôtre… Et c’est après vous qu’elle en a, monsieur Dénès, poursuivit-il en me touchant l’épaule ; elle n’aura pas voulu manquer la commission dont on vous a chargé pour elle. Apprêtez-vous à embrasser Thumette Chevanton.

Cette grosse plaisanterie les fit tous rire aux éclats, et je feignis moi-même d’en être fort amusé. Mais l’idée que ce pouvait être, effectivement, la sournoise sauvagesse qui se tenait embusquée là-haut, sur le bord du seul sentier praticable qui, de Beztré, permît de gagner la Pointe, m’avait fait passer entre chair et peau un désagréable frisson. Je n’avais jamais eu — tant s’en faut — la moindre sympathie pour cette femme. Dès le début, j’avais naturellement épousé à son endroit toutes les préventions d’Adèle ; et, plus tard, forcé de lui témoigner quelques égards, depuis la nuit sinistre où elle avait surgi si à propos pour rompre l’attirance du gouffre, je m’étais mis à la détester encore davantage, à cause du service même qu’elle m’avait rendu et que j’étais honteux de lui devoir. Je rusais pour l’éviter. Toute rencontre avec elle me produisait une impression de malaise, presque de dégoût. Si elle m’adressait la parole, j’étais incapable de lui répondre sans rougir ; j’avais la langue épaisse, je balbutiais. Elle ne faisait pas mine de remarquer mon trouble, mais j’avais la certitude instinctive qu’il ne lui échappait pas et, peut-être, qu’elle s’en réjouissait. Ce dont j’enrageais le plus, c’est qu’à mon aversion très imparfaitement déguisée elle opposait — et en ces derniers temps surtout — une onctueuse douceur hypocrite, mêlée de je ne sais quelle insolente pitié. Dans les propos les plus simples, les plus banals, un bonjour, un bonsoir, une réflexion sur le temps, elle affectait d’enfermer une infinité de sous-entendus. Ces façons m’irritaient quelquefois à un tel point que — par un retour assez singulier — c’était ma femme à présent qui me calmait et qui plaidait pour l’Ilienne.

— Non, je t’assure, elle est moins mauvaise que tu le dis. Je suis beaucoup revenue sur son compte. Cet hiver, elle s’est quasiment apprivoisée… Quand il n’y a que Louarn et moi, elle entre volontiers, s’assied avec nous, prend part à la conversation. Même, les jours où je suis seule, elle ne me fuit plus comme par le passé. Souvent, après souper, elle apporte son tricot et, tandis que je brode, elle me raconte des histoires comme je les aime, des histoires de choses invraisemblables arrivées à des personnes de son île. On ne s’ennuie jamais avec elle… Bien mieux : chaque matin, c’est elle qui va me puiser mon eau à la citerne… Elle a des qualités, crois-moi… Ce n’est que quand tu es là qu’elle se renfonce dans sa sauvagerie, par discrétion, je pense, et aussi — elle me l’a confessé — parce qu’elle te craint, parce qu’elle ne peut s’empêcher de voir en toi le chef de son mari, et que ta gravité silencieuse lui en impose.

Je m’inclinais devant le dire d’Adèle, que Louarn, dans nos entretiens du phare, me confirmait, mais je n’avais pas encore réussi à me débarrasser de mes préjugés hostiles contre la Chevanton. Elle demeurait pour moi l’« ennemie » ; et de songer que ce serait sa figure équivoque qui m’apparaîtrait la première au débarquer, alors surtout que j’avais tant rêvé d’une vision toute différente, cela me gâtait cette fin de voyage, jetait sur mon âme une ombre analogue à celle qui s’élargissait sur la mer, au pied des falaises que maintenant nous longions.

Au fait, qu’avait-elle à chercher sur cette côte, cette rôdeuse de funeste présage, cette « chouette de la mort », comme le brigadier des douanes l’avait surnommée, qui ne se montrait guère dans le voisinage des vagues que la nuit, et seulement sur le versant septentrional de la Pointe, vers les lagunes de Laoual et les sables de la Baie des Trépassés, là où les courants, charrieurs d’épaves, balayent, ainsi qu’en un gigantesque ossuaire, les reliefs des festins du Raz : squelettes d’hommes, tronçons de mâts, carcasses démantibulées de vaisseaux… Une peur soudaine me prit. Il me ressouvint de l’histoire du sou, à laquelle je ne pensais plus et je murmurai mentalement :

— Serait-ce qu’Adèle a quelque chose, et celle-ci m’attendrait-elle, de sa part, en messagère de malheur ?… Jésus-Dieu ! que va-t-elle m’annoncer ?

À la stupéfaction de l’équipage, je m’élançai d’un bond sur l’avant du bateau, qui n’avait pas fini de se ranger à quai, et d’un autre bond, au risque de me casser les reins, je m’abattis sur les pierres du môle. Mes genoux, à l’heure où j’écris ces lignes, sont encore meurtris de cette chute. J’entendis derrière moi la voix du patron Lozac’h qui s’exclamait :

— Malédiction rouge !… S’il ne s’est pas tué !…

Sans même me retourner pour lui crier, comme d’habitude : « À la prochaine, patron ! » j’escaladais déjà, d’une allure désordonnée de fou, les marches, dépourvues de rampes, qui, du fond de la crique, permettent d’atteindre le rebord du plateau. J’avais des ailes aux talons, j’en avais aux bras, j’en avais à tout le corps. En atteignant l’orifice du puits, je faillis avoir un éblouissement. Par delà le vaste pays nu, à l’extrémité des roches du Van, la mer était en feu et renvoyait, comme décuplée par une énorme lentille ardente, la dernière et splendide flambée du soleil à son déclin. J’en eus les yeux si blessés que je dus serrer les paupières et cheminer quelques instants à tâtons. Quand je les rouvris, l’Ilienne me barrait la route. Je bredouillai précipitamment :

— Qu’est-ce qu’il y a ?… Adèle ?… Un accident ?… Quoi ?… Parlez donc !

Elle répondit en son breton traînant, avec un mince sourire :

— Madame la cheffesse était aussi fraîche qu’une églantine de mai, cette après-midi, lorsque je suis sortie de la caserne.

Il me sembla que chacun de ses mots coulait en moi comme une rosée rafraîchissante, et, à ce moment-là, oui, je crois que, pour le soulagement qu’elles venaient de me donner, j’aurais été capable de baiser ses lèvres.

Elle, cependant, avait repris :

— Vous plaît-il, monsieur Dénès, que nous fassions ensemble un bout de trajet ?

— Comment donc ! déclarai-je, tout ce que vous voudrez, madame Thumette.

Je buvais avidement l’air de la hauteur ; des aromes subtils de thym et de lavande me chatouillaient délicieusement les narines. Mes appréhensions étaient calmées ; plus rien ne me pressait maintenant : j’attendais sans impatience que l’Ilienne s’expliquât, tout disposé, d’ailleurs, à lui être agréable, si, comme j’en étais convaincu, elle avait quelque service à me demander. Nous cheminâmes assez longtemps en silence.

On ne rencontre dans cette partie de la lande qu’un logis humain : la chaumière de Ty-Map-Fourmant. La vieille filandière qui l’habite était en train de donner à manger à son porc ; elle nous dit, en manière de salut :

— Un beau soir, n’est-ce pas, chrétiens ?

Nous répondîmes en chœur :

— Un beau soir, en vérité.

Un peu plus loin, sur la gauche, est la croix du Laz, ainsi nommée parce qu’elle fut érigée dans ces parages solitaires en souvenir d’un meurtre. L’usage veut qu’on n’y passe point sans ramasser dans la sente schisteuse un caillou que l’on jette ensuite au pied du socle. Il y en aurait tout un monceau sous lequel la croix elle-même ne tarderait pas à disparaître, si les eaux d’hiver, d’une année à l’autre, ne se chargeaient de déblayer le terrain. Thumette Chevanton, le rite accompli, marmonna une courte prière, se signa ; puis, ayant craché dans la paume de sa main droite, leva le bras vers le ciel, selon l’habitude bretonne quand on est pour faire un grand serment.

— Que toutes les pierres qui sont là me lapident, prononça-t-elle, s’il y a une seule parole de mensonge dans ce que je vais dire ici.


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Notes :
  1. Il y a ici un jeu de mots : Louarn, en français, veut dire renard, et Moualc’h, merle.
  2. C’est le nom de l’espèce de cape que portent, en guise de coiffure, les femmes de Sein.
  3. Tête-Noire, nom que les Capistes donnent aux Iliennes, précisément à cause de leur coiffure.