Le grand dictionnaire historique/éd. de 1759/Abou-Giafar

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ABOU-GIAFAR, surnommé al-Manzor, c’est-à-dire, le victorieux, second calife de la dynastie des Abbassides succéda à son frere Aboul-Abbas-Saffah, l’an de l’hégire 136, de J.C. 754. Il eut un dangereux rival en la personne d’Abdallah, son oncle, qui prétendoit succéder à Aboul-Abbas, & soutint ses droits à la tête d’une puissante armée, ne se croyant pas indigne de porter une couronne qu’il avoit su procurer à sa famille. Abou-Giafar fut cependant assez heureux pour abattre cet ennemi, que sa valeur & son habileté rendoient redoutable : une victoire que ses troupes temporterent sur Abdallah, lui assura le trône ; & pour n’avoir plus rien à craindre de la part de cet ambitieux, il prit le parti de s’en défaire de la maniere que nous l’avons dit à l’arricle Abdallah. Ce fut Abou-Giafar qui bâtit la ville de Bagdet, l’an 145 de l’hégire, de J.C. 763. Il vint y établir son séjour l’an 150 de l’hégire, de J.C. 768, & depuis cette ville a été, presque sans interruption, la demeure des califes, jusqu’à la destruction de leur empire par les Tartares. Ce prince mourut l’an 158 de l’hégire, 775 de J.C. après un regne d’environ 21 ans. Les historiens lui reprochent une avarice insatiable, qui occasionna quelques révoltes dont son regne fut troublé, & qui lui attira le mépris de ses sujets. Les habitans de Couffah, où il demeura plusieurs années, lui donnerent le surnom de Douanek, c’est-à-dire, le pere des oboles, parcequ’il avoit établi la taxe d’une obole par tête, pour creuser les fossés de la ville de Bagdet. * Hist. des Arabes, tom. IV.