Le Menteur (Corneille, Marty-Laveaux, 1862)/Hommages/1

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Œuvres de P. Corneille, Texte établi par Ch. Marty-LaveauxHachettetome IV (p. 135).


IN PRÆSTANTISSIMI POETÆ GALLICI
CORNELII
COMOEDIAM QUÆ INSCRIBITUR
MENDAX[1].

Gravi cothurno torvus, orchestra truci
Dudum cruentus, Galliæ justus stupor
Audivit et vatum decus Cornelius.
Laudem poetæ num mereret comici
Pari nitore et elegantia, fuit
Qui disputaret, et negarunt inscii ;
Et mos gerendus insciis semel fuit ;
Et, ecce, gessit, mentiendi gratia
Facetiisque, quas Terentius, pater
Amœnitatum, quas Menander, quas merum
Nectar Deorum Plautus et mortalium,
Si sæculo reddantur, agnoscant suas,
Et quas negare non graventur non suas.
Tandem poeta est : fraude, fuco, fabula,
Mendace scena vindicavit se sibi.
Cui Stagiræ venit in mentem, putas,
Quis qua præivit supputator algebra,
Quis cogitavit illud Euclides prior,
Probare rem verissimam mendacio ?

Constanter[2], 1645.

  1. Ce petit poëme latin se trouve sans aucune variante, et tel que nous le donnons d’après Corneille, en tête des éditions elzéviriennes du Menteur, de 1645 et de 1647. Il n’est pas dans la 1re  édition des poésies latines de Zuylichem (Leyde, 1644), mais seulement dans la 2e , au livre X (p. 237) des Épigrammes (la 1re  n’en a que IX livres). Cette seconde édition a été publiée en 1655, à la Haye, par Louis Huyghens, sous ce titre : Constantini Hugenii, equitis ; Zulichemi, Zeelhemi. etc., toparchæ ; principi Auriaco a consiliis ; Momenta desultoria ; poematum libri XIV. Le vers 13 : Et quas negare, etc., y a été supprimé, et, à la fin du vers 16, on lit cui, au lieu de putas.
  2. Cette devise, qui figure sur le titre des poésies hollandaises de Zuylichem, est une allusion à son prénom de Constantin.