Le Livre d’un inconnu/19

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XIX


Dieu, toi qui fais la nuit d’été, calme et sereine,
Où la lune, au milieu du ciel comme une reine,
Promène ses ennuis et ses pâles langueurs
Parmi l’or apaisé des planètes ses sœurs ;
Toi qui fais la fraîcheur des lilas et des roses,
Le sommeil de l’enfant aux lèvres demi-closes,

C’est toi qui fais aussi la fureur du torrent,
Le tumulte des flots, les hurlements du vent,
De l’ouragan en mer l’effrayante surprise,
Et le sanglot du cœur torturé qui se brise.