Le Tigre de Tanger (Duplessis)/IV/IX

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et Albert Longin
L. de Potter (4p. 225-261).

IX

Confidence intéressée.

Après avoir traversé la cour de White-Hall, Henri fit monter sa mère dans la voiture qui les y avait menés, et il allait lui-même se placer auprès de la vieille dame, quand le portier de la grille du palais vint à lui et lui remit une lettre. Une jeune domestique, disait-il, l’avait apportée la veille au soir, et comme il n’y avait pas de réponse à faire, il avait cru pouvoir la garder jusqu’alors.

Le lieutenant aux gardes prit le pli, et, sans l’ouvrir, le plaça machinalement dans la poche de son habit d’uniforme, puis il entra dans la voilure après avoir ordonné au cocher de se rendre à l’hôtel qu’il habilait avec sa mère dans Monmouth-square, alors l’une des plus belles places de Londres.

Le trajet fut d’une tristesse mortelle, et le silence le plus complet eût régné entre la mère et le fils, livrés l’un et l’autre à leurs pensées, si lady Lisle, prenant tout à coup la main du jeune homme, qui restait plongé dans une douleur d’autant plus poignante qu’elle était morne et ne se manifestait par aucun signe extérieur, ne lui eût dit d’une voix ferme :

— Mon cher fils, prenez courage ! Dieu vous frappe coup sur coup, il est vrai… Après avoir permis qu’on tuât votre père, voilà qu’il exige que vous renonciez à votre fiancée…

— Est-ce bien Dieu qui l’exige, ma mère ? interrompit Henri avec un sourire amer et d’une voix brève.

— Rien n’arrive sans sa volonté, mon fils ! répliqua solennellement lady Lisle, et Sa Majesté le roi Jacques II n’est ici qu’un instrument dans la main du Seigneur. Offrez-lui donc volontairement le sacrifice de ce que vous croyiez votre bonheur, et adressez-lui du fond de votre cœur ces paroles du chrétien résigné : Que votre volonté soit faite, mon Dieu !

Henri ne répondit pas un mot. Il dégagea doucement sa main de celles de sa mère, croisa les bras sur sa poitrine et ferma les yeux.

— J’ai fait, continua lady Lisle d’une voix dont les notes presque viriles étaient tempérées et adoucies par l’accent profond d’une tendresse maternelle exaltée ; j’ai fait contre non gré, contre mes plus sincères convictions, et uniquement pour vous plaire, mon fils, une démarche à laquelle je répugnais souverainement. J’avais, sans vous le dire, le pressentiment de ce qui nous arrive. J’étais sûre que le roi Jacques refuserait son consentement, parce que sa foi est plus entière et plus agissante que celle du feu roi son frère. Et cependant, vous l’avez vu, je n’ai pas hésilé un moment à venir moi-même prier Sa Majesté de donner son consentement à votre mariage. J’espère, mon fils, que vous me tiendrez compte de cette marque de dévoûment. J’espère, qu’après ce qui vient de se passer, vous renoncerez à une union impossible désormais…

— Renoncer à Lucy, ma mère, oh ! jamais, jamais !

— Je vous laisse à votre première douleur, Henri… Quand, par sa violence même elle se sera usée…

— Ne dites pas cela, madame… S’il me fallait renoncer à Lucy, ma douleur ne s’userait pas durant l’éternité.

— Vous êtes trop jeune, mon enfant, et vous n’avez pas encore assez souffert ; c’est ce qui vous fait dire de pareilles choses… Quand vous aurez mon âge, et si vous souffrez jamais ce que j’ai souffert… Dieu veuille vous épargner de semblables épreuves, alors, Henri, mais alors seulement, vous saurez que la douleur elle-même est une des vanités de l’homme.

Henri garda le silence, et bientôt la voiture s’étant arrêtée devant la demeure de lady Lisle, tous deux descendirent et entrèrent dans la maison.

— J’irai moi-même, dit la vieille pairesse, rendre ce soir sa parole à sir Charles Murray, et retirer la nôtre, mon fils.

— Ce soir, ma mère ? demanda le lieutenant aux gardes d’une voix dont le timbre essayait de ne pas trembler.

— J’irai ce soir, à huit heures, mylord ; mais avant de nous séparer, promettez-moi que vous n’irez pas chez sir Charles Murray. Vous n’avez jamais faussé votre parole, Henri… Vous me le promettez, n’est-ce pas ?

— Je ne puis vous faire cette promesse, ma mère.

— Pourquoi aller braver des dangers auxquels vous succomberiez ?… Moi-même il me faudra tout mon courage pour remplir cette pénible mission… car nul ne sait mieux que vous combien j’aime Lucy ! La pauvre enfant !… Henri, ne la revoyez pas… du moins maintenant… N’allez pas amollir votre courage au contact de ses larmes… Vous avez entendu ce que disait le roi tout à l’heure… Les ennemis de Sa Majesté osent prendre les armes contre son trône… Vous allez être obligé de les combattre… Henri, mon cher fils, évitez de vous rendre chez le père de Lucy !

— Je vous le répète, mylady, je ne vous promets pas, je ne saurais vous promettre une chose que je sens être au-dessus de mes forces.

— Vous ne refuserez pas, Au moins, de me jurer que vous n’irez pas chez sir Charles avant moi ?

— C’est à huit heures que vous lui ferez visite, ma mère ?

— Oui, Henri.

— Eh bien ! je n’irai pas avant huit heures, ce soir, chez le vieil ami de mon père. Je vous le promets, mylady.

Henri serra la main de sa mère et se rendit dans son appartement. Il ôta l’une après l’autre les diverses pièces de son habillement militaire, et les lança avec une sourde colère sur les meubles de sa chambre.

— Maudit uniforme ! murmurait-il, vraie livrée d’esclave ! Ainsi donc, quand un homme te porte, il faut qu’il étouffe sous ta froide étreinte les battements de son cœur ! il ne peut plus choisir la compagne de sa vie, et si, avant de t’avoir revêtu, il l’a choisie, tu le forces, dès qu’il t’endosse, à la répudier !… Non, cela ne sera pas ! non ! cela ne peut pas être !… Je le jetterai plutôt loin, bien loin de moi, misérable défroque !…

En prononçant ces paroles, le lieutenant aux gardes jeta dédaigneusement à ses pieds sa casaque de buffle. Une lettre s’en échappa et tomba sur le tapis de la chambre.

— Ah ! je n’y songeais plus, dit Henri en la ramassant. De qui ce peut être et que me veut-on ?

Il rompit le cachet, ouvrit la feuille de papier et lut ce qui suit :

« Si le lieutenant Henri Lisle à confiance dans une pauvre jeune fille qu’il a tenté de sauver de la cruauté de Jefferies, le 1er février dernier, devant While-Hall ; si, d’autre part, il ne dédaigne pas de connaître certaines intrigues où lui et mylady Lisle sa mère se trouvent mêlés en compagnie du lord grand juge, de Chiffinch et de Kirke, qu’il veuille bien partager une frugale collation demain, à quatre heures de l’après-midi, Montagu-street, à l’enseigne du Lion-d’Argent.

Suzanne. »

— Suzanne ?… Le 1er février dernier ?… Devant White-Hall ?… dit lentement lord Henri Lisle. Ah ! oui, je me souviens… C’est cette pauvre belle jeune fille qui me criait de sauver son frère tandis que les constables l’entraînaient à Bridewell, sur l’ordre de Jefferies… Elle veut, dit-elle, me parler de Jefferies, de Chiffinch, de Kirke…

Tout en disant ces mots entrecoupés, Henri avait revêtu à la hâte un costume civil. Il sortit bientôt de l’hôtel, prit une voiture en criant au cocher :

— Montagu-street, au Lion-d’Argent ! Allez vite ; je paie double si je suis content !

Les chevaux partirent avec une rapidité inaccoutumée, et soutinrent leur course, grâce au fouet du cocher qui cinglait incessamment leurs flancs ; et cependant Henri s’impatientait et bondissait sur les coussins du véhicule, qui, à son gré, allait avec une désespérante lenteur.

Il arriva enfin, se précipita hors de la voiture, jeta une pièce d’or au cocher, et, sans attendre la monnaie, entra dans la maison dont la porte, du reste, s’était ouverte devant lui, pour ainsi dire d’elle-même.

En mettant le pied sur la première marche de l’escalier, il leva les yeux et vit au haut des degrés une jeune fille pauvrement vêtue, mais d’une beauté idéale, qui laissait rayonner sur lui le plus frais et le plus charmant des sourires.

Il n’était pas parvenu au milieu de l’escalier, que la fée mutine du logis, impatientée d’attendre le beau visiteur durant des secondes qui lui semblaient sans doute des siècles, descendit les marches, ou plutôt voltigea au-dessus d’elles avec la légèreté de l’oiseau, prit ses deux mains et remonta en courant avec lui.

À l’arrivée des deux jeunes gens sur le palier, Suzanne lâcha les mains d’Henri, et lui faisant une gracieuse révérence :

— Je suis vraiment confuse, et je me sens toute rouge d’avoir ainsi fait l’enfant avec vous, monsieur. Mais il ne faut pas avoir mauvaise opinion de moi pour cela. Si j’ai fait une faute, c’est ma joie qui en est cause. Elle m’a donné des ailes et n’a fait m’envoler vers vous… Regardez-moi : me reconnaissez-vous, monsieur ?

— Oui, Suzanne, je vous reconnais, dit Henri, placé sous un charme qu’il ne pouvait s’expliquer en un jour si douloureux pour lui. Vous êtes bien la personne que mes souvenirs m’ont rappelée quand j’ai eu fini de lire votre lettre, et quand je me rendais ici…

— Oh ! que c’est charmant à vous d’être venu ! Et combien je suis contente d’être reconnue de vous ! J’eusse été bien désolée si vous n’aviez pas dit, en me voyant, qui j’étais, car c’eût été une preuve que j’avais perdu toutes mes peines et tous mes frais de toilette… Voyez, j’ai remis la même robe, le même châle que j’avais ce soir du 1er février, quand je vous vis pour la première fois et que vous fûtes si bon pour moi ! Ces pauvres vêtements, je les aime à cause de vous, je les conserve parce que vous les avez touchés, tandis que vous avez failli de frapper Jefferies du plat de votre épée.

Lord Lisle, qui avait été involontairement captivé par ce babil si doux et si spontané, par cette sorte de gazouillement qui parcourait dans la même seconde toute la gamme des notes légères, suaves, perlées du rire et de la voix ; lord Lisle sentit tout à coup, au nom de Jefferies, revenir sur son front soudainement assombri toutes ses noires préoccupations.

— Oh ! mon Dieu ! qu’avez-vous donc, sir Henri ? dit Suzanne ; comme vous êtes devenu sombre, là, instantanément !… Pourquoi donc ?… Est-ce que je vous ai fait de la peine ?… Est-ce à cause de ce que je vous ai promis de vous dire ?… Dès que vous aurez été averti, rien ne sera si facile que de déjouer toutes leurs criminelles machinations !… Mais je suis folle, en vérité ! Je vous retiens là, debout, sur l’escalier… Entrez donc, entrez, sir Henri.

Suzanne poussa doucement le lieutenant des carabiniers royaux dans le salon dont la porte était restée entr’ouverte.

— Attendez-moi quelques minutes… Asseyez-vous, sir Henri… je reviens à l’instant.

Elle dit et ferma en riant la porte sur lord Lisle, qui resta seul au milieu de meubles d’un luxe princier et d’objets d’art du meilleur goût.

Il ne put dominer son étonnement en voyant autour de lui cet amas de chefs-d’œuvre.

— Chez qui suis-je donc ? murmura-t-il. Tout cela ne peut-être à Suzanne… à cette jeune fille si misérablement habillée ! Ceci tourne au roman. Il est évident que Suzanne est la camériste de quelque mystérieuse grande dame… Suzanne une femme de chambre ?… oh ! non ! non… elle n’a rien moins que la tournure d’une fille qui sert !… Attendons… je verrai bien…

Il n’eut pas le temps d’en dire davantage. Suzanne reparut, mais cette fois vêtue de satin blanc, avec des fleurs rouges dans sa chevelure d’ébène.

Son œil noir pétillait d’une joie malicieuse ; le sourire le plus fin entrouvrait ses lèvres et laissait voir ses petites dents admirablement rangées et blanches comme du lait dans une coupe de corail.

— Oh ! c’est toujours moi ! c’est toujours Suzanne ! dit-elle en se campant dans une pose gracieuse, fière et mutine à la fois, devant le jeune homme qui en croyait à peine ses yeux. Et si vous voulez, sir Henri, vous obstiner à voir en moi deux Suzanne, laquelle préférez-vous ?

Lord Lisle, sur le visage duquel avait apparu un sourire à peine ébauché, redevint grave et triste.

— Je préfère, dit-il, celle de tantôt.

— Suzanne la pauvresse, alors. Pourquoi la préférez-vous ?

— Celle que je vois est aussi belle, mais…

— Achevez donc, sir Henri, achevez…

— Vous le voulez ?

— Assurément ! dites ! ne craignez pas de m’être désagréable. D’autant plus que si c’est à cause de ce que mon frère me disait hier, j’ai ma réponse toute prête, et j’aurai le plaisir de dissiper vos doutes.

— Je préfère la pauvre Suzanne, parce qu’elle me semble plus pure…

— Ah ! nous y voilà, c’est cela même ! mais vous faites bien de dire : « Elle me semble. Vous auriez eu tort, si vous aviez dit : « Elle est. » Car la riche Suzanne est aussi pure que sa pauvre sœur. Et puis, voyez comme vous êtes ingrat, puisque sans la Suzanne vêtue de satin, vous ne sauriez rien des dangers qui menacent vous et les vôtres. Ce n’est certainement pas cette petite souffreteuse de tout à l’heure qui traiterait du haut de sa grandeur M. Chiffinch, premier page de Sa Majesté le roi Jacques II, et qui apprendrait de lui tout ce qui peut intéresser ceux qu’elle aime et qu’elle veut servir.

— Vous connaissez Chiffinch, Suzanne ?

— C’est de lui que je tiens tout ce que vous voyez. Oh ! c’est une histoire curieuse que je vous conterai quelque jour. Oui, oui, je le connais, et c’est tant mieux pour vous, sir Henri !

— Et tant pis pour vous, ma pauvre enfant !

— Ah ça, voyons, monsieur, vous ne me croyez donc pas ? je suis donc une menteuse à vos yeux ? Quand je vous dis qu’il n’y a rien, absolument rien de commun entre Chiffinch et moi ; que les heures qu’il passe ici, il les passe là, couché à mes pieds, tout comme ce king’s-charles ; que, lorsque je daigne lui adresser la parole, c’est pour le faire parler d’un certain lieutenant des carabiniers royaux, ou pour lui arracher des secrets que je veux connaître, moi !

— Vous me parlez dans votre lettre de Jefferies, de Kirke, de Chiffinch et de ma mère… Qu’avez-vous à me dire ?

— Comme vous êtes pressé ! Et puis, dès que j’aurai parlé, vous me quitterez bien vite.

— Si en effet ma mère court un danger, vous me laisserez bien aller, Suzanne. Parlez, je vous en supplie !

— Voyons, je vous l’ai promis, et puis il faut bien vous payer le bonheur que vous m’avez donné aujourd’hui en venant me voir.

Suzanne prit dans ses mains celles du jeune lieutenant aux gardes, et, le regardant avec une tendresse à peine dissimulée :

— Procédons par ordre, dit-elle. Vous n’ignorez pas que la guerre civile est sur le point d’éclater en Angleterre ?

— Je le sais ; je le tiens de la bouche du roi lui-même…

— Eh bien, mylord, c’est dans le désordre qui règne d’ordinaire dans ces sortes de crises, que Jefferies, appuyé de l’influence de Chiffinch, se propose de demander à Jacques II la tête de votre mère…

— La tête de ma mère !… Suzanne, êtes-vous bien éveillée ?… De qui tenez-vous cet horrible secret ?

— De mon king’s-charles à deux pattes… de Chiffinch.

— Les motifs, les motifs d’une semblable demande, quels sont-ils ? Le savez-vous ?

— Votre mère porte le nom de Lisle, et ce nom, Jefferies a juré de l’anéantir.

— Et moi aussi, je le porte !

— Aussi les mêmes dangers vous menacent-ils, Henri !… Oh ! ne m’empêchez pas de vous nommer ainsi, ajouta Suzanne sans perdre l’expression de grave tristesse dont son beau visage était empreint depuis qu’elle avait commencé ses confidences.

— Ces menaces m’inquiètent peu, et la haine de Jefferies ne saurait me préoccuper beaucoup en ce qui me regarde personnellement… Quant à ma mère, le roi a une grande estime pour elle.

— Ne vous y fiez pas, Henri !

— Chiffinch et Jefferies perdront leur peine, et jamais Jacques II ne consentira à un pareil crime !

— Que vous me faites donc frémir de crainte, rien qu’à vous voir une semblable sécurité ! Le roi accordera tout à son premier page et à son grand juge. On fera tomber mylady Lisle dans quelque piége habilement tendu ; on la jugera, on la condamnera, on la tuera.

— Vous semblez connaître ce piége, Suzanne ?

— Oui, Henri, je le connais.

— Oh ! dites, dites… ma reconnaissance…

— Votre reconnaissance ! Quel mot vilain et froid ! Oh ! si vous voulez que je vous serve avec dévoûment, ne le prononcez plus jamais ! Tant que vous n’aurez à me parler que de votre reconnaissance, j’aime mieux que vous vous taisiez…

— Mais parlez donc, Suzanne, parlez.

— Dès que Monmouth aura été vaincu et ses soldats dispersés, dans quelque lieu de l’Angleterre que se trouvera lady Lisle, on enverra chez elle des rebelles fugitifs. Elle est bonne et compatissante, elle leur donnera asile. C’est là qu’on l’attend… On l’arrêtera et elle périra convaincue de crime de haute trahison ! Maintenant douterez-vous encore ?

— Oh ! merci, Suzanne ! ma bonne, ma belle, ma chère Suzanne !

— Ce n’est pas tout, Henri ; si vous ne combattez pas vaillamment dans les rangs des troupes royales, si vous vous obstinez, malgré la défense du roi, à vous unir à miss Lucy…

— Vous savez donc ce qui vient de se passer à White-Hall ?

— Je savais que cela devait s’y passer… mais laissez-moi achever… Si vous désobéissez au roi, on en fera un crime à votre mère, et elle répondra pour vous… Vous voila averti, Henri… Vous voyez bien que j’avais raison de dire qu’il vous serait facile de déjouer toutes ces machinations… La première fois que vous viendrez me voir, je vous dirai d’autres choses. Il est sept heures, vous avez maintenant l’esprit plus tranquille, nous allons faire notre collation !

— Il est sept heures ! Permettez que je prenne congé de vous ! Il le faut absolument.

— Quoi, déjà ?

— Il le faut absolument, vous dis-je.

— Vous reviendrez ?

— Je vous le jure.

Henri sortit de chez Suzanne et prit la direction de la maison de sir Charles Murray.