Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Lettre N

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 238-243).
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N


N, liaison euphonique. Voy. à n’un.

NAGEOIRES, s. f. pl — Favoris. J’étais un jour dans un de nos bons restaurants. Pour qui l’addition ? dit la dame de comptoir au garçon qui attendait. — Pour ce monsieur à nageoires. Le monsieur entend, et, furieux, saute à la gorge du garçon. On le retient. Mais quoi, lui représentait-on, dire qu’on a des favoris en nageoires n’est pas une injure ! — Pardon, reprit-il, comme je suis de la Guillotière, j’avais cru qu’i avait voulu se moquer de ma profession !

NAGER. — Nage toujours, t’y fie pas ! Aide-toi, le Ciel t’aidera. Très usité. Un marinier, étant tombé en Saône, criait : Grand saint Nicolas, ayez pitié de moi ! Un collègue, de dessus le pont Volant, lui cria : Nage tojo ! t’y fiôs pôs ! C’est, à ce qu’on affirme, l’origine du dicton.

NAGU, s. m. — Sobriquet donné jadis aux bouchers parce que le juron naigu (nus aist Diu) leur était particulier. Dans toutes les pièces patoises où figurent des bouchers, on leur met constamment ce juron dans la bouche. Le mot est tombé en désuétude ; cependant une dame, qui est la petite-fille d’un canut, m’a assuré que c’était le mot dont on se servait dans l’atelier de son grand-père pour désigner le boucher.

NAIE, s. f. — Chiffon de linge pour nettoyer le four. On l’appelle aussi dame (v. ce mot).

NAISER, v. a. — Faire rouir le chanvre. M. Meyer-Lübke y lit natiare, du germ. natjan, allem. netzen, mouiller, humecter. Se dit, par extension, des doigts qui ont trempé longtemps dans l’eau, et dont l’épiderme est requinquillé.

NAMBOT, OTTE, s. — Très petit homme, très petite femme. — Vieux franç. nambot, nimbot, même sens.

NANO, s. m. — Lit. Allons au nano. — Mot enfantin. (V. Caquenano.)

NANT, s. m. — Ce mot, qui a dû exister chez nous, comme en témoigne notre lieu dit de Beaunant, connu par nos beaux restes d’aqueducs, signifie en Dauphiné et à Genève, où il est d’un usage constant, un ruisseau ou un torrent coulant au fond d’une vallée étroite. Il faut que le mot soit bien usité, car l’auteur d’une traduction d’Adam Bede, de Georges Eliot, l’a cru français et l’a bravement employé, notamment tome I, p. 117. Le traducteur est, dit-on, une dame de Genève, qui a pris le pseudonyme d’Albert Durade. — Beaunant signifie donc Beau ruisseau.

NANZOU, s. m. — Espèce de mousseline des Indes. — Une bonne charge : Grangier ne veut pas qu’on dise nanzou, mais malle-molle. Inutile de dire que ni l’un ni l’autre de ces termes ne figure dans les dictionnaires. Alors pourquoi choisir l’inintelligible plutôt que l’intelligible ?

NATURABLEMENT, adv. — Naturellement. Le mot lyonnais n’est point le mot français estropié, c’est du français du moyen âge que nous avons conservé.

NATURES, s. f. pl. — Organes urinaires et autres. Il ne faut jamais s’asseoir sur la terre mouillée, ça fait prendre de rhumatiss’ aux natures, disait mon maître d’apprentissage, bien digne d’être le huitième sage de la Grèce.

NAVEAU, NAVIAU, s. m. — Navet. Un haricot de mouton avè de naviaux, c’est ça que rafraîchit le menillon ! — Ce n’est point navet estropié, mais le naveau qu’on rencontre constamment dans nos vieux bons auteurs, et qui vient de napellum, de napum.

NAVET. — 1. Une demoiselle de ma connaissance devait se marier. Son prétendu était venu déjeûner à la campagne chez le futur beau-père. Or, parmi les plats se trouvaient des navets. Après déjeûner, on s’éparpille sur la terrasse. La jeune fille eut à monter au premier. En montant, elle se soulageait gaillardement en faisant à chaque marche : Un navet : brrr ! Deux navets : brrr ! Trois navets : brrr ! Quand ce vint au quatrième navet, en tournant le palier, elle aperçoit le prétendu derrière elle. Eh quoi, Monsieur, lui fit-elle, vous étiez là ! — Oui, Mademoiselle, depuis le premier navet !!!

Nous autres, rapins, nous aurions ri de la chose. Mais quoi ! ce jeune homme était plein de poésie ; il était nourri de Byron, de Lamartine ! Il fut tellement suffoqué qu’il en rompit le mariage (historique !). L’imbécile s’imaginait-il donc épouser un ange que le Ciel aurait privé de la faculté de compter les navets ?

2. Surnom donné aux canuts. « Quand celos puvres navets — N’ont gin de liards au gosset, » dit une chanson de Reverony. Cochard contait qu’un député à la Constituante, sorti du commerce de la soierie, se trouvant un jour entre deux collègues, ceux-ci s’avisèrent en plaisantant de le qualifier de navet, à quoi il répondit qu’un navet entre deux plats constituait un excellent ragoût. Ce surnom de navet est aujourd’hui presque oublié. Comme le dit Cochard, il avait dû être fait sur navette. On l’a remplacé par cavet qui n’a point d’esprit et qui est inintelligible.

NAVETTE, s. f. — De mon temps, on n’employait que la navette antique, la poétique navette qui servait à Pallas pour tisser les péplos divins. Cette navette, tout le monde la connait, avec son élégante courbure, sa châsse où les canettes se déroulent sur une pointizelle, son agnolet de verre, à travers quoi l’on siffle le bout de trame.

Aujourd’hui, avec le battant à bouton, on se sert de deux autres espèces de navettes fort compliquées, qui ont entre elles cela de commun qu’elles sont droites, au lieu d’être sinueuses, et qu’elles sont par-dessous munies de galets, dénommés roulettes. On ne les décrira pas, car si vous ne les connaissez point, la description ne vous servira de guère, et si vous les connaissez, elle est inutile. Leur différence fondamentale consiste en ceci : 1° La navette à dérouler a une canette se déroulant sur une pointizelle, comme dans l’ancienne navette ; 2° La navette à défiler a une canette qui, fixée à une fourche, ne se déroule pas, mais abandonne son fil par la pointe. Dans la navette à dérouler, la trame étant plus tirante, grâce à la pointizelle, donne une étoffe plus carteuse ; on l’emploie pour le taffetas en gros comptes. La navette à défiler s’emploie pour des étoffes qui, comme les façonnés, doivent être plus molles, et, comme on dit, « faire plus la patte ».

NAVIGATION, s. f. — Bruit, agitation, foule, multiplicité d’affaires. Figure-toi qu’à Paris, c’est bien encore une autre navigation qu’à Lyon !

NAYERET (na-yeret), s. m. — Tout petit bateau, très étroit, qui ne peut contenir qu’une seule personne et se manœuvre avec une pagaye à double palette. Il est très facile à chavirer, d’où le nom. À Genève on le nomme noie-chrétien, et à Paris, périssoire. — De nèyer, nayer, noyer.

NAZARETH. — Faire le vin de Nazareth, Rejeter par le nez une partie du vin qu’on a avalé de travers. — Jeu de mots sur nas, nez, en vieux lyonnais. Il est assez singulier que les Béarnais aient eu la même idée. Ils appellent cela na Nazareth, faire nazareth.

N’EMPÊCHE QUE. — Locut. adv. équivalente à Quoique ça, Néanmoins. M. Ficelard a bonne renommée. — N’empéche qu’il a piqué l’once dans son temps. On dit aussi N’empêche tout court, adverbialement parlant : M. Ficelard, etc. — N’empêche, il a piqué, etc. Naturablement, ce sont des abrégés de « Cela n’empêche pas que… »

NENET, NENON, s. m. — Sein. « Pomme d’api, pomme carvine — M’offre l’aspect de tes nenons, » dit Jirôme à Fanchon, dans la célèbre chanson. — Mot enfantin formé par répétition, comme bobo, nounou, mami, etc.

NERF (quelques-uns disent nerfle), s. m. — Muscle. J’ai les nerfs du mollet que se chevauchent, J’ai la crampe. J’ai pris une fraîcheur aux nerfs du bras, J’ai un rhumatisme musculaire au bras. Par extension, nerf, force musculaire. Bouzon, dit Quiquine, avait du nerf.

Te n’as don gin de nerf dans les veines ! Se dit à quelqu’un de mollasse, qui fait l’ouvrage sans conviction.

Nerf de bœuf (prononcez beu). C’est la canne favorite des bouchers. On croit généralement, à cause du nom, que le nerf de bœuf est le picou desséché du bœuf, mais en réalité, c’est un ligament cervical du bœuf, disposé artificiellement en forme de cylindre.

NERTE, s. f. — Myrte, J’y ai donné un pot de nerte pour sa fête. — Vieux franç. nerte.

NERVU, USE, adj. — Nerveux, euse, au sens vrai, c’est-à-dire qui a du nerf, qui a de la force ; et non qui a les nerfs irritables, comme l’entendent à tort les modernes. — Le suffixe u, en lyonnais, représente à la fois orem et osus.

NETTE. — Nette comme torchette, loc. pour dire de quelque chose qu’il est très propre, comme quelque chose de bien torché. P’pa, voyez si je me suis bien approprié le visage ! — Il est nette comme torchette ! Au fig. J’ons tout dispensé à la vogue. Nous sons rentrés nette comme torchette ! — On a réuni net et torché, deux vocables exprimant l’idée de propreté, en leur donnant des désinences sans signification logique, mais rimantes.

NEUF. — Humbert proscrit la phrase S’habiller à neuf, et exige S’habiller de neuf. On doit préférer, en effet, cette dernière tournure, qui serre de plus près l’idée. Cependant Littré cite l’exemple : « Les bataillons habillés à neuf. »

NÈYER, v. a. et n. — Noyer. Nèyer une pièce de linge. Se dit lorsqu’à la plate, une lavandière laisse glisser une pièce à l’eau.

Il ferait nèyer une barque de crucifix. Se dit de quelqu’un qui porte tellement malheur qu’il ferait naufrager une barque d’objets sacrés, encore bien que leur nature dût sembler les faire préserver par la Providence.

Se nèyer dans son crachat. Voy. crachat.

Ces diverses expressions s’emploient aussi avec le français noyer. Vieux franç. neier, de necare.

NEZ. — L’architecte : Vous avez une colonne qui a du maigre. — Oh, Mecieu l’architecte, ça se voit pas ! — Ça se voit comme le nez au milieu du visage !

Louison : I veulent me marier avè un petit raboulot, parlant par respect, qu’a le nez entre deux fesses. La Louison veut dire un petit nez entre deux grosses joues. Cette locution est très reçue.

Je suis allé voir M. Nigodet, mais j’ai trouvé nez de bois, Je n’ai trouvé personne. La métaphore est drôle, mais je ne saisis pas bien la liaison des idées, car le visiteur n’a pas trouvé le nez de Nigodet, c’est sûr, mais il n’en a pas non plus trouvé un autre en bois.

Jamais grand nez n’a désondré visage. Voy. désondrer.

Le nez aussi plat comme une andouille. Se dit d’un gros nez charnu.

À vue de nez, comme les chiens attrapent les puces, À l’ême, au juger. J’ai fait mon dessin sans mesurer, à vue de nez, comme, etc.

Faire des farces à un pauvre détrancané, ça n’a point de nez, Ça n’a point d’esprit, point de sel. Ce que tu nous racontes là n’a point de nez, Tu nous dis des sornettes.

Le nez d’un bateau, terme de batellerie, La proue.

NI. — Ni peu ni trop, Beaucoup, abondamment, fortement. Je lui ai lavé les oreilles ni peu ni trop… Nous avons bu ni peu ni trop. — L’idée primitive est ni trop ni trop peu, c’est-à-dire « à juste mesure » ; puis le sens est dérivé à « à pleine mesure ». Il a paru que, pour boire, par exemple, la juste mesure était la grande.

Ni vu ni connu, je t’embrouille, locut. proverbiale. Se dit à propos de quelqu’un qui est dupé sans en avoir le moindre soupçon, en n’y voyant que du feu. La Nanette a fait croire à se n’homme qu’elle allait à Venissieux voir sa tatan, tandis qu’elle allait à Craponne voir M. Pistolet. Ni vu ni connu, je t’embrouille !

NIFLER, v. a. — 1. Renifler. — 2. Par extension, sentir. Mameselle, faites-moi nifler vos cheveux que puent si bon ! — Vieux franç. nifler, le simple de renifler qui a seul persisté dans le langage accadémique.

NIGAUDINOS, s. m. — Comment, i vont marier ce grand nigaudinos ! I faudra que ce soye sa femme que lui apprenne l’état. — C’est nigaud, transformé en nom propre prétendu latin, par analogie avec Christaudinos (voy. ce mot), libera nos, et autres semblables.

NIGAUDS. — Les Nigauds de la Platière, qui prennent les sous pour des liards. Proverbe ironique, entendant que les prétendus nigauds comptent toujours à leur avantage. On dit de même Les Innocents de la Platière. C’est un de ces proverbes injurieux pour tel ou tel quartier, qui étaient jadis communs à Lyon. Comp. les Jardus de la Grenette, les Cornards du Bourchanin.

NIGODÈME, s. m. — Sot, nigaud. « Je li disi : Nigodaimo, — Onte est don que te va ? » (Noël de Jean Guigoud.) — S’emploie souvent avec le mot de grand. Parle don pas de ce que te sais pas, grand Nigodème ! — On a joué sur Nicodème, nom propre, où l’on a vu nigaud, plus un suffixe drôle. Comp. Nigaudinos.

NIGUEDOUILLE, NIGUEDANDOUILLE, s. m. — Grand nigaud, grand sot. — C’est nigaud avec le suffixe péjoratif ouille, et l’insertion de une ou deux syllabes entre le thème et le suffixe, pour accuser le caractère déprisant. Ajoutez que niguedandouille a de plus l’avantage de rappeler andouille.

NIOCQUE. — Voyez gnoque. C’te niocque s’est laissé prendre un pain…

NIX, NIXO, adv. — Pas du tout, nullement, néant, rien. Je comptais que Greluchard, quand il a rendu sa pièce, me rendrait les trente-cinq sous que je lui ai prêtés, mais nix… On disait que la fille aux Pouillu était vartueuse, mais nixo ! Paraît qu’elle a mis au levain. — De l’allem. Nichts.

NOBLE. — Un noble, Un porc. Souvenir de la haine du paysan contre le noble.

NŒUD, s. m. — Le nœud du cou, La nuque.

Nœud, terme de canuserie. Il y a des nœuds de forme variée : Nœud à l’oiseau ou à l’ongle (de l’ital. nodo a uccello) ; Nœud tirant ou volant (c’est celui qu’on emploie au remondage pour le rhabillage des fils cassés) ; Nœud coulant ; Nœud à bretetle.

NOIR. — Avoir le noir, Avoir l’esprit tourné aux choses tristes, le plus souvent sous une influence physique. — Être dans ses noirs. Se dit de quelqu’un qui a un accès d’humeur sombre. Faut pas lui parler de ce mariage aujourdhui, il est dans ses noirs.

Avoir le vin noir, Avoir l’ivresse triste.

Noir comme le cul de la poêle. Ne se dit pas de quelqu’un remarquable par sa blancheur.

Noir comme le c… du diable. Je le crois très noir, mais on est obligé de s’en rapporter.

NOIX. — La noix du genou, La rotule. Ce nom est très bien trouvé, car la rotule fonctionne comme, en mécanique, une noix dans sa chappe.

NOM, s. m. — Un nom à coucher dehors. Se dit d’un très vilain nom, comme par exemple, celui de ce préfet de Louis-Philippe, qui s’appelait Cochon. J’ai connu des noms pires, témoins des noms obscènes. — La même métaphore s’emploie pour figure (voy. ce mot).

Nom d’un rat ! — Juron très usité. C’est le juron favori de Guignol. Les Provençaux disent de même : Noum d’un garrit !

NON. — Non, c’est le chat. Voy. chat.

NONANTE, nom de nombre. — Quatre-vingt-dix. Il est encore très usité à Lyon. Pour désigner la Terreur, nous ne disons jamais que Nonante-trois. — Mot excellent qu’il faut conserver.

NONANTER, v. n. — Au piquet, Faire repic. Molard donne ce mot, que je n’ai jamais entendu. Je ne connais pas du reste le piquet autrement que par ce mot que le cousin Dupont répétait sans cesse à mon grand-père : Cousin, souviens-toi que le piquet n’est jamais entré dans la tête d’une bête !

NOPCE, s. f. — C’est une manière plaisante de prononcer le nom, qui est d’ailleurs la prononciation archaïque. On s’en sert quand on veut appuyer sur le mot, le mettre en vedette. Cornaveau paie son diner de garçon. Ça va-t-être une nopce !

NOURRICE. — Embonpoint de nourrice. Se dit d’un embonpoint marqué, mais qui n’est pas l’obésité.

Les nourrices auront bon temps, les enfants s’amusent. Se dit lorsqu’on voit de grandes personnes passer leur temps à des occupations enfantines.

NOURRISSAGE, s. m. — Molard a, sur ce mot, un paragraphe tout uniment excellent : « Nournissage : Prix convenu pour nourrir un enfant. Ce mot n’est pas français. On ne trouve dans l’Académie que le mot nourrice qui ne rend pas l’idée qu’on exprime par nourrissage ; ainsi il convient de le conserver ; il a d’ailleurs toutes les qualités nécessaires pour passer dans notre langue. Il a pour racine le verbe nourrir ; et puisqu’on dit payer son apprentissage, on peut bien dire payer le nourrissage. »

Le mot de nourrissage a deux autres acceptions, également légitimes : 1° L’action de nourrir : Le nourrissage au biberon ; 2° Le temps pendant lequel la mère ou la nourrice allaite l’enfant. Humbert donne l’exemple : Mme N… s’est mieux portée pendant son nourrissage que jamais auparavant.

NOURRISSEUX, s. m. — Père nourricier. Le nourrisseux du petit est venu le voir.

NOYAUX. — Avoir des noyaux, Avoir de l’argent. L’argent se compare volontiers à des choses sans valeur. Comp. Avoir des pignolles.

Ne pas avoir une chose pour des noyaux de prune. Se dit de quelque chose qui coûte gros.

Un canapé rembourré avec des noyaux de pêche. Se dit d’un canapé un peu dur.

NOYER. Voy. nèyer.

NU. — Le nu du mur, terme de construction, Parement extérieur d’un mur. Le pavillon sera en saillie d’un mètre sur le nu du mur du bâtiment… La devanture se placera sur le nu du mur. Le mot de nu qualifie ici le parement dépouillé de tout revêtement.

NUIT. — Ce qui se fait de nuit paraît de jour. C’est-à-dire que la pauvre fille a beau mettre au levain en cachette, la pâte finit par lever aux yeux de tout le monde.

Le bon Humbert cite le proverbe, La nuit tous les chats sont gris, et se fâche contre ceux qui ne citent pas exactement l’Académie : La nuit tous chats sont gris. Et il ajoute gravement : « Avant de faire usage d’un proverbe quelconque, ayez soin de le connaitre parfaitement. » Quel enfantillage !