Le Livre pour toi/J’ai quitté ma maison douce, sur le coteau

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LXVIII


J’ai quitté ma maison douce, sur le coteau ; elle dort maintenant délaissée.

La chatte inquiète a cherché un autre logis, et moi j’ai pris le chemin qui roule des pierres pour descendre dans la vallée.

Il tombait de l’or des pommiers féconds où riaient les pommes rouges au temps heureux ; il tombait de l’or des peupliers jaillissants dont les feuilles sont des disques qui tremblent, mais un or terni sans le secours lumineux du soleil.

Ô Sylvius, que de tristesse dans ce jour malheureux. Sous le mélancolique effacement du brouillard, toute la vie se dérobait et dans la voie déserte bordée d’arbres, j’ai entendu sur le sol, furtive et légère, une feuille morte qui me suivait.