Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume II/Vendidad/Fargard 7

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Traduction de James Darmesteter

Édition : Musée Guimet. Publication : Ernest Leroux, Paris, 1892.
Annales du Musée Guimet, Tome 22.


VENDIDAD
Fargard 7
7.
I (1-9). Combien de temps reste impure la terre souillée avec de la nasu.

I (1-5). A quel moment la Druj Nasu s’empare du cadavre.
II (6-9 V, 27-30). Aire de contagion de la Druj Nasu : elle grandit avec la dignité du mort.
III (10-12). Purification des vêtements souillés de nasu.
IV (23-24). Crime inexpiable de ceux qui se nourrissent de charogne.
V (25-27). Crime inexpiable de ceux qui jettent de la nasu dans le feu ou dans l’eau.
VI (28-35). Purification du bois et du grain souillés de nasu.
VII a (45-48). De l’exercice de la médecine.
VII b (41-44). Honoraires du médecin.
VIII a (45-48). Purification de la terre souillée de nasu.
VIII b (49-59). Purification des Dakhmas, qui sont le refuge des démons et un siège d’infection.
IX (00-72 ; 60-69 V, 45-54). Traitement de la femme qui accouche d’un enfant mort-né.
X (73-75). Purification des vases souillés de nasu.
XI (76-77). Purifieation de la vache.
XII (78-79). Libations souillées de nasu.


FARGARD 7

I (l-.ïj. A quel moment k Druj Nasu s’empare du cadavre. II (6-9 = V. 27-30). Aire de contagion de la Druj Nasu : elle grandit avec la dignité du morl.

III (10-12). Purification des vêtements souillés de nasu. IV (23-24). Crime inexpiable de ceux qui se nourrissent de charogne. V (25-27). Crime inexpiable de ceux qui jelteul de la nasu dans le feu ou dans l’eau.

VI (28-35). Pui’iticalion du bois et du grain souille- de nasu. VU a (45-48). De l’e.xeicice de la médecine. Vil b (41-44). Honoraires du médecin. VIII «(43-48). Purificalion de la terre, souillée de nasu. VUl h (49-50). Purificotion des Dakhmas. Horreur des Dakhmas, ([ui sonl le refuge des démons et un siège d’infection. IX (60-72 ; (i6-()9 =. V, 45-5 i). Traitement de la femme qui accouciie d’un enfant mort-né.

X (73-75). Pui-ilic ;itii)ii des vases souillés de nasu. XI (76-77). Purilication de la vache.

XII (78-70). Libations souillées de nasu.

Appendice. — La médecine d’après le Nask Hûspâram. La plus grande partie de ce Fargard traite de la Druj Nasu et de la puritication des objets souillés par la nasu, c’est-à-dire par contact avec la mort : les vêtements, le bois, le grain, la ferre, les Dakhmas, la femme accouchée d’un enfant mort-né, la vaisselle, la vache. La section VII traite d’un sujet loutditTéreut : des épreuves à subir pour exercer la médecine et des honoraires du médecin. Nous trouverons plus loin, à la fin du Vendidad, trois Fargards consacrés tout entiers à la médecine ou plutôt à ses origines mythiques et au traitement religieux des maladies (Farg. XX-XXII). Le Yashtd’Ardibahisht(Yt. TU) est aussi, dans une grande mesure, un Yasht médical. C’estlà tout cequi restede cette littérature médicale de l’Avesta qu’.Alexandre, selon les Rivàyats, aurait emportée et fait traduire en grec. L’AvesIa sassanide contenait encore d’autres textes relatifs à la médecine et le plus intéressant nous est consacré dans l’analyse des Nasks : il faisait partie du Nask Hih/xiram, le 17" Nask, le 3" des Nasks légaux. Nous croyons utile de reproduire en appendice l’analyse qu’en donne le Dinkarl ■

1. Zaralhushlra demanda à .hura .Mazda :

.hura .Alazda, Esprit très bienfaisant, créateur du monde des corps, saint !

Lorsqu’un homme meurt, quand la Druj Nasu fond-elle sur lui ? 2 (^). Ahura .Mazda répondit :

.Aussitôt après la mort, aussitôt que l’esprit a quitté le corps, la Druj Nasu fond des régions du nord ’ sous la forme d’une mouche furieuse -, 1. Siège des démons : voir Farj ;. XI, I.

1. erpffliafô, Iradiiil par ciiiiii’cliiic ir ;i|>rrs Ir p. nrij/irind,XJiJ (1"’ari ; I. 13, ilole 2S). Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/143 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/144 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/145 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/146 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/147 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/148 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/149 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/150 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/151 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/152 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/153 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/154 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/155 ItO ANNALES DU MUSEE GUIMET

se précipitent, où les bandes de démons fondent ensemble. C’est l ;i que les bandes de démons se précipitent pour tuer par cinquantaines et par centaines, par centaines et par milliers, par milliers et par myriades, par myriades et par multitudes sans nombre.

57 (140). Sur ces Dakbmas ces démons, ô Spitama Zarathushlra, se gorgent et se dégorgent’- ; comme vous, ô hommes, ici-bas, faites cuire vos aliments, et mangez la viande cuite, [ainsi font-ils]"’. Cette odeur que tu sens, ô homme, c’est, dirait-on, celle de leur ripaille’*. 58 (143). Car c’est là leur joie : et ainsi jusqu’à produire cette infection qui s’attache aux Dakhmas". C’est dans ces Dakhmas que se produisent les maladies, la gale, la fièvre chaude, le naêza, la fièvre froide, la mauvaise conslitulion( ?) et l’albinisme "^ C’est sur ces Dakhmas que se réunissent les plus meurtriers des hommes, après le coucher du soleil". 59 (148). Les hommes de petite intelligence qui ne cherchent point l’in- 72. {fanlienti upaca vaêpenti, jaldènd ci harà àménd (lire vâmênih. 73. Formes obscures : bujàresli semble un optatif pluriel de bu liàvay « cuire » (Farg. VIII, 73).

74. nàui(i Là, traduit v’inâk havn-él, ce qui signilie litléralemeat « vous voyez », réellement << vous sentez » : la glose porte : bôi hhavilûnêt » vous sentez » (litl. « vous voyez odeur » : en persan « je sens » se dit encore « je vois odeur », bôi binam et c’est de bin « voir » que vient bini « le nez »). nâulti est peut-être ’nàonhiti, de nâonli (voir nàsa), « nez ». — Le sens littéral serait, par conjecture : « cette odeur est que ceux-ci, homme (yô inashyàka), mangent, pense-t-on ». 75. Le pehlvi semble entendre : « jusqu’à ce que cette infection s’en aille », c’est-à-dire « jusqu’à ce qu’on rase à terre ces Daktimas ». 76. jjarenusli, gar (persan garrziz *garn), gale.

naêza, akvmishn{’ !) ; cf. Farg. XVI, 17, 40 ; Yt. XIII, 131. sârasli, sari astis hnîh (traduction étymologique ; glose : tap-i sart). aghôsiish, saritar nstishnih, glosé apâi^lk anâk’th. pourusliô.. varesô , traduit plr vars (dans le Farhang zend-pehlvi : pir inûî] « cheveux de vieillard ». Il ne peut s’agir des cheveux blancs de la vieillesse, qui n’ont rien de démoniaque, mais des cheveux blancs qui viennent où on ne les attend pas, de l’albinisme. L’horreur qu’inspirait l’albinisme paraît clairement dans la légende de Zdli zar, l’enfant né avec des cheveux blancs. Quand Sàm voit qu’il lui est né un fils « à tête de vieillard » j^ j^, il fait exposer sur l’.Vlborz cet enfant de Div (_yj *« :).

77. Les cimetières étant le refuge des voleurs et des assassins. Comparer les descriptions de cimetières dans la littérature indienne. Les Nasâ-sùlàrs eut seuls le droit d’entrer dans un Dakiiuia. Cf. Farg. ’lll, .|’1'i :ni)ICe A. Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/157

68 (167). Créateur du monde des corps, saint ! Combien de temps attendra-t-on ? Combien de temps continuera-t-elle à se nourrir de lait, de blé, et de vin ?

69 (168). Ahura Mazda répondit :

On attendra trois nuits ; elle continuera trois nuits à se nourrir de lait, de blé et de vin. Et après ces trois nuits, elle lavera son corps, elle lavera ses vêtements avec de l’urine de bœuf et de l’eau auprès des neuf trous, et elle sera pure. 70 (172). Créateur du monde des corps, saint ! Mais si la fièvre tombe sur son corps impur, si tombent sur elle les deux pires souffrances, la faim et la soif, — cette femme pourra-t-elle boire de l’eau*^ ?

71 (Hô). Ahura Mazda répondit :

Qu’elle en boive ! La première loi pour elle est de sauver sa vie*’. De la main d’un homme pieux, d’un fidèle instruit et pieux ^^, elle boira de l’eau qui rend les forces*". Mais vous, adorateurs de Mazda, fixez une peine pour cette transgression. Le Ratu consulté, le Sraoshâvarez consulté fixeront la peine*’.

Quelle est la peine ?

72 (181). Ahura Mazda répondit :

C’est un cas de Peshôtanu : deux cents coups d’Aspahê-ashtra, deux cents coups de Sraoshô-carana*’.

83. Avant ces trois jours expirés.

84. masyô arethem, mat : dlnâ ; ushtânem Imnjayàt, kkayd bôjèt (de l)uj, « sauver » d où bôkh-tan « sauver », bôkhtàr « sauveur »). 85. Si parmi son entourage un homme qui s’y connaît et ne voudrait pas gratuitement lui faire commettre un péché, reconnaît qu’il y a péril en la demeure, elle passera outre à la règle et boira. La construction des deux derniers mots, datimaca ou dahmasca asliavanasca, est très obscure et le texte semble corrompu par allraction ; asliavanasca serait attiré par le génitif dahinanàm et dalimasca pourrait se construire avec vaèlliàlju. Le sens littéral serait : « D’un quelconque des hommes pieux

— il est pieux dans les sciences pieuses — d’un homme saint ». 86. zastônùlim (ou zastôinaitiin âpem), traduit liœân’ik’th mià (« l’eau de force »). On serait tenté de traduire « ce que l’on peut tenir d’eau dans le creux de la main », n’était que le mot zasta, dont le Commentaire connaît bien et reconnaît souvent le sens usuel et vulgaire de « main », est traduit lùvân dans deux passages des Galbas oi’i il a bien ce sens (XXXIV, 4 ; L, 5). La lecture zastômailim « qui a force » a pour elle, outre le sens, le fait que le pchlvi ne voit pas là un composé. 87. Voir Farg. V, 25, notes 47 et -48.

88. l’eiiio subie par le mari ou convertie en amende, u Si, peur de la mort et d’une Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/159 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/160