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Le Tour de la France par deux enfants/007

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VII. — La carte tracée par André. — Comment il tire parti de ce qu’il a appris à l’école.

Quand on apprend quelque chose, on ne sait jamais tout le profit qu’on en pourra retirer un jour.

Le garde Fritz approuva la résolution et la fermeté d’André. — A la bonne heure ! dit-il. Quand on veut être un homme, il faut apprendre à se tirer d’affaire soi-même. Voyons, mon jeune ami, décrochez-moi la carte : si je ne puis marcher, du moins je puis parler. Vous avez si bonne volonté et je connais si bien le pays, que je pourrai vous expliquer votre chemin.

Alors tous deux, penchés sur la carte, étudièrent le pays.

Julien, de son côté, s’était assis sagement auprès d’eux, s’efforçant de retenir ce qu’il pourrait. Le garde parlait, montrant du doigt les routes, les sentiers, les raccourcis, faisant la description minutieuse de tous les détails du chemin. André écoutait ; puis il essaya de répéter les explications ; enfin il dessina lui-même tant bien que mal sa route sur un papier, avec les différents accidents de terrain qui lui serviraient comme de jalons pour s’y reconnaître.

« Ici, écrivait-il, une fontaine ; là, un groupe de hêtres à travers les sapins ; plus loin, un torrent avec le gué pour le franchir, un roc à pic que contourne le sentier, une tour en ruines.»

Enfin rien de ce qui pouvait aider le jeune voyageur ne fut négligé. — Tout ira bien, lui disait Fritz, si vous ne vous hâtez pas trop. Rappelez-vous que, quand on se trompe de chemin dans les bois ou les montagnes, il faut revenir tranquillement sur ses pas, sans perdre la tête et sans se précipiter : c’est le moyen de retrouver bientôt le vrai sentier.

Quand la brune fut venue, André et Julien se remirent en route, après avoir remercié de tout leur cœur le garde Fritz, qui de son lit leur répétait en guise d’adieu :

« Courage, courage ! avec du courage et du sang-froid on vient à bout de tout. »