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Le comte Kostia/II

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Hachette (p. 11-22).

II

À Cologne, Gilbert s’embarqua à bord d’un bateau à vapeur pour remonter le Rhin jusqu’à dix ou douze lieues en amont de Bonn. Vers le soir, un brouillard épais s’étendit sur le fleuve et ses rives. On dut jeter l’ancre et demeurer en panne toute la nuit. Ce contre-temps rendit Gilbert mélancolique ; il y retrouvait une image de sa destinée. Il avait, lui, aussi, un courant à remonter, et plus d’une fois un triste et sombre brouillard était venu lui dérober la vue de son chemin.

Au matin, le temps s’éclaircit, ; on leva l’ancre, et à deux heures après midi Gilbert débarquait à une station distante de deux lieues du Geierfels. Il n’était pas pressé d’arriver. Bien qu’il fût « né tout consolé, » comme le lui reprochait quelquefois M. Lerins, il redoutait le moment où les portes de sa prison se refermeraient derrière lui, et il était disposé à jouir pendant quelques heures encore de sa chère liberté. « Nous allons nous quitter, lui disait-il, prenons du moins le temps de nous faire nos adieux ! »

Au lieu de louer une voiture pour transporter sa personne et ses effets, il consigna ses malles chez un commissionnaire qui s’engageait à les lui expédier le lendemain, et il se mit en chemin à pied, portant sous son bras une petite valise, et se promettant bien de ne point se hâter. Une heure plus tard, il avait quitté la grande route, et il se reposait dans un humble cabaret situé sur un monticule planté de beaux arbres. Il se fit servir à dîner sous une tonnelle. Son repas se composa d'une tranche de jambon fumé et d’une omelette au cerfeuil, qu’il arrosa d’un petit vin clairet qui ne sentait point l’évent. Ce festin à la Jean-Lacques lui parut délicieux ; il était assaisonné de cette liberté du cabaret qui était plus chère à l'auteur des Confessions que la liberté même d’écrire.

Quand il eut fini de manger, Gilbert se fit apporter une tasse de café, où plutôt de ce breuvage noirâtre qu’on appelle café en Allemagne. Il eut peine à le boire, et il se prit à regretter l'excellent moka qu’apprêtait de ses mains Mme Lerins. Cela le fit penser à cette aimable femme et à son mari.

« C’est singulier, se dit-il, ces excellentes gens m’aiment beaucoup et me connaissent bien peu. Tous les conseils qu’ils me donnent l’autre jour S’adressaient à un Gilbert de fantaisie. Ils ne savent pas à quel point je suis raisonnable. Par moments, il me semble que j'ai déjà vécu une fois, tant mon âme prend aisément toutes les altitudes que commandent les circonstances. »

Bientôt Gilbert oublia Paris et Mine Lerins, et il tomba dans une vague rêverie. On était dans les premiers jours de mai. Les arbres commençaient à verdoyer. C’était ce moment si solennel et si doux où la terre sort de son long sommeil : elle jette dans l’espace des regards languissants ; à travers les ombres qui voilent encore ses yeux, elle entrevoit confusément le soleil ; elle reconnaît en lui ce fantôme adoré dont elle rêvait en dormant ; une joyeuse folie s’empare d’elle, et la vie qui bouillonne dans son sein jaillit en flots de sève dans la tige grandissante des fleurs et dans le tronc noueux des vieux hêtres rajeunis… Et cette sève printanière montait aussi au cœur de Gilbert. Il en était étourdi, accablé. Une brise caressante jeta comme un soupir dans le feuillage naissant d’un marronnier voisin, et un oiseau se mit à chanter. Il semblait à Gilbert que ce chant et ce soupir sortaient des profondeurs de son être. Dans la rêverie, le cœur répète comme un écho la grande musique de l’univers ; il devient semblable à ces coquilles marines d’où l’on entend sortir, en les approchant de son oreille, le confus et majestueux murmure de l'Océan.

Mais la rêverie de Gilbert prit subitement un autre cours. Du banc où il était assis, il apercevait le Rhin, le chemin de halage qui côtoyait ses eaux grisâtres, et plus près de lui, la grande route blanche où de pesants chariots et des chaises de poste soulevaient par intervalles des nuages de poussière. Cette route poudreuse absorba bientôt toute son attention. Il lui sembla qu’elle lui faisait les yeux doux ; elle l’appelait, elle lui disait :

« Suis-moi, nous nous en irons ensemble dans Les pays lointains ; nuit et jour, infatigables tous deux, nous marcherons du même pas, nous franchirons les rivières et les montagnes, chaque matin nous changerons d’horizons. Viens, je t’attends, donne-moi ton cœur, je suis la fidèle amie des vagabonds, je suis la divine maîtresse des cœurs hardis et forts qui traitent la vie comme une aventure... »

Gilbert n’était pas homme à rêver longtemps. Il revint à lui, il se leva, se secoua.

« Tout à l’heure, pensa-t-il, je me croyais raisonnable ; il n’y parait guère. Allons, courage, reprenons notre bâton et partons pour le Geierfels. »

Comme il entrait dans la cuisine de l'auberge pour payer son écot, il y trouva le cabaretier occupé à bassiner avec de l'eau tiède la joue saignante d’un enfant. Pendant cette opération, l’enfant pleurait, et le cabaretier jurait. Dans cette minute, sa femme survint :

« Qu’est-il donc arrivé à Wilhelm ? lui demanda-t-elle.

— Il est arrivé, répondit-il en colère, que tout à l’heure M. Stéphane passait à cheval dans le chemin du Moulin, l'enfant marchait devant lui avec ses porcs. Le cheval de M. Stéphane s’est ébroué, et M. Stéphane, qui avait peine à le tenir, a dit à l’enfant : « Or çà, crois-tu, petit imbécile, que mon cheval soit fait pour avaler la poussière que font tes pourceaux ? Tire au large, pousse-les dans le taillis, et laisse-moi le champ libre ! — Prenez- Vous-même par le bois, le sentier est à deux pas, lui a répondu l’enfant. » Là-dessus M. Stéphane s’est fâché, et comme l’entant se mettait à rire, il a couru sur lui et lui a cinglé le visage d’un coup de cravache. Mordieu ! qu'il y revienne, ce petit monsieur, et je lui apprendrai à vivre. Je prétends l’attacher un de ces jours à un arbre et lui rompre dix fagots de bois vert sur le dos !

— Ah ! prends garde à ce que tu dis, mon vieux Peter ! reprit sa femme d’un air d’effroi. Si tu touchais au petit, tu pourrais t’attirer sur les bras de méchantes affaires !

— Qui est ce M. Stéphane ? » demanda Gilbert.

Le cabaretier, que l’avertissement de sa femme venait de rappeler à la prudence, lui répondit sèchement : « Stéphane est Stéphane, les curieux sont des curieux, et les moutons out été mis au monde pour être tondus. »

Il le lui fit bien voir. Le pauvre Gilbert paya son frugal repas cinq ou six fois ce qu’il valait.

« Je n’aime pas ce Stéphane ! » se dit-il en sortant. Il est cause que je viens d’être rançonné. Est-ce ma faute à moi s’il est haut à la main ?

Gilbert descendit le mamelon et se retrouva sur la grande route ; elle ne lui plaisait plus, il savait trop bien ou elle le conduisait. Chemin faisant, il s’informa s’il y avait encore loin jusqu’au Geierfels. On lui répondit qu’en marchant bien, il y serait rendu en moins d’une heure. Gilbert ralentit le pas ; décidément il n’avait pas hâte d’arriver.

Le printemps avait toujours été sa saison de mélancolie. Quand les arbres se couvraient d’un nouveau feuillage, il eût trouvé naturel que sa vie aussi se mit à verdir ; mais il avait beau regarder au bout des branches, il n’y découvrait pas le moindre bourgeon. Il lui paraissait que sa destinée avait une couleur de feuille morte, et cependant il sortait de son cœur des parfums, des bruits de printemps, car, en dépit de tout, ce cœur était resté jeune. « Non, ce n’est pas mon cœur qui est jeune, se dit-il en marchant, c’est mon esprit. Le bon docteur me prend pour une sensitive, il ne se doute pas combien je suis maître de mes sentiments. Et, à vrai dire, je n’ai pas de peine à les tenir en échec ; ils ne m’ont jamais livré des assauts bien dangereux. J’aurai trente ans, vienne la Saint-Médard, et je ne sais encore que par ouï dire ce qu’est cette folie que le monde appelle l'amour. C'est un pays de féeries où je n’ai jamais abordé,… car de mes amourettes de vingt ans, n’en parlons pas ! Elles ne m’ont rien appris là-dessus… Vraiment je crois que la nature, en me créant, n’a pas voulu se mettre en frais ; elle ne m’a pas habillé de neuf, elle a loué dans ma poitrine un vieux cœur qui avait déjà servi. Ce cœur porte les cicatrices de blessures que je n’ai jamais reçues, il a des ressouvenirs lointains de passions que je ne me rappelle pas avoir jamais éprouvées. Dans mon existence actuelle, je ne suis qu’un contemplatif passionné. Puisse mon esprit conserver à jamais sa jeunesse ! Éternelle vérité, que mes pensées aient toujours des ailes pour monter à vous !… Et cependant, se dit-il encore, les ambitions de l’esprit sont une source de souffrances. La vie est facile pour les hiboux, les espaces ne les invitent pas ; mais l'aigle veut monter au soleil : dût-il retomber l’œil consumé, l’aile brisée, et livrer pour jouet à l’écume des mers, Sa morne dépouille, … un instant du moins la splendeur de l’empyrée aura étanché les soifs ardentes de sa prunelle, et ses remords auront vidé d’un seul trait la coupe des celestes clartés … Moi, Gilbert, qui ne suis pas de la confrérie des aigles, je les ai souvent suvis de loin dans leurs ascensions aériennes, et plus d’une fois, j’ai ressenti les douloureuses voluptés du vertige. Ce sont là les seules aventures de ma vie, Ah ! puissé-je ne jamais redouter de si glorieuses fatigues ! »

Et il ajouta en s’exaltant : « Celui-là seul peut se vanter d’avoir vécu, qui un jour posséda la vérité, qui pressa d’une lèvre pure cette sainte hostie, qui sentit sa chair frémir à cet attouchement sacré et la vie divine se répandre comme un torrent dans ses veines embrasées !… Et cependant cela même ne me suffirait pas. Je voudrais trouver l’occasion d’accomplir un acte, un seul acte où je pusse faire passer mon âme tout entière, un acte dont on pût dire : «Dieu était là ! » un acte de foi, de dévouement dont le souvenir répandit comme un parfum sur ma vie. Cette occasion se présentera-t-elle ? Hélas ! en matière de vertu, la destinée semble me condamner à la portion congrue. »

Tout en se livrant à ces réflexions, Gilbert poursuivait son chemin. Il n’était plus qu’à une demi-lieue du château, lorsqu’il aperçut sur sa droite, un peu au-dessus de la route, une jolie fontaine qu’abritait une grotte naturelle. Un sentier y conduisit, et ce sentier exerça sur Gilbert une attraction irrésistible. Il alla s’asseoir sur le rebord de la fontaine, les pieds appuyés sur une pierre moussue. Ce devait être sa dernière halte, car la nuit approchait. Au bruit de l’eau qui bouillonnait dans le bassin, Gilbert avait repris le cours de sa causerie intérieure, quand il fut tiré brusquement de sa méditation par le bruit du sabot d’un cheval qui gravissait le sentier. Il leva les yeux, et il vit venir à lui, monté sur un grand alezan, un jeune homme de seize ans, dont la figure maigre et pâle était encadrée de magnifiques cheveux châtain clair retombant en boucles sur ses épaules. Il était petit, mais admirablement svelte et bien pris dans sa taille. Les traits de son visage, quoique nobles et réguliers, éveillèrent chez Gilbert plus de surprise que de sympathie : l’expression en était dure, sèche et chagrine, et sur ce beau visage d’adolescent n’apparaissait aucune des grâces de la jeunesse.

Le jeune cavalier venait droit à lui, et quand il fut à deux pas de la fontaine, il s’écria en allemand, d’une voix impérieuse : « Mon cheval a soif. Mon brave homme, videz-moi la place. »

Gilbert ne se dérangea pas.

« Vous le prenez sur un ton bien haut, mon petit ami, répondit il dans la même langue, qu’il savait fort bien, mais qu’il prononçait à la diable, je veux dire à la française.

— Mon grand ami, combien faites-vous payer vos leçons de savoir-vivre? lui répliqua le jeune homme en contrefaisant sa prononciation. Puis il ajouta en français, avec une pureté d’accent irréprochable : « Allons, exécutez-vous lestement, je n'aime pas à attendre ! » Et il coupa l'air de sa cravache.

« Monsieur Stéphane, dit alors Gilbert, qui n’avait pas oublié l'aventure du petit Wilhelm, votre cravache finira par vous jouer de mauvais tours !

— Qui vous a donné le droit de savoir mon nom ? S'écria-t-il impetueusement en redressant la tête

— Ce nom est déjà célèbre dans le pays, repartit Gilbert, et vous l’avez écrit tantôt en caractères fort lisibles sur la joue d'un petit porcher. »

Stéphane, car c’était Bien fui, rougit de colère et leva sa cravache d’un air menaçant; mais d’un coup de son bâton Gilbert envoya cette cravache rouler au fond d’un fossé, à vingt pas de distance.

Quand il reporta ses regards sur l’enfant, il se repentit de ce qu’il venait de faire, car sa figure était effrayante à voir ; sa pâleur était devenue livide ; tous les muscles de son visage s’étaient contractés, son corps était agité de mouvements convulisifs; il essayait en vain de parler, la voix expirait sur ses lèvres, on eût dit que son âme fût près de l'abandonner. Il ôta précipitamment l’un de ses gants et voulut le jeter à la face de Gilbert ; mais sa main tremblante le laissa échapper. Un instant il contempla d’un œil de reproche et de mépris cette main fluette dont il maudissait l'impuissance ; puis des larmes jaillirent en abondance de ses yeux, il se pencha sur le cou de son cheval, et d’une voix étouffée il murmura :

« Pour l’amour de Dieu, si vous ne voulez pas que je meure de rage, rendez-moi … rendez-moi… »

Il ne put achever ; mais déjà Gilbert s’était lancé vers le fossé, avait ramassé sa cravache et la lui avait remise, ainsi que le gant. Stéphane, sans le regarder, lui répondit par une légère inclination de tête, il tenait ses yeux attachés sur le pommeau de sa selle et semblait chercher à reprendre possession de lui-même. Gilbert eut pitié de son état, et se détourna pour ne pas l’embarrasser de ses regards ; mais au moment où il se penchait pour ramasser sa canne et sa valise, l’enfant, d’un coup de cravache bien appliqué, lui enleva son chapeau qui roula dans le fossé, et lorsque Gilbert, surpris et indigné, voulut se précipiter sur le jeune traître, il avait déjà lancé son cheval au triple galop et en un clin d’œil il atteignit la grande route, où il disparut dans un tourbillon de poussière.

Gilbert fut beaucoup plus affecté de cette aventure que sa philosophie ne semblait le lui permettre. Il se remit en chemin d’un air pensif ; il voyait toujours devant lui la figure blême et décomposée de l’enfant. « Cet excès de désespoir, se disait-il, marque une âme orgueilleuse et passionnée ; mais la perfidie dont il a payé ma générosité est d’un cœur vil et dépravé… » Et se frappant le front : « Mais j’y pense : à en juger par son nom, ce jouvenceau pourrait bien être le fils du comte Kostia. Ah ! l’aimable compagnon que j’aurai là pour égayer ma captivité ! M. Leminof aurait dû me prévenir. C’était un article à noter dans le cahier des charges. »

Gilbert avait le cœur serré ; il se voyait déjà condamné à défendre incessamment sa dignité contre les taquineries et les insolences d’un enfant mal élevé, et cette perspective l’attristait. Il se plongea si profondément dans ses réflexions mélancoliques qu’il se trompa de chemin. Il dépassa l’endroit où il devait quitter la grande route pour gravir la colline escarpée dont le château formait le couronnement. Par bonheur, il fit la rencontre d’un passant qui le remit sur la voie. La nuit était déjà obscure lorsqu’il fit son entrée dans la cour du vaste manoir. Ce grand assemblage de constructions discordantes ne lui apparut que comme une masse sombre dont le poids l'écrasait. Il démêlait seulement une ou deux tourelles élancées dont les toits pointus se profilent sur le ciel étoilé. Au moment où il cherchait à se reconnaître, d’énormes dogues furieux se ruèrent sur lui, et il eût été dévoré, si, au bruit de leurs aboiements, un valet de chambre haut de six pieds et fort roide d’encolure ne fût sorti au-devant de lui une lanterne à la main. Dès que Gilbert eut décliné son nom, il le pria de le suivre. Ils traversèrent une terrasse, forcés d’écarter à chaque pas les dogues qui grommelaient sourdement ; ces aimables hôtes avaient regret du souper dont on venait de les frustrer. À la suite de son guide, Gilbert s’engagea dans un petit escalier tournant, et quand ils eurent atteint le palier du troisième étage, le valet de chambre, ouvrant une porte cintrée, l'introduisit dans une vaste pièce circulaire où avait été dressé un lit à baldaquin. « Voilà votre chambre, » lui dit il sèchement, et après avoir allumé deux bougies et les avoir placées sur une grande table ronde, il sortit et ne reparut qu’au bout de vingt minutes, apportant un plateau chargé d’un samovar, d’un pâté de venaison et de volailles froides. Gilbert mangea de bon appétit, et il s’en sut un gré infini. » Mes sottes rêveries, se disait-il, ne m’ont pas gâté l’estomac. »

Gilbert était encore à table quand le valet de chambre rentra et lui remit un billet du comte ; il était ainsi conçu ;

« M. Leminof souhaite la Bienvenue à M. Gilbert Savile. Il aura le plaisir de lui rendre visite demain dans la matinée. »

« Demain nous rentrerons dans le sérieux de la vie, se disait Gilbert en savourant une tasse du thé vert le plus exquis, et vraiment j’en suis bien aise, car je n’approuve pas l’usage que je fais de mes loisirs. J’ai passé toute cette journée à raisonner sur moi-même, à disserter sur mon esprit et sur mon cœur. et tirant de sa poche un carnet, il y écrivit ces mots : « Oublie-toi, oublie-toi, oublie-toi. » Gilbert en usait comme le philosophe Kant, lequel, ne pouvant se consoler d’avoir perdu un vieux domestique nommé Lampe, écrivait sur son journal : « Souviens-toi d’oublier Lampe. »

Il demeura quelques instants debout dans l’embrasure de la fenêtre, contemplant la voûte céleste qui brillait de mille feux ; puis il se mit au lit, mais son sommeil ne fut pas tranquille : Stéphane lui apparut dans ses rêves… Un moment il crut le voir agenouillé devant lui, le visage inondé de larmes, et comme il s’approchait pour le consoler, l'enfant tira de son sein un poignard et lui en perça le cœur.

Gilbert se réveilla en sursaut, et il eut quelque peine à se rendormir.